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une des clés de lecture qui permettrait de mieux comprendre les difficultés ou lesréticences à engager des procédures de dialogue avec la société civile sachantqu’effectivement selon les corps d’origine, on a des cultures différentes dans lamanière d’appréhender les problèmes ? En deuxième niveau, cela permettrait deréinterpréter pourquoi les résultats des débats ou des consultations ne sont pasensuite suivis d’effets. Cela rejoint la question du transcodage.Geneviève Decrop, Futur AntérieurJ’ai travaillé antérieurement sur la notion de scène du risque qui estnécessairement plurielle. Une multiplicité d’acteurs parle de multiples points devue. Même si les gestionnaires et les décideurs appartiennent plus ou moins à lasphère publique, ils sont très nettement différenciés. De nombreux travauxinsistent sur ce point. Mais ce n’est pas le thème choisi par cette table ronde.Nancy de Richemont, Université de Montpellier, Laboratoire GESTERJe voulais ajouter quelques remarques par rapport au thème de cette table ronde,indiquer quelques mises en perspective historiques parce que cela peut intéresserun certain nombre d’acteurs. Nous sommes encore en France sur un certainnombre de choix politiques qui ont été faits en toute connaissance de cause au17 ème siècle, qui ont été largement oubliés au 19 ème et qui suscitent aujourd’hui desblocages et sont peut-être à l’origine de l’inefficience de certains débats. Juste unexemple, au 17 ème siècle, le choix conscient des acteurs du risque et des agentsde l’État a été de confier la lutte contre les grandes inondations par débordementaux ingénieurs du roi puis aux ingénieurs des Ponts et Chaussées mais lespropriétaires, les habitants se chargeaient des inondations par ruissellement oudes inondations très locales. Il y avait un partage des rôles très précis. On retrouvedans les textes un dialogue qui existait déjà. Ce n’est plus le cas aujourd’hui oùune gestion du risque implique de plus en plus toutes les parties prenantes de lasociété, y compris la société civile; mais cette coupure entre l’État, desorganisations administratives et la société civile date en grande partie d’un partagedes rôles qui a été voulu en fonction d’un certain contexte. Dans beaucoup de cas,l’efficacité de ces mesures, de ces actions techniques a fait complètement oublierl’importance de ces choix. C’est peut-être un champ de recherche ou de réflexionimportant que chaque acteur retourne dans son passé pour comprendre quels sontles héritages qu’il porte en lui et qui peuvent constituer à l’heure actuelle des pointsde blocage, car ce sont des héritages qui correspondent à des enjeux ou desrapports de force qui aujourd’hui ne sont plus effectifs. On retrouve les propos deMr Picon sur le fait que des règlements pour les digues du Rhône sontcomplètement obsolètes et où la société civile a tellement évolué depuis un siècleque ces points de blocage nuisent au rétablissement d’un dialogue efficace. Tousles acteurs ont besoin de cet apport historique qui ne peut pas être fait uniquementpar les historiens puisqu’il s’agit de s’intéresser à la culture de chaque service etde chaque institution ou de chaque groupe, de comprendre d’où il vient et dans uncertain nombre de cas, il faut la compétence technique ou la connaissance, le suivide l’institution pour éclairer ce regard historique.106

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