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Sciences et Avenir: la face cachée de l'Univers

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Le Guide du voyageur

galactique, adaptation

réalisée en 2005 de

l’œuvre de l’écrivain

Douglas Adams.

L’Univers est vieux et vaste, infini

peut-être. Avec ses 13,8 milliards

d’années et ses centaines

de milliards de galaxies, qui

contiennent elles-mêmes des

centaines de milliards d’étoiles,

difficile – effrayant, même ! – de

penser que nous en sommes les seuls habitants.

Et pourtant, lorsque l’humanité tend l’oreille

vers le cosmos, à la recherche d’un message

ou d’une quelconque trace, c’est le silence. En

1950, ce constat conduit le physicien italoaméricain

Enrico Fermi (1901-1954) à formuler

une question très simple : mais où sont donc les

extraterrestres ?

Notre galaxie à elle seule contient entre 200 et

300 milliards d’étoiles, dont 10 à 40 milliards de

naines jaunes, comme le Soleil. Les astronomes

PHOTO12/7E ART/TOUCHSTONE PICTURES

RÉMY CORTIN

Mathieu Agelou,

Gabriel Chardin,

Jean Duprat, Alexandre

Delaigue et Roland

Lehoucq, Où sont-ils ?

CNRS éditions, 2017

Exoplanètes, croissance

et paradoxe de Fermi,

conférence virtuelle

d’Aurélien Crida,

Observatoire de la Côted’Azur,

14 août 2020,

sciav.fr/ACrida

Extraterrestre, il est

Fermi d’en douter,

La Méthode scientifique,

France Culture,

émission du

3 janvier 2020,

sciav.fr/radioFermi

estiment que 20 % de ces dernières disposent

d’une planète située dans leur zone d’habitabilité.

En imaginant que seulement 0,1 % de ces

planètes hébergent effectivement une forme de

vie, on atteint le nombre astronomique de… un

million de planètes habitées dans la Voie lactée.

Dans ce cas, comment est-il possible que

nous n’ayons pas été contactés par des extraterrestres

? Selon Gabriel Chardin, de l’Institut

national de physique nucléaire et de physique

des particules (CNRS), pour qu’une civilisation

plus ou moins proche, biologiquement, de la

nôtre parte à la conquête des étoiles, encore

faudrait-il que sa planète natale dispose d’assez

de métal en son sein pour rendre possible un

certain degré de développement technologique.

Une colonisation par bonds successifs,

d’une planète habitable à une autre…

En admettant qu’elle parvienne à se développer

de la sorte, Enrico Fermi estime qu’elle ne pourrait

qu’aspirer à coloniser la galaxie, qu’importe

ses motivations. Il postule que cela pourrait se

faire par bonds successifs d’une planète habitable

à une autre, chaque cycle de colonisation

s’échelonnant sur des centaines, voire des milliers

d’années. Si une civilisation pouvait produire

des « vaisseaux générationnels » capables

de voyager à une petite fraction de la vitesse de

la lumière, et parvenait à subvenir aux besoins

de la population embarquée pendant environ

1000 ans, il « suffirait » de deux millions d’années

pour coloniser l’ensemble de la galaxie,

dont le rayon est d’environ 50000 années-lumière.

Un délai court par rapport à l’âge de la vie

sur Terre, estimé à 4 milliards d’années. Ainsi, de

telles civilisations auraient certainement visité

la Terre, peut-être même plusieurs fois.

Derrière cet exercice de pensée insolite se

cache une interrogation existentielle tout

à fait sérieuse. La question de la vie ailleurs

dans l’Univers intrigue et fascine depuis longtemps…

En 1975, l’astrophysicien amé-

« ON POURRAIT AVOIR AFFAIRE À

DES “FLASHS” DE CIVILISATIONS,

DISPARUES AUSSI VITE QU’ELLES

SONT APPARUES… À L’ÉCHELLE

DES TEMPS COSMIQUES »

Gabriel Chardin, Institut national de physique nucléaire

et de physique des particules (CNRS)

AVRIL/JUIN 2022 SCIENCES ET AVENIR NUMÉRO SPÉCIAL I 75

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