Guide des communes 2018
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62 LG<br />
BEST OF & GUIDE <strong>2018</strong> - LG 207 - FÉVRIER <strong>2018</strong><br />
SOCIÉTÉ<br />
Harcèlement sexuel au travail:<br />
notion et sanction<br />
Aux termes de l’article L. 245-2 du code du<br />
travail «Constitue un harcèlement sexuel<br />
à l’occasion <strong>des</strong> relations de travail au sens<br />
du présent chapitre tout comportement<br />
à connotation sexuelle ou tout autre<br />
comportement fondé sur le sexe dont celui qui<br />
s’en rend coupable sait ou devrait savoir qu’il<br />
affecte la dignité d’une personne, lorsqu’une<br />
<strong>des</strong> conditions suivantes est remplie:<br />
1. le comportement est non désiré,<br />
intempestif, abusif et blessant pour la<br />
personne qui en fait l’objet;<br />
2. le fait qu’une personne refuse ou accepte un<br />
tel comportement de la part de l’employeur,<br />
d’un salarié, d’un client ou d’un fournisseur<br />
est utilisé explicitement ou implicitement<br />
comme base d’une décision affectant les droits<br />
de cette personne en matière de formation<br />
professionnelle, d’emploi, de maintien de<br />
l’emploi, de promotion, de salaire ou de toute<br />
autre décision relative à l’emploi;<br />
3. un tel comportement crée un<br />
environnement intimidant, hostile, dégradant,<br />
humiliant ou offensant à l’égard de la personne<br />
qui en fait l’objet. Le comportement visé peut<br />
être physique, verbal ou non verbal.<br />
4. L’élément intentionnel du comportement<br />
est présumé».<br />
Il appartient à chaque individu de déterminer<br />
quel comportement il veut accepter et<br />
quelle conduite il juge opportune. En effet<br />
le harcèlement sexuel, qu’il porte préjudice<br />
à l’environnement de travail de la victime<br />
ou qu’il soit utilisé comme base d’une<br />
décision affectant ses droits (chantage sexuel<br />
ou harcèlement quid pro quo), doit être<br />
ressenti comme offensant et indésirable par<br />
celui qui en fait l’objet. Que cette attention<br />
à connotation sexuelle soit délibérée ou<br />
involontaire de la part de son auteur est sans<br />
importance. Si la personne qui fait l’objet<br />
de cette attention est gênée par celle-ci, ce<br />
comportement doit être considéré comme<br />
harcèlement sexuel.<br />
Il s’agit donc d’une notion essentiellement<br />
subjective dans le chef de la victime.<br />
L’employeur a l’obligation de s’abstenir<br />
de tout fait de harcèlements sexuels à<br />
l’occasion <strong>des</strong> relations de travail, de veiller<br />
à ce que tout harcèlement sexuel dont il a<br />
connaissance cesse immédiatement et de<br />
prendre toutes les mesures de prévention<br />
nécessaires pour assurer la protection de la<br />
dignité de toute personne à l’occasion <strong>des</strong><br />
relations de travail.<br />
“Le harcèlement<br />
sexuel à l’occasion<br />
<strong>des</strong> relations de<br />
travail constituant<br />
une faute grave…”<br />
La violation de ces obligations accessoires<br />
par rapport aux obligations principales<br />
découlant du contrat de travail est de nature<br />
à engager la responsabilité de l’employeur.<br />
En effet, le salarié victime d’un acte<br />
de harcèlement sexuel peut refuser de<br />
poursuivre l’exécution du contrat de travail<br />
et résilier le contrat de travail sans préavis<br />
pour motif grave avec dommages et intérêts<br />
à charge de l’employeur dont la faute,<br />
appréciée par référence à l’article L. 245-4,<br />
a occasionné la résiliation immédiate.<br />
L’employeur de son côté doit veiller<br />
à ce que tout harcèlement dont il a<br />
connaissance, cesse immédiatement en<br />
prenant <strong>des</strong> mesures adéquates à l’égard de<br />
la personne qui en est l’auteur.<br />
Le harcèlement sexuel à l’occasion <strong>des</strong><br />
relations de travail constituant une faute<br />
grave au sens de la législation du travail, ces<br />
mesures peuvent aller jusqu’au licenciement<br />
de la personne dont le comportement est<br />
intolérable, outrageant et offensif.<br />
Lorsqu’il n’est pas reproché à l’employeur<br />
d’avoir commis les faits invoqués, mais<br />
de ne pas avoir pris toutes les mesures<br />
nécessaires pour faire cesser le harcèlement<br />
sexuel, la victime doit rapporter la preuve<br />
qu’elle avait informé l’employeur dans le<br />
mois de sa démission du comportement<br />
inadmissible de l’auteur de l’attention à<br />
connotation sexuelle ressentie comme<br />
offensante et indésirable et que l’employeur<br />
n’a pas pris immédiatement, dès qu’il en ait<br />
connaissance, <strong>des</strong> mesures pour faire cesser<br />
ce harcèlement sexuel à son égard.<br />
La responsabilité de l’employeur n’est<br />
engagée du faut d’actes de harcèlement<br />
sexuel commis par un de ses salariés que<br />
s’il a commis une faute en omettant de faire<br />
cesser immédiatement ce harcèlement dès<br />
qu’il en a eu connaissance ou de prendre les<br />
mesures de prévention nécessaires.<br />
Dès lors que la connaissance de faits<br />
de harcèlement par l’employeur est la<br />
condition nécessaire de son omission fautive<br />
de prendre les mesures appropriées pour les<br />
faire cesser, il incombe au salarié, en cas de<br />
contestation afférente de l’employeur, de<br />
rapporter d’abord cette preuve.<br />
L’employeur doit connaitre les faits précis<br />
reprochés à l’auteur du comportement<br />
à connotation sexuelle non désiré <strong>des</strong><br />
rumeurs ne sauraient être considérées<br />
comme suffisantes pour valoir information<br />
au sens de la loi.<br />
L’employeur de son côté doit veiller<br />
à ce que tout harcèlement dont il a<br />
connaissance, cesse immédiatement en<br />
prenant <strong>des</strong> mesures adéquates à l’égard de<br />
la personne qui en est l’auteur.<br />
Le harcèlement sexuel à l’occasion <strong>des</strong><br />
relations de travail constituant une faute<br />
grave au sens de la législation du travail, ces<br />
mesures peuvent aller jusqu’au licenciement<br />
de la personne dont le comportement est<br />
intolérable, outrageant et offensif.<br />
L’auteur d’un harcèlement sexuel peut aussi<br />
se voir infliger d’autres sanctions, comme<br />
une mutation, un avertissement ou toute<br />
autre mesure <strong>des</strong>tinée à éloigner de la<br />
victime l’auteur présumé.