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AM-HS-SENEGAL

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La communauté de pêcheurs<br />

est l'une des plus importantes<br />

d'Afrique de l'Ouest.<br />

« J’ai tout de suite senti<br />

le côté magique qu’on<br />

lui attribue. Je suis<br />

venu pour un jour et<br />

n’en suis jamais reparti.<br />

Elle a une âme, qu’elle<br />

a réussi à conserver. »<br />

Ci-dessus, la cathédrale Saint-Louis.<br />

Ci-dessous, l'hôtel de la Poste, adresse mythique.<br />

EL JUNIO (2) - ZYAD LIM<strong>AM</strong><br />

un pèlerinage qui attire les gens dans le but de communier autour<br />

de la musique et de profiter de la teranga saint-louisienne. Ce<br />

festival se confond avec l’âme de la cité. » Le « boy-Ndar » Oumar<br />

s’est d’abord lancé dans le rap dans les années 1990, lorsqu’il était<br />

au collège. « C’était l’avènement du rap au Sénégal, avec Positive<br />

Black Soul, ou Daara J, dont j’étais fan. Avec mon groupe, Keur<br />

Gouma, on a même fait leurs premières parties. » En 2004, il est<br />

poussé par le hasard et l’amitié aux manettes du seul magasin de<br />

disques de l’île, et y reste jusqu’en 2013, quand il doit déménager<br />

à cause d’Ebola et de la hausse du loyer. Grâce aux membres de<br />

la résidence Waaw – des Finlandais tombés eux aussi amoureux<br />

de Saint-Louis –, il devient barista et, en octobre 2015, ouvre un<br />

café mouchoir de poche dans lequel le comptoir et le mur de CD<br />

prennent toute la place. Le lieu a un charme fou, devient vite<br />

le rendez-vous des artistes et de tous les amateurs de bon café<br />

et de musique de passage dans la ville. Depuis un an, le Ndar<br />

Ndar Music & Café a pris de l’ampleur, en déménageant dans un<br />

lieu plus grand, une belle et ancienne bâtisse peinte en blanc et<br />

gris, au cœur de l’île. Le comptoir et le mur de CD sont toujours<br />

là, mais il y a en plus un espace de coworking et la galerie d’art<br />

Éthiopiques juste à côté. « Nous qui habitons là, nous faisons tout<br />

pour pérenniser le côté culturel de Saint-Louis. Tous les musiciens<br />

viennent chez moi, et je suis toujours content de les accueillir ! »<br />

L’histoire d’amour entre Saint-Louis et la musique ne semble pas<br />

près de s’arrêter. Un single rassemblant une vingtaine de musi-<br />

ciens, « Dëkk Bi », vient d’ailleurs de sortir, pour « appeler à l’unité<br />

et à l’effort pour le développement de la ville », explique Ablaye<br />

Cissoko. Le maître de kora a lancé en octobre dernier un nouveau<br />

festival, Au tour des cordes, qui a rassemblé le temps d’un long<br />

et beau week-end des guitares, des basses, une harpe celtique,<br />

un setar, un qanun et des voix sublimes. Ils ont fait résonner le<br />

lycée de jeunes filles Ameth Fall, le lycée Abdou Diouf et l’Institut<br />

français, communiant une fois de plus avec cette ville singulière,<br />

protégée par un génie tutélaire, Mame Coumba Bang, qui semble<br />

elle aussi aimer la musique, inspirant les plus grands griots qui<br />

chantent son histoire au rythme endiablé des xalam. Cette sirène<br />

à la beauté incomparable peut montrer sa puissance les jours de<br />

tempête. Le reste du temps, elle veille sur les Saint-Louisiens et<br />

la petite musique de leur cœur. ■<br />

HORS-SÉRIE AFRIQUE MAGAZINE I FÉVRIER 2022 109

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