Désolé j'ai ciné #6
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S. AVEC MANU PAYET, JONATHAN COHEN... 1H42<br />
51<br />
27/06<br />
Comme une sorte de rencontre au sommet entre trois<br />
figures phares de l’humour français issu de la culture internet,<br />
“Budapest s’avère être une comédie bien moins<br />
creuse qu’il n’y paraît. Si son premier quart peut d’abord<br />
nous faire craindre un “Very Bad Trip sorti 10 ans trop<br />
tard, il se détache finalement assez vite de son esprit beauf<br />
pour, à l’inverse, se remettre en question et prendre du<br />
recul sur les conséquences néfastes de cette vision vulgarisée<br />
du monde extérieur.<br />
De même, la réalisation de Xavier Gens (plutôt habitué<br />
aux films d’horreur à la subtilité relative) sied à l’atmosphère<br />
du scénario de Manu Payet et de Simon Moutairou<br />
d’une belle manière, oscillant toujours entre une stylisation<br />
clipesque de la folie nocturne de la capitale hongroise<br />
et un maintien constant du retour insidieux vers<br />
la réalité, personnifié ici par les génialement garces Alice<br />
Belaïdi et Alix Poisson.<br />
Néanmoins, c’est bien l’alchimie du trio Manu Payet/Jonathan<br />
Cohen/Monsieur Poulpe qui porte véritablement<br />
le film, lui donnant une ambiance décontractée, rafraîchissante<br />
et souvent drôle, mettant l’accent sur le grand<br />
talent d’improvisation de ces trois têtes d’affiche. Tous<br />
ces éléments permettent au final à “Budapest” d’être un<br />
moment agréable qui, à défaut d’être marquant sur le<br />
long terme, a le mérite de se suivre sans déplaisir et d’éviter<br />
de tomber dans le piège de l’œuvre gratuitement provocatrice.<br />
Tanguy Renault