Cependant, cet automatisme ne peut fonctionner qu'avec une accumulationproduite par le travail des humains. Dans la plupart des dossiers, les riverains, cespopulations qui sont autour de sites, d’endroits, sont désignés dans les textes defaçons diverses. Dans le corpus nucléaire, les riverains sont désignés une seulefois sous les «gens du coin». Donc, plus ce travail est accumulé, plus lesautomatismes fonctionnent; si on reparle des gens du coin, ils seront repéréscomme étant des riverains.Avec cet outil, la production d’un auteur particulier, par exemple Greenpeace, peutêtre surveillée et analysée. 87 textes entre 1997 et 2005 ont été produits parGreenpeace sur le dossier nucléaire. Certains éléments intéressants peuventapparaître. Ainsi, Greenpeace ne parle jamais des thyroïdes. Donc, la partiesanitaire post-Tchernobyl, en particulier les cancers de la thyroïde, n’est jamaisdiscuté par Greenpeace. Greenpeace n'évoque absolument pas le volet desconséquences sanitaires des expositions radioactives, ni le corps médical.Le mode de dénonciation, c’est-à-dire la façon dont on qualifie de manièrenégative, est également intéressant à étudier. Des termes tels que lobby nucléaire,mensonge, scandale, désinformation, propagande, nucléocrate, mépris, etc. sontcroisés avec les auteurs qui les évoquent le plus dans la littérature. Cependant, ilfaut toujours revenir au texte pour éviter les effets de citation à l’intérieur mêmedes textes. C’est une des limites des automatismes. D’autres façons de travaillerexistent : sur quoi portent les critiques des personnes ? Un langage se forme :exploitation excessive, dégazage sauvage, usage abusif, peur irrationnelle,principe inacceptable, projet inutile, qui permet d’observer la critique.L’autre élément important par rapport à ces outils est qu’à tout moment, vouspouvez non seulement observer ce qui est présent mais également ce qui estabsent. Par exemple, sur le corpus charte de l’environnement, la CommissionCoppens a produit un texte censé avoir un rôle de synthèse. Or, les OGM ne sontpas cités alors que d’autres acteurs passent leur temps à les évoquer : l’absencedevient alors significative. Non seulement, il faut évoquer ce qui est absent maiségalement ce qui est en devenir. Parce que souvent, ce qu’on attend de ce genred’outil est une capacité prospective. L’une des façons d’être attentif au devenir estde cerner dans les textes quel type d’avenir dessinent les personnes. Les termessont variés : les catastrophes annoncées, les progrès attendus, les matériaux desubstitution qui doivent apparaître, etc. Sur le dossier des nanotechnologies qui estrempli de futur, on peut voir la manière dont les auteurs vont l’engager. Autreexemple, on sait depuis 1992, qu’en 2007 beaucoup de débats sur le nucléaireauront lieu. Cette date est importante pour les acteurs, pour organiser leur actiontant du côté des opérateurs que du côté des associations.Enfin, pour conclure cette présentation trop rapide, que faut-il pour réaliser un teltype d’observatoire ? Il y a trois conditions essentielles. La première est laconstitution d’un ou plusieurs dossiers. Le fantasme de la surveillance, «vousmettez tout ce qu’il y a sur Internet et vous voyez ce qui arrive», ne fonctionne pasen pratique. Tout ce qu’il y a de plus évident et partagé émerge et le résultat estune masse informe. Il s’agit bien de constituer des dossiers avec une relativecohérence en termes d’orientation des textes, c’est-à-dire ce que disent les55
