Les liaisons fructueuses - RUIG-GIAN
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V – Eclairages | Témoignage<br />
Le contexte de la recherche<br />
L’année 2006 reste marquée par un important flux<br />
migratoire irrégulier en provenance de l’Afrique subsaharienne,<br />
notamment du Sénégal et de la Mauritanie<br />
via le Maghreb. Que ce soit à travers le désert<br />
des pays du Maghreb ou par le biais des pirogues<br />
au départ des côtes mauritaniennes ou sénégalaises,<br />
des milliers d’Africains utilisent des réseaux de trafiquants<br />
ou passeurs mettant ainsi en danger leur vie.<br />
La situation actuelle de cette émigration clandestine<br />
des jeunes d’Afrique subsaharienne en partance pour<br />
l’Europe est devenue dramatique : pertes en vies humaines,<br />
souffrance psychologique, expulsions des clandestins<br />
dans des conditions difficiles, violations des droits de<br />
l’homme. Face à cette émigration, la communauté<br />
internationale se mobilise et tente de trouver des<br />
solutions qui permettraient aux émigrés clandestins<br />
de rester dans leur pays pour contribuer au développement<br />
national.<br />
Sur le plan scientifique, les données sur l’émigration<br />
clandestine des personnes d’Afrique subsaharienne,<br />
notamment concernant leur profil socio-économique<br />
et les dispositifs juridiques en rapport avec cette<br />
émigration sont quasi inexistantes. L’émigration<br />
clandestine actuelle des ressortissants d’Afrique subsaharienne<br />
est préoccupante et mérite d’être analysée<br />
de manière profonde pour cerner ces enjeux et<br />
apporter une contribution modeste à la compréhension<br />
de cette problématique.<br />
<strong>Les</strong> objectifs et le déroulement de la recherche<br />
Le but principal de cette recherche soutenue par le<br />
<strong>RUIG</strong>, encore en cours, est de mieux comprendre,<br />
dans une approche interdisciplinaire, le phénomène<br />
de l’émigration clandestine afin de mettre à<br />
la disposition de tous les acteurs concernés par cette<br />
question (pouvoirs publics, organisations internationales<br />
et non gouvernementales, société civile)<br />
des informations qui leur permettront d’y faire face.<br />
Il s’agit inter alia de comprendre les représentations et<br />
connaître les buts, les motivations et les attentes des jeunes<br />
d’Afrique subsaharienne qui veulent émigrer clandestinement<br />
en Europe, analyser les situations vécues<br />
par des migrants clandestins expulsés dans leur pays<br />
d’origine et d’explorer des pistes permettant d’articuler<br />
les résultats de l’étude en modalité d’action<br />
pour des professionnels des domaines de la santé,<br />
du social, de l’éducation et pour d’autres instances<br />
de décisions.<br />
Concrètement, la recherche sur le terrain est menée<br />
dans trois pays, au Cameroun, en Mauritanie et<br />
au Sénégal. Cette recherche combine des méthodes<br />
quantitatives (enquête par questionnaire pour<br />
mieux connaître le profil social des jeunes migrants<br />
clandestins) et des méthodes qualitatives (entretiens<br />
semi-directifs avec des jeunes migrants et leurs<br />
familles, avec le personnel des organisations non<br />
gouvernementales et des organisations internationales,<br />
les pouvoirs publics et la société civile qui<br />
interviennent auprès de ces jeunes dans les villes de<br />
Nouakchott et de Nouadhibou en Mauritanie, ainsi<br />
que dans celles de Dakar au Sénégal et de Bamenda<br />
dans le Nord-Ouest du Cameroun).<br />
Un partenariat international et interdisciplinaire<br />
Ce projet international et interdisciplinaire s’appuie<br />
sur un partenariat entre des acteurs issus du monde<br />
académique, des organisations internationales et des<br />
ONG. Il est basé sur une coopération active entre des<br />
organismes suisses, africains et internationaux.<br />
Le projet est une initiative conjointe du Centre<br />
d’études de la diversité culturelle et de la citoyenneté<br />
de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale<br />
(HES-SO) et de la Faculté de psychologie<br />
et des sciences de l’éducation (FPSE) de l’Université<br />
de Genève (UNIGE). Ce projet de recherche<br />
se place sous la responsabilité du Prof. Claudio<br />
Bolzman, coordinateur du Centre d’études de la<br />
diversité culturelle et de la citoyenneté dans les<br />
domaines de la santé et du social (CEDIC) et professeur<br />
à la HES-SO et à l’Université de Genève.<br />
Le Dr. Gakuba Théogène-Octave, maître-assistant<br />
à la FPSE (UNIGE) et coordinateur du Réseau de<br />
formation et de recherches sur les migrations africai-<br />
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