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variables. Par exemple, nous ne sommes pas du tout en face du même type derisque selon que l’on est sur un référentiel ou un autre. Lorsque Bernard Picon faitétat des problèmes en Camargue, ils sont appréhendés de manière très différenteselon qu’on les resitue par rapport à la Camargue en tant que lieu où sedéveloppent des activités économiques ou en tant que lieu dont il faut préserver lecaractère naturel. De même, et je me réfère à l’intervention de Didier Torny, ladéfinition d’un problème en tant que risque varie selon l’intervention des locuteurs,selon la manière dont se structure la scène où ils interviennent. En d’autrestermes, la manière d’approcher un risque varie selon le « cadrage » quiprédomine. On a pu le constater dans divers autres domaines (la sécurité routière,les déchets nucléaires…).Jean-Claude Soumbo, Conseil régional de MartiniqueJe me suis senti particulièrement impliqué par les propos de Claire Arnal et DidierTorny. Dire le risque nous semble être un enjeu majeur parce que l’homme est unanimal social. Pourquoi nous sommes-nous mis en société ? Parce quel’organisation sociale était une façon de réduire le risque et de pouvoir perpétuerl’espèce. C'est ce que met en valeur le travail de Philippe Blancher qui montre bienque dire le risque s’attaque de front à l’organisation de la société en tempsqu’objectif de vouloir produire directement ou uniquement du profit. Parce que lalibre circulation des marchandises rejaillit sur ce problème. Il en est de même desproblèmes posés par le traitement des déchets d’uranium. Cette vision globaledépasse même les problèmes propres à l’État, qui doit être une vision mondiale.Le travail de Claire Arnal m’a beaucoup intéressé car dans son impact, le politiqueexiste parce que cet impact politique est capable de faire évoluer les choses.Rappelons-nous la réaction par rapport à la vache folle, à l’amiante.Pour prendre un exemple, en Martinique, nous avons voulu mettre en place unepolitique globale par rapport au risque sismique et on s’est rendu compte que cettepolitique globale passait par de la formation d’ingénieurs, d’architectes, d’artisans,de chefs de chantier mais aussi par celle de la population comme l’a dit ValérieGodfrin. Il était temps de faire des réunions avec la population parce qu’à cemoment-là, les gens qui ont les informations sont susceptibles de les intégrerchacun à leur niveau, afin de mieux se préparer face au risque. Donc, il fautresituer cet enjeu majeur qui dépasse le cadre politique. Parfois en Martinique,nous avons des problèmes pour expliquer qu’appliquer une norme telle qu’elle estconçue en France pour les hôpitaux n’est pas une bonne solution car quand onprend sa dimension ilienne, l’hôpital est un outil fondamental qui doit êtrefonctionnel après le passage d’un séisme majeur. Donc, cette notion de dire lerisque, du moment où on prend en compte le risque mais aussi le lieu où se situele risque, est fondamentale; mais surtout, nous ne pouvons pas dissocier le risquede la vie, tout simplement. Avant, si le fait de se mettre en société nous permettaitde mieux vivre, de mieux perpétuer l’espèce, on se rend compte que par sonaction, l’homme crée de plus en plus des risques nouveaux qui mettent en jeul’espèce elle-même.68

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