auteurs. Le deuxième élément est la nécessité d’un travail de mise à jourpermanent du corpus. Il y a toujours des nouveaux textes à rentrer, des absences,le corpus pointe toujours vers des absences. Pour les absences, soit personne n’yfait effectivement allusion, soit il faut aller chercher les textes des auteurs, desproducteurs qui évoquent le sujet, y compris par d’autres méthodes comme lesentretiens ou l’ouverture de forum internet. Enfin, il faut évidemment travailler etprévoir un budget ad hoc, principalement dédié aux moyens humains nécessaires.Gérard BrugnotL’aspect logiciel est une production en soi.François Barthélémy, CG des MinesVous avez donc entendu un certain nombre d’exposés qui sont liés à la question«dire le risque ?». Je représente une certaine catégorie d’acteurs, les utilisateursde l’administration et il faut se rendre compte que la problématique dans cedomaine a beaucoup évolué. La façon de dire le risque, il y a dix ou quinze ans etcelle d'aujourd’hui sont différentes. Une interaction entre ces réflexionsscientifiques et les pratiques existe. Les pratiques ont beaucoup évolué. Il y a dixou quinze ans, les pratiques de confidentialité dans le domaine du risque étaientconsidérables. Par exemple, vers 1992, quelques incidents sur des stockages deproduits radioactifs du côté de Saclay ont entraîné la nomination d'unecommission. Elle était chargée de faire un inventaire des stockages et déchetsradioactifs. L’idée sous-jacente était de rassurer la population rapidement. Cettecommission était composée de médecins, d’ingénieurs... Elle s’est tournée vers lesexploitants comme EDF 2 ou la Cogema. Dans le nucléaire, lorsque l’uranium estenlevé du minerai, il reste encore des éléments radioactifs sur une chaîne qui en aune douzaine. La radioactivité a été déplacée. En regardant les chiffres, avec lesquantités en cause, l'installation devait être classée nucléaire de base. Quand laCommission l'a constaté, les ministères ont été plongés dans un abîme deperplexité et ils se sont tournés vers le Conseil d’État qui a eu la sagesse de direque dans les décomptes de radioactifs, il ne fallait prendre que l’élément chef defile et pas tous les descendants. Ainsi, le bilan radioactif sur les sites a été divisépar dix et les sites sont restés dans la liste des installations classées et ne sontpas passés dans les INB (Installation Nucléaire de Base). Depuis, de gros progrèsont été réalisés. L’ANDRA 3 réalise maintenant des inventaires très complets.De même, les relations entre les préfets et les élus locaux sur la façon de prendreen compte les risques dans l’urbanisation ont changé. Il y a 10 ou 15 ans, denombreux exemples montraient comment un préfet ayant reçu de la DRIRE 4 undossier épais dans lequel toutes les zones de danger autour d’un certain nombred’usines d’une grande ville étaient répertoriées, modifiait son projet pour répondreà la demande d'un maire afin que le projet soit d’«intérêt général raisonnable».2 EDF : Electricité de France3ANDRA : Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs4DRIRE : Direction Régionale de l'Industrie, de la recherche et de l'Environnement56
- Page 1 and 2:
Évaluationet Prise en comptedes Ri
- Page 3 and 4:
Responsable du programme : Sylvie C
- Page 5 and 6: «changement de régime» dans la g
- Page 7 and 8: Table ronde 3 - Communications et d
- Page 10 and 11: Ouverture du colloqueObjectifs et b
- Page 12 and 13: ont été détectés, c’est qu’
- Page 14 and 15: vulnérabilité, elle tend à se r
- Page 16 and 17: echerche, notamment la recherche en
- Page 18 and 19: Que peuvent nous apporter les cherc
- Page 20 and 21: Table ronde 1 : Dire le risque ?Cet
- Page 22 and 23: L’évaluation des dommages, une m
- Page 24 and 25: Un exemple simple peut être donné
- Page 26 and 27: Pertinence et faisabilité d’une
- Page 28 and 29: chemin de fer a été à l’origin
- Page 30: éférentiel du risque majeur d’u
- Page 33 and 34: concernée qui, à son tour, doit
- Page 35 and 36: La population est très peu sensibi
- Page 37 and 38: égion. Nous avons été très vite
- Page 40 and 41: De 1856 à 2003, les évolutions de
- Page 42 and 43: Document 3 :Les statuts gestionnair
- Page 44 and 45: Document 5 :le Provencelal, 12janvi
- Page 46 and 47: Document 7La compétence du SYMADRE
- Page 48 and 49: Document 9 : Vue de l'inondation de
- Page 50 and 51: Document 11 : Élaboration d'une st
- Page 52: Document 12 : le plan Rhône (CIAT
- Page 55: des éléments qui sont connus de t
- Page 60 and 61: Table ronde 1 : Dire le risque ?Dé
- Page 62 and 63: linguistes. Leur problème est uniq
- Page 64 and 65: phénomènes et sur le milieu qu’
- Page 66 and 67: Didier Torny, INRAIl me semble qu
