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Les liaisons fructueuses - RUIG-GIAN

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II – <strong>Les</strong> origines du <strong>RUIG</strong> : un projet politique et universitaire<br />

sont donc satisfaisants, mais modestes et à la hauteur<br />

de ses moyens. Ils constituent une petite pierre à l’édifice<br />

des relations internationales. Le plus regrettable est<br />

qu’on y ait mis fin prématurément.<br />

De g. à dr. Jean-Marie Dufour et Randall Harbour<br />

devant la Villa Rigot, novembre 2004.<br />

tant que tel. Mais il faut rappeler que les universités<br />

alémaniques n’ont jamais été exclues du <strong>RUIG</strong> et que<br />

d’ailleurs plusieurs équipes de projets développèrent<br />

des partenariats avec certaines d’entre elles.<br />

Le <strong>RUIG</strong> est-il devenu ce qui avait été imaginé à sa création<br />

? Quel est votre bilan de la petite décennie d’existence<br />

du <strong>RUIG</strong> ?<br />

M. Luisoni : Le <strong>RUIG</strong> s’est fait, bien qu’il aurait pu être<br />

bien plus. Il n’a pas marché comme je l’avais espéré et<br />

a finalement disparu, c’est dommage. J’ai fait ce que je<br />

pensais juste de faire, créer un espace de réflexion et de<br />

travail commun, dans un milieu qui n’était professionnellement<br />

pas le mien. Or, ce fut un combat difficile, car<br />

peu de gens se battent pour des idées. Mais en définitive,<br />

Berne a joué un rôle néfaste. Je ne souhaite faire le procès<br />

de personne. Le <strong>RUIG</strong> aurait pu devenir une organisation<br />

plus active, mais on lui a mis très tôt des bâtons<br />

dans les roues, on a voulu le liquider et peu de courageux<br />

se sont levés pour livrer bataille pour sa cause.<br />

M. Tschopp : Le <strong>RUIG</strong> s’est battu avec ses modestes<br />

moyens, qui n’ont jamais été suffisants. A cet égard,<br />

je souhaite que la structure succédant au <strong>RUIG</strong> soit<br />

dotée de moyens plus importants. Je regrette aussi que<br />

les relations développées par le biais du <strong>RUIG</strong> aient<br />

été la plupart du temps bilatérales et entre individus,<br />

au lieu de se développer au niveau des institutions et<br />

de créer de véritables synergies. <strong>Les</strong> résultats du <strong>RUIG</strong><br />

M. Baier : Le <strong>RUIG</strong> n’est certainement pas devenu ce<br />

qui avait été imaginé au départ, mais son bilan est toutefois<br />

positif. Le <strong>RUIG</strong> a accumulé un énorme savoirfaire,<br />

mais il a subi une opération de dévalorisation<br />

injustifiée. La Confédération ne voyait pas comment<br />

le <strong>RUIG</strong> fortifiait les synergies entre académiques et<br />

praticiens de la Genève internationale, c’est pourquoi<br />

elle a pris la décision de fermer le <strong>RUIG</strong>. Le Réseau<br />

suisse pour les études internationales sera confronté au<br />

même problème que son prédécesseur, problématique<br />

qui nous préoccupe depuis vingt ans, à savoir comment<br />

renforcer le lien entre les institutions académiques et<br />

les organisations internationales.<br />

M. Maurer : Nous aurions dû «laisser du temps au<br />

temps», attendre encore au moins cinq années avant<br />

de vouloir faire un bilan du <strong>RUIG</strong> et de décider de<br />

son avenir. Certes le <strong>RUIG</strong> présentait certains dysfonctionnements,<br />

mais cette structure fut une véritable<br />

percée en matière de collaboration entre académiques<br />

de diverses institutions et praticiens des organisations<br />

internationales. Entre chercheurs de diverses institutions<br />

académiques, l’apprentissage en matière de collaboration<br />

était effectivement en train d’être réalisé. Le<br />

<strong>RUIG</strong> a donc prouvé que deux institutions académiques,<br />

comme l’IUHEI et l’IUED, étaient capables de<br />

collaborer entre elles. Je pense que dans certains projets<br />

soutenus par le <strong>RUIG</strong>, le partenariat avec les organisations<br />

internationales a été mal construit, mais on aurait<br />

pu remédier à ce genre de problèmes et la qualité des<br />

partenariats aurait très certainement progressé avec le<br />

temps. Je crains que le Réseau suisse qui succède au<br />

<strong>RUIG</strong> considère les organisations internationales uniquement<br />

comme des «junior partners». De manière<br />

générale, le <strong>RUIG</strong> offrait un mécanisme relativement<br />

souple et simple par rapport à celui du Fonds national<br />

suisse. J’en tire un bilan très positif, puisque il a permis,<br />

à l’aide de partenariats concrets, de remédier à la<br />

rhétorique pure qui est trop souvent déployée autour<br />

de l’avantage de la présence des organisations internationales<br />

à Genève.<br />

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