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Sciences et Avenir: la face cachée de l'Univers

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BBQ_DFY / AURIMAGES

COLLECTION CHRISTOPHEL

Attention aux hallucinations

Si tu ne viens pas à l’espace, c’est l’espace qui vient à toi… Dans

Color Out of Space, une météorite s’écrase à proximité d’une ferme

isolée. Elle diffuse insidieusement dans l’air et le sol une matière

extraterrestre ravageant la nature alentour… et transformant le corps

et l’esprit de ceux qui habitent à proximité. Tel Nicolas Cage, « pépère

de famille » devenu en peu de temps une sorte de zébulon. Dans

cette adaptation psychédélique de la nouvelle de H.P. Lovecraft, l’espace sécrète un matériau

d’une couleur « qui n’existe pas », au pouvoir hallucinogène. C’est la météorite qui rend fou ! Elle

déverrouille le cerveau et lui donne accès à des perceptions inhumaines. Un film qui secoue.

Color Out of Space, Richard Stanley, 2019.

Aux sources du métavers

Les États-Unis de 2045 sont devenus un

enfer de bidonvilles. Pour échapper au réel,

des gamers, lunettes de réalité virtuelle (VR)

verrouillées au visage, passent leur vie dans

des mondes numériques où ils sont incarnés

par des avatars, projections fantasmées

d’eux-mêmes. Ready Player One est adapté

du roman d’Ernest Cline, qui est la référence

et la source des fantasmes du métavers, ce

projet d’univers virtuel sur lequel travaille

la firme de Mark Zuckerberg, Facebook

– justement renommée « Meta ». Sorti en

2011, le livre prophétisait la fusion de la VR et

des réseaux sociaux. Ces derniers permettent

d’assister uniquement en spectateur à la vie

de ses relations numériques ; avec un casque

de réalité virtuelle et la technologie ad hoc,

on pourrait « le vivre » dans une utilisation

partagée, assurent désormais les maîtres du

web. Une utopie… ou un cauchemar ?

Ready Player One, Steven Spielberg, 2018.

Entre matrice et machines

Le nouveau Matrix, sorti en décembre 2021, est arrivé

dans les salles obscures près de vingt ans après la fin de la

trilogie originelle. Neo et Trinity sont de retour, et avec eux

le balancement entre le monde simulé dans la matrice et

celui, réel, dominé par les machines. Si ce dernier opus n’a

Matrix,

guère fait de vagues, les précédents

le fi lm qui

avaient, eux, suscité une prise de

incarne la

révolution

conscience du grand public quant

numérique.

à la révolution numérique en

marche, et tout particulièrement

sur le risque pour l’être humain

de se voir absorbé par les

univers virtuels. Ce faisant, la

saga fut le catalyseur de thèmes

présents bien avant elle dans la

science-fiction, son

pitch pouvant

être synthétisé dans une équation :

Neuromancien + Ubik = Matrix.

Matrix 4, Lara Wachowski, 2021.

THE KOBAL COLLECTION/AURIMAGES

WALT DISNEY / EVERETT / AURIMAGES

2013 WARNER BROS ENTERTAINMENT INC/ COLLECTION CHRISTOPHEL

Gravitation maximale

Qu’y a-t-il de l’autre côté d’un

trou noir ? Un capitaine de

vaisseau spatial exalté veut

en avoir le cœur net, quitte

à précipiter la perte de son

équipage. Le Trou noir, sorti

en 1979, est une production

Disney sous-estimée qui peut

agacer par ses œillades à Star

Wars. Mais comme le disait

Hitchcock, « meilleur est le

méchant, meilleur est le film ».

Selon ce précepte, l’œuvre est

excellente puisqu’elle permet

au grand acteur austro-suisse

Maximilian Schell de camper

ce personnage d’explorateur

halluciné : face au trou noir, il

est comme Achab devant la

baleine blanche du Moby-Dick

d’Herman Melville.

Le Trou noir, Gary Nelson, 1979.

Voyage en raccourci

Les hypothétiques raccourcis

dans l’espace que sont les

trous de ver sont présentés

avec une belle cohérence

scientifique dans le film

Interstellar, qui se targue

d’avoir eu comme producteur

associé le physicien américain

Kip Thorne (futur prix Nobel).

La traversée du trou de ver

est le point culminant du

film : à sa sortie, l’astronaute

Joseph Cooper parvient dans

une sorte de bibliothèque

« qui rend concrète une idée

irreprésentable, commente

la chercheuse Natacha

Vas-Deyres, l’imbrication de

l’espace et du temps ».

Interstellar, Christopher Nolan,

2014.

AVRIL/JUIN 2022 SCIENCES ET AVENIR NUMÉRO SPÉCIAL I 81

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