Les liaisons fructueuses - RUIG-GIAN
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scientifique, qu’ils provinssent du monde international<br />
ou universitaire, jouissaient tous d’une longue<br />
expérience de ce dernier milieu, de ses exigences<br />
et de ses critères : on ne mit en cause à aucune<br />
occasion le sens de l’universitaire. Le <strong>RUIG</strong> ne<br />
s’opposait pas aux expériences qui débordaient de<br />
l’orthodoxe à condition qu’elles manifestassent non<br />
seulement la curiosité mais encore la rigueur attendues<br />
de toute réflexion universitaire. D’ailleurs,<br />
les exigences de partenariat entre une organisation<br />
internationale et une université d’une part et d’interdisciplinarité<br />
d’autre part encourageaient l’innovation<br />
dans les questions posées et les méthodes<br />
employées.<br />
International<br />
Le mot «international» recelait plusieurs sens pour<br />
le <strong>RUIG</strong>. Nous avons déjà évoqué la participation<br />
obligatoire d’une organisation internationale dans<br />
tout projet. En outre l’expérience a amené le <strong>RUIG</strong><br />
à exiger que chaque projet soit de portée internationale,<br />
non pas simplement d’intérêt local pour un<br />
lieu situé à l’étranger (ou a fortiori en Suisse). Dans<br />
le jargon interne du Comité scientifique cela s’appelait<br />
le critère d’exclusion du «local à l’étranger».<br />
Ainsi lors de l’un des Appels d’offres, le <strong>RUIG</strong><br />
reçut deux demandes dans le domaine de la gestion<br />
des ressources en eau, une problématique qui<br />
devient de plus en plus pressante. L’une étudiait<br />
un bassin particulier ; elle annonçait comme utilité<br />
en aval une meilleure gestion de la ressource<br />
dans cette communauté précise. L’autre proposait<br />
une étude comparative de conflits en gestion d’eau<br />
dans trois situations contrastées sur les plans géographique,<br />
politique et social. Elle déboucherait<br />
sur des recommandations de portée internationale.<br />
<strong>Les</strong> deux projets étaient de bonne qualité académique<br />
et d’utilité opérationnelle dans leur contexte<br />
respectif. Le <strong>RUIG</strong> accepta le deuxième et refusa<br />
le premier.<br />
Genève<br />
L’intention de sédentariser à Genève les organisations<br />
internationales qui commençaient à manifester<br />
des tendances nomades figurait certainement<br />
parmi les raisons de créer le <strong>RUIG</strong>. Dans<br />
cette optique, pour compter comme partenaire<br />
remplissant les exigences obligatoires, une organisation<br />
internationale devait avoir des attaches<br />
à Genève, autrement dit au moins un établissement<br />
avec des activités propres. L’Organisation<br />
des Nations Unies pour l’éducation, la science et<br />
la culture (UNESCO) par exemple a participé à<br />
des projets <strong>RUIG</strong>. Bien que son siège soit à Paris,<br />
celui du Bureau international de l’éducation<br />
(BIE), qui en fait partie, est à Genève, ainsi que le<br />
Bureau de liaison de l’UNESCO. L’Organisation<br />
de coopération et de développement économiques<br />
(OCDE), encore une organisation établie à Paris,<br />
a également participé à un projet, mais dans un<br />
partenariat qui comprenait aussi des organisations<br />
internationales basées à Genève.<br />
En revanche, le <strong>RUIG</strong> avait une vision large de la<br />
région genevoise, qui s’étendait en tout cas jusqu’à<br />
Gland. Il regrette de n’avoir jamais reçu de demande<br />
d’une organisation internationale comme l’Union<br />
postale universelle (UPU) à Berne ou la Banque<br />
des Règlements internationaux (BRI) à Bâle pour<br />
éprouver encore plus l’étendue géographique du<br />
concept de la Genève internationale.<br />
Du côté universitaire, les membres fondateurs du<br />
<strong>RUIG</strong> – l’Université de Genève, IUHEI et IUED<br />
– ont constamment maintenu que l’un au moins<br />
d’entre eux participe à tout projet du <strong>RUIG</strong>. Cela<br />
allait également dans le sens de la sédentarisation<br />
des organisations internationales en assurant que<br />
des relations suivies de travail se nouassent entre<br />
chercheurs des mondes international et genevois<br />
qui pouvaient facilement se rencontrer sans<br />
grands déplacements.<br />
<strong>Les</strong> projets du <strong>RUIG</strong> comptaient normalement<br />
parmi leurs partenaires, à part ceux de Genève,<br />
des organisations internationales, des universités<br />
ou institutions de recherche ou d’enseignement<br />
et des ONG basées ailleurs dans le monde. S’ancrer<br />
à Genève est tout le contraire de s’isoler du<br />
monde.<br />
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