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expliquer qu’entre les bénéficiaires qui sont tout le monde et ceux qui ont lesinconvénients, les habitants de trois cantons, le bénéfice global compense.Claire Mays, Institut SYMLOGDans notre étude dans le Limousin, nous avons été étonnées d’apprendre et deconstater que les interviewés les plus âgés acceptent volontiers le stockage de cesdéchets et notamment celui d’uranium appauvri à Bessines. Ils justifient cetteacceptation par la conscience d’avoir bénéficié pendant 40 ans de l’activitéminière. Pourtant, parmi ces 22 personnes, un certain nombre a osé parler dutabou, du déni, de la contradiction qui paralyse la parole dans ces zones. Dans lelivre de Philippe Brunet, on a des renseignements dans ce sens. Cette balancerisque-bénéfice devient un problème moral pour les gens : «Est-ce que j’ai le droitde relever le risque lorsque j’ai été travailleur dans une industrie qui a nourri mafamille ?».Philippe Blancher, Asconit consultantDans le prolongement de cette réflexion, en ayant travaillé sur le risque majeur liéà l’urbanisation, un arbitrage se fait à un moment donné par les responsables. Cetarbitrage a besoin d’un certain voile d’ignorance. La façon dont cela fonctionnedonne l’impression que l’arbitrage ne peut pas être affiché. C’est lié en partie à lanature du risque majeur, qui balance sans arrêt entre la faible probabilité etl’ampleur du sinistre ou de l’impact, et qui fait que toute recherche d’équilibre, toutepondération est très difficile à afficher publiquement. Cet aspect dire le risque etdire son bénéfice est accompagné par un autre aspect qui est : peut-on dire lerisque sans pouvoir dire ce que l’on fait en face du risque. Sur les matièresdangereuses, ce qui empêche de dire le risque, c’est quand on ne sait pas dire enmême temps ce qu’on fait, même le début d’une action pour répondre à certainsproblèmes.Claude Gilbert, Président du conseil scientifique EPR, CNRSDire le risque, pour rebondir sur les propos de Claire Arnal, est-ce que cela peutvraiment être autre chose qu’un « affichage » ? N ’est-on pas conduit, pour gérereffectivement les risques, à quitter le risque avec la dimension exceptionnelle qu’ilintroduit, pour trouver le chemin des politiques ordinaires qui ancrent cette gestiondans l’ordinaire, qui permettent aussi de faire les nécessaires et inévitablescompromis entre différents impératifs.Un second point abordé par Valérie Godfrin et Philippe Blancher : le risque peutêtre une ressource pour les acteurs. Des accidents industriels, par exemple,survenant dans des zones fortement urbanisées peuvent fournir « l’occasion » dedestiner les terrains à d’autres activités plus en accord avec les priorités que sedonnent, un moment donné, une agglomération.Un troisième point enfin, abordé par Philippe Blancher, Bernard Picon et DidierTorny. Des problèmes sont définis en tant que risques. Mais ces définitions sontinstables. Ce ne sont pas les mêmes dangers, les mêmes territoires qui setrouvent ainsi nommés et cela renvoie à des enjeux et valeurs extrêmement67

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