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Sciences et Avenir: la face cachée de l'Univers

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Plus anciennes galaxies

géantes connues

Fin de la

réionisation

Plus ancien

quasar connu

Plus anciennes

galaxies

connues

Formation

des premières

galaxies ?

Einstein

Fusion des

galaxies

Hubble

Quasars

(trous noirs

supermassifs)

Galaxies

naines

Trous noirs

de masse

intermédiaire

Euclid

James-Webb

Réionisation

ment ultérieur. Tel n’était pas le cas pour

la première génération d’étoiles, à une époque

où l’Univers ne contenait que de l’hydrogène

et de l’hélium. En ce temps-là, seuls des « grumeaux

» extrêmement massifs étaient susceptibles

de s’effondrer, et il est donc plausible que

ces premières étoiles aient eu des masses gigantesques

– plusieurs dizaines, voire centaines de

fois celle du Soleil. Ces premiers « soleils des

cavernes », dont la taille, telle celle des ours

et des lions de la préhistoire, n’est plus de ce

monde, ont dû briller très intensément, brûler

leur carburant à une vitesse folle et exploser en

supernovae exotiques presque immédiatement à

l’échelle cosmique… Avec un effet considérable

sur le reste de la matière ordinaire.

Pour commencer, elles ont ensemencé l’Univers

d’éléments plus lourds – notamment le carbone

– forgés au cours de leur explosion, facilitant

ainsi progressivement, grâce à la formation

des molécules idoines, l’apparition d’étoiles

de taille plus contemporaine. Ensuite, si les

modèles indiquent que beaucoup de ces supernovae

ont littéralement pulvérisé leur étoile

progénitrice, certaines ont dû tout de même

produire des trous noirs de masse intermédiaire

qui seraient, peut-être, par fusions successives,

les ancêtres des trous noirs supermassifs tapis

aujourd’hui au centre des grandes galaxies.

« C’est l’hypothèse privilégiée, même si l’on

comprend encore mal le détail de ces fusions,

explique Sandrine Codis. Il se pourrait que des

trous noirs primordiaux formés dès le Big Bang

aient aussi joué un rôle. »

Un univers trois à quatre fois plus petit

et encombré qu’aujourd’hui

Finalement, l’intense rayonnement des premières

étoiles et leur fin explosive ont dû

émettre de gigantesques quantités de rayons X

et d’ultraviolets qui ont échauffé, ionisé et dispersé

le gaz froid qui les entourait. Les premiers

trous noirs qu’elles ont engendrés ont

également dû contribuer à l’émission de ces

rayonnements ionisants : on sait en effet que ces

astres, en principe invisibles, comptent parfois

paradoxalement parmi les objets les plus brillants

de l’Univers lorsqu’ils s’entourent d’un

disque de gaz arraché à leur environnement

– un disque dit « d’accrétion » – qui est échauffé

à des températures colossales et émet de surcroît

d’intenses jets de plasma le long de son

52 I NUMÉRO SPÉCIAL SCIENCES ET AVENIR AVRIL/JUIN 2022

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