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Les liaisons fructueuses - RUIG-GIAN

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IV – La portée intellectuelle et opérationnelle du <strong>RUIG</strong><br />

rencontraient à intervalles réguliers pour partager leurs<br />

résultats avec les autres membres de l’équipe. Certaines<br />

recherches aboutirent à des ouvrages avec des volets<br />

séparés, joints par une logique d’ensemble et par une<br />

introduction et une conclusion. Conscient de la difficulté<br />

d’engager une démarche plus intégrée des disciplines,<br />

le <strong>RUIG</strong> a jugé cette méthode appropriée dans<br />

certains cas, estimant qu’elle convenait pour arriver<br />

aux résultats escomptés. Ainsi, le projet «Un langage<br />

commun pour la consolidation de la paix» 13 , qui traita<br />

de la consolidation de la paix et de la reconstruction<br />

post-conflictuelle, réalisa un lexique bilingue, composé<br />

d’une somme d’études thématiques. Suite à des<br />

rencontres de coordination, chaque chapitre fut rédigé<br />

de manière indépendante par un spécialiste d’une discipline.<br />

<strong>Les</strong> contributions individuelles furent ensuite<br />

réunies et organisées dans un ouvrage unique sous la<br />

direction du coordinateur du projet. En raison même<br />

de la nature du projet, l’interaction entre disciplines fut<br />

nécessairement réduite. Il faut cependant ajouter que la<br />

plupart des chapitres concernaient des sujets touchant à<br />

plusieurs disciplines. En effet, le lexique a regroupé des<br />

éclairages spécifiques et distincts sur chaque sujet lié à<br />

la consolidation de la paix afin d’aboutir à un ouvrage<br />

complet et cohérent avec peu d’influence réciproque<br />

d’une discipline sur l’autre.<br />

La deuxième approche, celle appliquée dans la vaste<br />

majorité des projets et que le <strong>RUIG</strong> préconisait en<br />

premier lieu, fut l’approche interdisciplinaire au sens<br />

strict, c’est-à-dire une véritable interaction entre les<br />

disciplines. <strong>Les</strong> chercheurs communiquaient entre eux,<br />

de manière structurée et systématique. Ils mettaient<br />

leurs compétences respectives au service du projet de<br />

recherche, échangeaient leurs points de vue, confrontaient<br />

leurs idées et les logiques de leurs disciplines.<br />

Dans les meilleurs cas, il y eut une forte coopération<br />

et une influence réciproque des disciplines impliquées.<br />

Cette approche permit une analyse plus globale des<br />

sujets d’étude et un véritable enrichissement mutuel<br />

des disciplines. Certains projets soutenus par le <strong>RUIG</strong><br />

surent très bien appliquer cette méthode et débouchèrent<br />

sur d’excellents résultats. De nombreux témoignages<br />

figurant ultérieurement dans cet ouvrage, font état<br />

des joies et des défis des recherches menées de manière<br />

interdisciplinaire.<br />

La troisième approche fut transdisciplinaire. Celle-ci<br />

peut être considérée comme l’intégration aboutie<br />

des disciplines. Elle dépasse le cadre des disciplines<br />

respectives et tend au développement ou au renforcement<br />

de compétences communes transversales.<br />

Elle ne fut que rarement mise en œuvre.<br />

Ces trois approches, pluridisciplinaire, interdisciplinaire<br />

et transdisciplinaire, furent admises par le<br />

<strong>RUIG</strong>. Lors de l’acceptation des projets, le <strong>RUIG</strong><br />

ne chercha pas à creuser la distinction entre ces trois<br />

concepts. Pour lui, l’essentiel était d’encourager les<br />

chercheurs à sortir de leur enclos pour aller à la rencontre<br />

de chercheurs qui abordent les mêmes problèmes<br />

sous un angle différent.<br />

L’interdisciplinarité : quels impacts ?<br />

L’interdisciplinarité, à des niveaux d’intensité différents,<br />

fut mise en pratique avec plus ou moins de facilité<br />

par les partenaires des projets. En effet, les sujets de<br />

recherche étaient souvent très complexes, à cheval sur<br />

plusieurs domaines. <strong>Les</strong> rencontres entre disciplines se<br />

sont avérées fécondes, non seulement grâce à l’apport<br />

distinct de chacune d’entre elles, mais également du<br />

fait que les chercheurs souhaitant travailler de cette<br />

manière eurent sans doute un esprit ouvert. L’interdisciplinarité<br />

eut de nombreux effets bénéfiques sur<br />

les projets de recherche, tant sur leur déroulement que<br />

sur leurs résultats. Enfin, elle suscita non seulement<br />

la formation de nouveaux partenariats, mais aussi de<br />

nouvelles interactions entre disciplines.<br />

Le critère de l’interdisciplinarité imposé par le <strong>RUIG</strong><br />

fut un défi pour les équipes de recherche, mais contribua<br />

également à la richesse des projets de recherche.<br />

<strong>Les</strong> partenaires furent contraints de faire preuve<br />

d’écoute et d’ouverture d’esprit pour comprendre et<br />

manier des concepts relevant de disciplines qu’ils ne<br />

connaissaient ou ne maîtrisaient pas. Ils durent comparer<br />

et confronter leurs points de vue et leurs méthodes<br />

de travail de sorte que les différentes disciplines en<br />

jeu se complètent, pour aboutir à un résultat original<br />

et éviter qu’elles restent imperméables ou s’opposent<br />

les unes aux autres.<br />

90<br />

13. «La consolidation de la paix et la reconstruction post-conflictuelle : élaboration d’un langage commun pour une meilleure prise en compte des besoins» (Chetail 2006).

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