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Une rétrospective<br />
des œuvres de<br />
tissu du plasticien<br />
Abdoulaye<br />
Konaté (à droite)<br />
est annoncée.<br />
DR - COURTESY THE ARTIST AND BLAIN SOUTHERN, PHOTO PETER MALLET<br />
DAKAR,<br />
ÉVÉNEMENT<br />
CAPITALE<br />
ARTISTIQUE<br />
Après son annulation en 2020,<br />
Dak’Art, principale biennale<br />
d’art contemporain du continent,<br />
fait un RETOUR EN BEAUTÉ.<br />
L’ENGOUEMENT EST REVENU, la 14 e édition aura bien<br />
lieu en 2022, du 19 mai au 21 juin. Le thème, « Indaffa#/<br />
Forger/Out of the Fire », a été conservé. « La biennale se fixe<br />
pour objectif de refuser la forme telle qu’elle est donnée<br />
et de forger les sens qui sont encore informes », explique<br />
le directeur artistique, Malick Ndiaye. Homme du sérail<br />
– il est conservateur du musée Théodore Monod d’art africain<br />
et enseignant-chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique<br />
noire (IFAN) de Dakar –, il porte l’orientation artistique et<br />
scientifique de la manifestation. La sélection initiale des<br />
59 artistes visuels (individuels ou collectifs) a été gardée, mais<br />
le choix des œuvres a évolué. « La pandémie a marqué tout<br />
le monde, y compris les artistes. On ne pouvait pas l’ignorer.<br />
Cela se traduit dans leurs créations », explique-t-il, avant<br />
de préciser : « Par rapport au thème d’origine “Indaffa”, nous<br />
avons ajouté le hashtag pour montrer que des expériences<br />
ont été traversées et que le glissement vers une nouvelle<br />
ère s’est fait. » Une nouvelle ère qui se ressent aussi dans<br />
l’invitation faite à quatre femmes commissaires d’expositions :<br />
la Sud-Africaine Greer Odile Valley, la Canadienne Lou Mo,<br />
la Ghanéenne Nana Oforiatta Ayim et la Marocaine Syham<br />
Weigant. Pendant un mois, Dakar va vivre au rythme des<br />
vernissages, débats et autres festivités. Certains temps<br />
forts sont annoncés, comme « Doxantu » (« promenade »<br />
en wolof), une exposition de sculptures, d’installations et<br />
de design prévue sur la corniche ouest d’artistes reconnus à<br />
l’international, avec un mot d’ordre : monumental. Pour Malick<br />
Ndiaye, « exposer l’art dans les lieux de déambulations » est<br />
une façon de le partager plus largement, de toucher surtout<br />
d’autres publics. Instaurer l’art dans l’espace public est une<br />
volonté de la biennale, financée en majorité par l’État. Le « in »<br />
prendra place dans plusieurs lieux emblématiques : le musée<br />
des Civilisations noires, le musée Théodore Monod, ou encore<br />
l’ancien palais de Justice sis au cap Manuel (le maître malien<br />
Abdoulaye Konaté doit y être exposé). Des projets spéciaux<br />
sont prévus, comme une exposition du collectif des Ateliers<br />
de troubles épistémologiques sur le dialogue entre collections<br />
muséales et art contemporain, un projet porté par la résidence<br />
Black Rock, ou encore l’installation monumentale composée<br />
de 343 pièces d’Ousmane Dia, plasticien sénégalo-suisse.<br />
Quant au « off », la programmation est plus libre, avec des<br />
centaines de manifestations essaimées sur un territoire plus<br />
large, grâce aux galeries, hôtels ou centres culturels régionaux<br />
de Saint-Louis, Mbour ou Ziguinchor. ■ Alexandra Fisch<br />
HORS-SÉRIE AFRIQUE MAGAZINE I FÉVRIER 2022 25