Sciences et Avenir: la face cachée de l'Univers
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Déposé près du pôle sud
lunaire, le rover Viper
prélèvera des échantillons
qui, une fois analysés,
permettront d’évaluer la
teneur en eau du sol de
notre satellite.
NASA/DANIEL RUTTER
entre les noyaux d’hydrogène émis par le Soleil
et l’oxygène des roches, explique Pierre-Yves
Meslin, chercheur à l’Institut de recherche en
astrophysique et planétologie, et responsable de
l’expérience Dorm d’étude des mécanismes de
migration des gaz sélénites à bord de la future
mission chinoise Chang’e 6. Les chaleurs de la
journée arracheraient de la surface de la Lune
ces molécules d’eau qui, passées à l’état de gaz,
parcourraient une certaine distance avant de se
redéposer sur le sol au cours de la nuit. Celles
qui tomberaient dans le fond des cratères, là
où les températures sont réputées ne jamais
dépasser les -173 °C, y resteraient piégées sous
forme de glaces. » De la glace cachée à l’ombre
des reliefs… Mais en quelle quantité ?
« On parle d’une teneur de quelques pourcents
à la profondeur de quelques décimètres
où elle a été mesurée, poursuit l’astrophysi-
cien. Si les signaux détectés correspondent
bien à de la glace, et non à de l’eau ou de l’hydrogène
lié chimiquement à des minéraux ou
des grains… »
En 2023, l’astro-mobile Viper de la Nasa pourrait
permettre d’en savoir plus. Objectif : explorer la
pénombre des cratères sélénites pour y rechercher
la fameuse glace ! Un rover de 430 kg sera
déposé dans une région du pôle sud et réalisera
une série de forages à l’intérieur du petit cratère
Nobili, avant d’analyser les éléments volatils
présents à l’intérieur des échantillons récoltés.
Avec un espoir : déterminer combien les terrains
lunaires contiennent réellement d’eau. Et ainsi
établir si cette dernière pourrait, un jour, faire
l’objet d’une exploitation… par exemple, pour la
production du carburant des fusées en partance
vers Mars ! Mais ça, c’est déjà une autre histoire…
V. T. M.
AVRIL/JUIN 2022 SCIENCES ET AVENIR NUMÉRO SPÉCIAL I 69