i ANNEXE 1 : Organigramme du Ministère de l'Ecologie ... - Urbamet

propre tout en ne cessant de déporter sur son territoire des figures urbanistiques
hyperurbaines. Néanmoins, selon son origine géographique, son inscription dans un contexte
culturel, ses pratiques de l’espace et son vécu personnel, chacun se fera une représentation
très variable d’une même figure. La figure se rapproche ainsi de ce que l’on pourrait nommer
un paradigme dans le sens où elle établit une sorte de consensus plus ou moins inconscient
autour d’une certaine appréhension d’un objet, en dépassant les mésententes par son caractère
d’évidence. Ce qui différencie en outre un projet mobilisant une figure d’un projet plus
traditionnel c’est que ce qui va être mis en débat n’est pas une représentation entièrement
définie de l’état futur sur laquelle on serait simplement invité à donner son avis. Un tel projet
ne pose au départ qu’une idée qui désigne simultanément via la figure un territoire et le
potentiel qu’on lui prête. On arrive ainsi à une définition dynamique et concertée du projet,
rendue possible par le paradoxe inhérent à la figure, qui ouvre un espace public de
négociation. Enfin, l’espace de dialogue ouvert par la figure permet la construction de
partenariats avec des acteurs dont les périmètres d’action se superposent en partie
spatialement et thématiquement à celui de la forêt urbaine dans le cas étudié par « Jeux
d’échelle dans l’urbanisme. Un éclairage sur la fabrique ordinaire des territoires émergents ».
La question de la figuration dans le projet apparaît ainsi centrale dans les études du
programme de recherches.
3. La lecture de la grande échelle par les figures
La figure est évaluée selon sa capacité à organiser le territoire, à se multiplier, et ce
notamment dans l’étude « Mégastructure, grille et ville linéaire : trois figures de l’habiter en
périphérie ». L’objectif de cette recherche est d’évaluer de quelle manière des concepteurs se
sont appuyés sur les figures urbanistiques que sont la mégastructure, la grille et la ville
linéaire dans leur proposition d’organisation de la ville sud de Grenoble. Les trois figures
n’ont pas le même statut. Le maillage et la mégastructure peuvent être considérés comme des
figures posées a priori, alors que celle de la ville linéaire se constitue progressivement. La
recherche s’interroge sur leur capacité à redonner de la cohérence aux territoires du sud de
l’agglomération grenobloise et cherche à évaluer les limites et la capacité des figures urbaines
existantes à muter et à être sollicitées par les projets en cours. Néanmoins, la plupart de ces
projets ont pour le moment échoué dans leur volonté de structurer l’ensemble de la ville sud
sur la base des principes de chacune des figures de référence. Si dans le cas de la Villeneuve,
du centre-ville d’Echirolles et du quartier de Vigny-Musset, les figures de la mégastructure et
de la grille ont été explicitement mobilisées par les acteurs (plus par les urbanistes et les
professionnels que par les décideurs politiques) qui ont la responsabilité des projets, le lien
qui peut être établi entre les tissus urbains situés de part et d’autre de la rocade et la ville
linéaire sont plus ténus.
4. Vers un dictionnaire critique des figures
L’étude « Jeux d’échelle dans l’urbanisme. Un éclairage sur la fabrique ordinaire des
territoires émergents » propose l’élaboration d’un dictionnaire des figures. Ce projet de
dictionnaire critique des figures oeuvrant à grande échelle est ébauché dans l’étude qui
propose un premier classement des figures suivant des registres d’existence ou de
manifestation, avec un grand partage entre le naturel et l’urbain. Ce classement identifie un
registre repoussoir ou registre négatif face auquel les figures vertueuses sont mobilisées (il est
ainsi fréquent que le quartier enclavé soit une représentation devenant performative au
moment où la solution, le désenclavement, est prônée : on peut considérer qu’énoncer le
désenclavement d’un quartier réalise en quelque sorte son enclavement), mais aussi un
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