- Page 68 and 69: expliquer qu’entre les bénéfici
- Page 70 and 71: Marie Gueydon, étudianteJe pose ma
- Page 72 and 73: sur : pourquoi habitez-vous là ?,
- Page 74 and 75: Table ronde 2 : Intégrerla sociét
- Page 76 and 77: Contestations associatives et régu
- Page 78 and 79: des oppositions en termes de «nimb
- Page 80 and 81: Victimes, associations de victimes
- Page 82 and 83: Et surtout, elles ne se cantonnent
- Page 84 and 85: OGM et débat public : leçons des
- Page 86 and 87: tensions. Plus près de nous, on re
- Page 88 and 89: Les négociations sur la préventio
- Page 90 and 91: Sur le niveau 1: algorithme dela so
- Page 92: Tableau 3 : Niveau 3 de conflitNive
- Page 95 and 96: en tant que force, que ressource, q
- Page 97 and 98: qu’on n'aurait pas dû faire puis
- Page 99 and 100: problèmes sont nombreux et leur ge
- Page 101 and 102: jeu démocratique. Donc, cette déc
- Page 103 and 104: Michel Bacou, DIREN PACAUne questio
- Page 105 and 106: évolué pour intégrer un certain
- Page 107 and 108:
une des clés de lecture qui permet
- Page 110 and 111:
Autour de la valorisationdu program
- Page 112 and 113:
prendre rendez-vous avec les intér
- Page 114 and 115:
systèmesd’indemnisationAllemagne
- Page 116 and 117:
estitution intéresserait la DDE ou
- Page 118 and 119:
Table ronde 3 : Permettrel'appropri
- Page 120 and 121:
Cartographie, évaluation économiq
- Page 122 and 123:
DEMARCHE ET METHODEÉchelle hydrogr
- Page 124:
Liliane Besson, Institut des Risque
- Page 127 and 128:
Le choix des PME a été fait parce
- Page 129 and 130:
Claire Arnal, BRGMAu delà de l’a
- Page 131 and 132:
Parallèlement d’autres mesures o
- Page 133 and 134:
Stéphane Couture, LEFLa cible vis
- Page 135 and 136:
Pour discuter de ce paradoxe, nous
- Page 137 and 138:
un certain nombre de caractéristiq
- Page 139 and 140:
Figure 2 : Taille du marché des ma
- Page 141 and 142:
DEPENDO 69 683.35 157.88 >= = = 0.0
- Page 143 and 144:
Logtersurf 78 060.16 2 722.30 >= =
- Page 145 and 146:
Lutte contre l'incendie et aléa mo
- Page 148 and 149:
Le risque d’inondation et la cart
- Page 150 and 151:
Le temps écoulé entre prescriptio
- Page 152 and 153:
Les occupants des zones inondables,
- Page 154 and 155:
éalisation de mesures destinées
- Page 156 and 157:
Kamal Serrhini, Université de Tech
- Page 158:
Jacques Roux, CRESALLe singulier es
- Page 161 and 162:
Principe de précaution et gouverne
- Page 163 and 164:
parlementaire en faisant du juge un
- Page 165 and 166:
des risques et, surtout, à étayer
- Page 168 and 169:
Les mécanismes de gestion contesta
- Page 170 and 171:
intérêt à anticiper sur la possi
- Page 172 and 173:
entre 1990 et 2000 dans le secteur
- Page 174:
La première est une illusion popul
- Page 178 and 179:
Quelles données pertinentes pour u
- Page 180:
demi-heure, ce sont les météorolo
- Page 183 and 184:
Les objectifs spécifiques de l’
- Page 185 and 186:
des acteurs institutionnels. Donc,
- Page 188 and 189:
Méthodologie de retour d’expéri
- Page 190 and 191:
personnes concernées, c’est gén
- Page 192 and 193:
Production et diffusion des connais
- Page 194:
EuroChlor essaie de développer un
- Page 197 and 198:
catastrophes comme par exemple les
- Page 200 and 201:
Table ronde 5 : Connaîtredes expé
- Page 202:
pas encore fait de choix stratégiq
- Page 205 and 206:
échappe à la propriété et est d
- Page 208 and 209:
Evaluation économique du risque d'
- Page 210:
premier plan. En France, on reste s
- Page 213 and 214:
d’expérience ont été réalisé
- Page 216 and 217:
De l’usage de l’incinération :
- Page 218:
Concernant les perspectives ouverte
- Page 221 and 222:
et en général on ne fait pas conf
- Page 223 and 224:
les obligeant à appliquer un nivea
- Page 225 and 226:
Jean-Roland Bathélémy, Fondation
- Page 228 and 229:
Conclusions du colloque,perspective
- Page 230 and 231:
d’hybridation de l’aléa. Bref,
- Page 232 and 233:
donné (entreprises, équipements c
- Page 234 and 235:
Trois suggestions :- Le président
- Page 236 and 237:
Thierry Trouvé, Directeur de la DP
- Page 238 and 239:
Achevé d'imprimer au Cemagref le 1