i ANNEXE 1 : Organigramme du Ministère de l'Ecologie ... - Urbamet

Bordeaux et sur l’autre rive au hameau de Saint-Caprais. Plusieurs projets ont exploré la
possibilité de réactivation de ces ports pour permettre un lien entre les rives.
Une fois ce quadrillage installé, la mobilité reconnue, le système urbain de la métropole sera
enrichi : mixité des types d’activités, variété des programmes, densification des zones
d’habitat, commerces variés contrebalançant la mono-fonctionnalité des grandes zones
d’activités qui défigurent nos villes.
Des projets d’étudiants installent ainsi des traverses de loisirs stratégiques dans un lien entre
le canal latéral et la Garonne en partant des Ponts-Jumeaux. Depuis les gares, ces traverses
distribuent, par des pistes cyclables, l’accès à des points de vente de produits du maraîchage,
des champs de fleurs, du canoë, des plages, des traversées de Garonne par bac. Ce qui est vu
sur l’aval de la Garonne peut se décliner à l’amont de Toulouse et surtout s’étendre
latéralement dans l’épaisseur de la ville lanière. Le lit majeur du fleuve devient ainsi un vaste
système habité de petits villages, de maraîchages et de parcs accessibles à toute la métropole.
La ville archipel
On parle de tressage des fleuves pour décrire le phénomène où, par une faible pente et une
forte sédimentation, on obtient un réseau de canaux en tresse dans le lit mineur du fleuve. Ce
phénomène est observable à Toulouse autour des ramiers qui désignent un espace de bords de
rivière ou d’iles développées sur des zones d’alluvions.
Ainsi, en amont de Toulouse on trouve les ramiers de la confluence avec l’Ariège jusqu’au
coeur de la ville : les îlots de Banlève, l'île du Ramier, l'île d'Empalot et l'îlot des Lapins… Ce
chapelet d’îles donne un tressage grossier où l’on voit à basses eaux émerger les îles de fond
du lit. En aval, on retrouve ce tressage en quelques endroits au niveau de Blagnac ou de
Grenade.
La carte historique de fluctuation des méandres permet de mesurer dans le temps l’ampleur de
ces tresses et la formation des ramiers qui en résulte. Même si ce phénomène touche plus
particulièrement le lit mineur et le lit intermédiaire du fleuve, l’idée de son possible impact
sur le lit majeur a été explorée. Sur les affleurements se positionnent les villes, dans les creux
les champs alluvionnaires favorables aux cultures, mais aussi les dépôts de graviers largement
exploités. On voit très bien sur la carte de Cassini comment la route de Paris fut établie sur la
ligne de crête entre Hers et Garonne et comment les villes de Fenouillet, Lespinasse, Saint-
Jory, Saint-Caprais sont bâties sur de légers affleurements. Ces dernières décennies, ces
villages ont vu leur croissance contrainte par les risques d’inondations : Fenouillet avec plus
de deux-tiers de son territoire communal classés en zone inondable en est un exemple.
Cette limitation de construction s’établit dans le PPRI sur les courbes de niveaux autour de la
notion de PHEC (Plus Hautes Eaux Connues) dessinant des limites d’urbanisation en tresse,
rappelant à grande échelle la dynamique du fleuve. Dans le rythme des méandres, cadrés par
les réseaux de transport, apparaissent des topographies de bas relief qui mettent hors crue des
terrains où s’implantent et grandissent quelques villages. Ce rythme crée des séquences
formant ce que nous appelons pour l’ensemble une ville en archipels.
La forme archipélique peut être une posture identitaire face à la globalisation et à la ville
générique de l’étalement uniforme, à l’oeuvre depuis plusieurs décennies. Il ne s’agit pas d’un
hommage à la cité platonicienne, à sa forme ronde ou à sa démographie limitée mais plutôt en
reprenant l’idée d’Edouard Glissant, de l’intégration d’une poétique de créolisation
archipélique selon d’inscription de la cité dans la réalité écologique d’un lieu face à la ville
générique de l’étalement uniforme, à l’oeuvre depuis plusieurs décennies. L’universel est la
somme de situations locales différenciées.
Plusieurs propositions d’aménagement du territoire sont émises. Sur les plateaux hors d’eau
où se sont installés les villages, nous testons une intensification du bâti. Un réseau de chemins
ramène vers les espaces du centre pris dans le croisement entre l’histoire des lieux et les
nouveaux usages.
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