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individuelle concernant le risque est non nulle et partagée par un nombre importantd’individus, les prix de marché y sont sensibles. Or, un certain nombre d’élémentsplaident pour considérer que le risque local d’incendie n’est pas un risqueindividuel, mais un risque de nature collective :- de par son histoire. En zone méditerranéenne, les incendies sontrécurrents depuis des millénaires (Pons et al., 1984), détruisant les forêtspourvoyeuses d’énergie, de matériaux ou de pâtures nécessaires à lacollectivité dans son ensemble. Les sociétés méditerranéennes ont doncinscrit les dispositifs de lutte, ainsi qu’un imaginaire attaché à l’incendie,dans une dimension collective.- de par la structure de son financement. Actuellement, les budgets allouésà la prévention et à la lutte sont importants 13 et quasi exclusivementpublics et nationaux.- de par son mode de gestion. Les actions de prévention et de lutte sontgérées d’une manière administrée et centralisée au niveau de l’État. Seulle débroussaillage ressort d’une action individuelle, mais il estmédiocrement mis en œuvre.Dans cette perspective, nous pouvons supposer que la dimension collective durisque d’incendie est attachée à la notion de sécurité publique des personnes etdes biens, mais également à la valeur d’existence des forêts, eu égard à leur faiblevaleur marchande actuelle 14 . Apparaît alors un second paradoxe : lors d’unincendie, lorsqu’un arbitrage doit être fait entre la protection des forêts ou desbiens matériels (à fortiori des vies humaines), les services de lutte privilégient ladéfense des zones habitées. Il y a de fait une ambiguïté entre la dimensioncollective du risque local d’incendie et la nature individuelle des biens défendus(Winter et al., 2000). Ambiguïté remarquée dans d’autres situations nationalescomme par exemple aux États-Unis (Montgomery, 1996), mais qui interroge auregard de la relation d’endogénéité entre les préférences individuelles delocalisation résidentielle et les conséquences monétaires de l’occurrence d’unaléa.Evaluer le niveau de conscience individuelle du risque par l’analyse dumarché foncierLes individus qui résident en forêt ou à proximité immédiate, ont-ils conscience decette relation d’endogénéité de leur comportement avec le risque d’incendie ? Unedes façons pour évaluer le niveau de conscience individuelle du risque d’incendieest de décomposer les prix immobiliers. Par exemple, si on fait l’hypothèse d’uneaversion au risque, les individus tendent à reporter leur demande résidentielle surles localisations les moins exposées et un effet est mesurable sur les priximmobiliers. Une méthode existe depuis longtemps en économie pour décomposerles prix des biens : l’analyse hédonique. Elle permet de décomposer les biens en13Ils peuvent être estimés globalement à une charge annuelle de 30 millions d’euros pour les seulesactions de prévention et de 80 millions d’euros pour la lutte (sources : Ministère de l’agriculture).14Les données sur l’économie forestière sont relativement rares. Pour plus de détails, nous pouvonstoutefois nous reporter au tome 1 des orientations régionales forestières (DRAF PACA, 1999).135

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