Régulation des populations de Nématodes gastro-intestinaux ...
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Contexte bibliographique<br />
Th1 (IL-12 et IFN-γ) inhibe cette immunité protectrice et favorise la survie <strong><strong>de</strong>s</strong> némato<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>gastro</strong>-<strong>intestinaux</strong> (Urban et al., 1996 ; Finkelman et al., 1997). Toutefois, <strong><strong>de</strong>s</strong> variations<br />
importantes existent selon l’espèce <strong>de</strong> némato<strong>de</strong> en cause ou la souche murine utilisée en<br />
expérimentation (Gause et al., 2003).<br />
Nippostrongylus brasiliensis et Heligmosomoi<strong><strong>de</strong>s</strong> polygyrus sont <strong>de</strong>ux némato<strong><strong>de</strong>s</strong> parasites<br />
largement utilisés comme modèles d’infestations <strong>gastro</strong>-intestinales chez la souris. Ils sont<br />
capables <strong>de</strong> déclencher <strong><strong>de</strong>s</strong> réponses Th2 hautement polarisées avec <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux élevés <strong>de</strong><br />
production d’IL-4 et d’IL-13 (Svétic et al., 1993). Toutefois, alors qu’une infestation avec N.<br />
brasiliensis est éliminée en <strong>de</strong>ux semaines après inoculation, une primo-infestation avec H.<br />
polygyrus se traduit par une infection chronique. Ces <strong>de</strong>ux parasites, bien qu’initiant une<br />
réponse immunitaire similaire dans sa polarisation, établissent <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions avec l’hôte très<br />
différentes. La réponse aiguë observée avec N. brasiliensis, parasite dont l’hôte habituel est le<br />
rat, pourrait être la conséquence d’une inadaptation à un environnement murin.<br />
Les différences <strong>de</strong> réponse entre souches murines vis à vis d’un même parasite sont mises en<br />
évi<strong>de</strong>nce lors d’infections avec Trichuris muris : une forte réponse Th2 avec expulsion rapi<strong>de</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> vers est observée chez <strong><strong>de</strong>s</strong> souris BALB/c, une réponse mixte Th1/Th2 avec expulsion<br />
retardée <strong><strong>de</strong>s</strong> vers est mise en place chez <strong><strong>de</strong>s</strong> souris BL/6 alors qu’une réponse Th1 résultant en<br />
une infection chronique est initiée chez <strong><strong>de</strong>s</strong> souris AKR (Gause et al., 2003).<br />
Des intensités d’infestation différentes sont également la source <strong>de</strong> variations <strong>de</strong> réponses. En<br />
effet, <strong><strong>de</strong>s</strong> doses faibles <strong>de</strong> larves infestantes <strong>de</strong> T. muris génèrent <strong><strong>de</strong>s</strong> réponses <strong>de</strong> type Th1<br />
alors que <strong><strong>de</strong>s</strong> doses plus fortes initient <strong><strong>de</strong>s</strong> réponses Th2 protectrices (Bancroft et al., 1994).<br />
Des souris primo-infestées avec <strong><strong>de</strong>s</strong> doses fortes sont résistantes à un challenge ultérieur, par<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> doses faibles ou fortes, alors que <strong><strong>de</strong>s</strong> souris infectées avec <strong><strong>de</strong>s</strong> doses faibles en primo-<br />
infection restent sensibles à un challenge ultérieur (Bancroft et al., 2001).<br />
Qu’en est-il <strong><strong>de</strong>s</strong> infestations par les helminthes dans les autres espèces et, en particulier, chez<br />
l’homme ? Cooper et al. (2000) ont montré que <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules mononucléées sanguines<br />
humaines stimulées par <strong><strong>de</strong>s</strong> antigènes d’Ascaris lumbricoï<strong><strong>de</strong>s</strong> donnent <strong><strong>de</strong>s</strong> réponses Th2 plus<br />
fortes chez <strong><strong>de</strong>s</strong> individus issus <strong>de</strong> communautés rurales d’Equateur que chez <strong><strong>de</strong>s</strong> individus<br />
non-infectés <strong><strong>de</strong>s</strong> environnements urbains. De même, l’intensité <strong>de</strong> production <strong>de</strong> cytokines<br />
Th2 (IL-4, 9, 10 et 13) est inversement corrélée à l’intensité <strong>de</strong> l’infection par A. lumbricoï<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
chez <strong><strong>de</strong>s</strong> individus âgés <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 11 ans (Turner et al., 2003). Ces résultats sont retrouvés<br />
lors d’infestations par d’autres espèces <strong>de</strong> némato<strong><strong>de</strong>s</strong> comme Trichuris trichuria et Necator<br />
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