i ANNEXE 1 : Organigramme du Ministère de l'Ecologie ... - Urbamet

21. Maisons individuelles et éparpillement urbain : vers un « French sprawl » ?
ENSA de Bordeaux.
Responsable scientifique : Thierry Jeanmonod.
Objet de la proposition.
Alors que l'étalement urbain fait l'objet des toutes les attentions des technostructures de
l'urbanisme, les campagnes françaises se trouvent face à une modification importante de leur
cadre de vie. En 2008, 92 % des communes représentant 90 % de la population appartiennent
à une structure de coopération intercommunale.
La France des 36 000 communes devient celle des 2583 Établissements Publics de
Coopération Intercommunale à Fiscalité Propre. Alors que depuis la seconde guerre, la France
rurale se dépeuplait, depuis 1990 elle gagne en population alors même que le nombre
d'agriculteurs ne cesse de diminuer. Depuis 1990, les communes et cantons ruraux
connaissent une croissance démographique positive, entre 1999 et 2005, elle a été de 0,7% par
an soit 15% au-dessus de la moyenne nationale. Les cantons ruraux périurbains ou en voie de
périurbanisation croissent de 1,3 à 1,7% par an.
Si les EPCI commencent à se doter de véritables services techniques compétents, cette France
des troisième et quatrième couronnes des villes reste encore à l'écart des grandes politiques
territoriales. Les CAUE (Conseil en architecture, urbanisme et environnement) sont presque
les seuls organismes à tenter de donner forme à ces nouveaux développements des bourgs.
L'impact sur le territoire de la nouvelle organisation des communes est peu évalué, alors
même que durant des décennies, la multiplicité des lieux de décisions locales en France a été
dénoncée comme une cause majeure de l'étalement urbain. Les EPCI sont-ils un moyen de
lutter contre cette dispersion ou au contraire, constituent-ils un échelon supplémentaire dans
la gestion du territoire ?
Les nouveaux habitants des villages sont en grande partie des exilés économiques de la ville.
Ils y restent attachés par le travail, les modes de consommation, parfois l'éducation et les
loisirs. Leur mode de vie éclaté en font des "territoriants" plus que des habitants. Mais
comment vivent-ils cet éparpillement ? Quelles perceptions ont-ils de leur lieu de résidence et
de ses habitants autochtones ? Comment ceux-ci vivent-ils cet apport nouveau de population ?
Des expériences sont menées pour trouver des formes plus identitaires à ces implantations
nouvelles. Répondent-elles à une attente des populations ou bien ne sont-elles sans impact sur
les modes de vie ? Quand bien même elles seraient une réussite à l'échelle locale, quelles
conséquences peuvent-elles avoir à l'échelle du grand territoire ?
Méthodologie.
Pour mener avec une certaine justesse cette recherche, nous avons choisi de porter notre
regard sur deux exemples de bourgs ayant vécu récemment une ou des extensions. Nous y
conduirons une étude à caractère monographique détaillée, tant au niveau de l'analyse des
formes urbaines et architecturales que sur le plan de la gouvernance locale et de l'observation
des modes de vie des populations. Sur plusieurs aspects, la recherche sera complétée par des
études de cas sur des points spécifiques, en fonction de situation géographiques, économiques
ou sociétales, afin d'assurer une plus grande pertinence aux conclusions des monographies.
Les équipes d’étudiants appelées à se joindre au projet participeront à des séminaires de
travail. Ils rédigeront des articles critiques sur des cas observés d'extension de bourgs et
effectueront un projet leur permettant d'évaluer leur compréhension de la situation locale et
les difficultés à prendre en compte.
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