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i ANNEXE 1 : Organigramme du Ministère de l'Ecologie ... - Urbamet

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Pour comprendre comment fonctionne et vit ce territoire compris entre la limite naturelle <strong>du</strong><br />

fleuve et celles <strong>de</strong>s infrastructures étirées sur la plaine (routes, chemin <strong>de</strong> fer), nous avons<br />

réalisé <strong>de</strong>s analyses sur <strong>de</strong>s situations représentatives, <strong>de</strong>s échantillons. Nous avons <strong>de</strong>ssiné<br />

<strong>de</strong>s coupes transversales larges <strong>de</strong> quelques kilomètres pour faire apparaître le rapport entre ce<br />

territoire en creux et ses franges urbaines. L’une, par exemple, va <strong>de</strong> Beauzelle, sur la rive<br />

gauche, à Saint-Alban, sur la rive droite. Elle traverse les coteaux <strong>de</strong> Blagnac, la route<br />

départementale sur la rive gauche, la Garonne, la route départementale sur la rive droite,<br />

Fenouillet, le canal, la voie ferrée, la route nationale et l’autoroute.<br />

Quelques hypothèses concernant la forme et l’usage <strong>de</strong> la zone inondable peuvent être<br />

avancées. La première concerne son i<strong>de</strong>ntité. Territoire <strong>de</strong> « l’entre-<strong>de</strong>ux », le lit versant <strong>du</strong><br />

fleuve est un territoire qui cherche à se définir entre sa dépendance à Toulouse et ses<br />

particularités locales. Il présente une forte i<strong>de</strong>ntité liée à la présence <strong>de</strong> l’eau, <strong>de</strong> la nature et<br />

d’un habitat encore fortement ruralisé. Une forme <strong>de</strong> vacuité, <strong>de</strong> délaissé, <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong><br />

sauvage et <strong>de</strong> risques, le caractérise. Cette i<strong>de</strong>ntité fonctionne aussi avec les frontières<br />

physiques qui le délimitent et les infrastructures.<br />

La <strong>de</strong>uxième hypothèse est celle <strong>de</strong> la fragmentation. À l’échelle locale, les territoires <strong>du</strong><br />

fleuve fonctionnent par zones longitudinales presque « étanches », à cause <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong><br />

limites naturelles fortes (méandres, îles, bras morts, écrans végétaux…) et artificielles (canal,<br />

routes, voie ferrée…). Les gens disent être « à côté <strong>de</strong> »… Partout l’on remarque une<br />

asymétrie entre les rives, résultat <strong>de</strong> la topographie. Si on prend l’exemple <strong>de</strong> Fenouillet, on<br />

peut habiter à proximité <strong>du</strong> centre et n’aller vers le fleuve que pour certaines pratiques<br />

sportives, travailler sur les zones in<strong>du</strong>strielles sans jamais avoir la perception <strong>du</strong> fleuve<br />

proche, aller plus facilement à Toulouse en vélo par le canal <strong>du</strong> midi que <strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> traverser<br />

voie ferrée et routes nationales pour rejoindre les espaces <strong>de</strong> nature en bord <strong>de</strong> Garonne…<br />

La troisième hypothèse concerne la diversité <strong>de</strong>s appropriations et la prédominance <strong>de</strong>s<br />

usages informels. Entre Gagnac et Seilh, <strong>de</strong>s chasseurs quadrillent le territoire et l’utilisent en<br />

le modifiant. Ils côtoient <strong>de</strong>s agriculteurs (maraîchers ou céréaliers) qui labourent <strong>de</strong>s champs<br />

juste <strong>de</strong>rrière leurs maisons. Au bord <strong>du</strong> Cancéropole, <strong>de</strong>s pêcheurs protégés par la végétation<br />

profitent <strong>du</strong> calme et <strong>de</strong> l’accès au fleuve. D’autres usagers investissent le <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s<br />

infrastructures routières ou ferroviaires, le tout au milieu d’une végétation riche et florissante,<br />

à la fois exceptionnelle et typique <strong>de</strong>s paysages fluviaux. Les bords <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong> Ramier les plus<br />

proches <strong>du</strong> centre-ville, immergés dans la végétation et donc difficilement visibles, sont<br />

investis par <strong>de</strong>s campements <strong>de</strong> SDF. Enfin, le territoire en creux <strong>du</strong> lit majeur est un mon<strong>de</strong><br />

en soi, dont il faut défendre l’hétérogénéité et la mutabilité. Car, à la différence <strong>du</strong> canal <strong>du</strong><br />

Midi, qui étire sa mo<strong>de</strong>rnité rassurante et homogène, le fleuve paraît plus instable, et ses<br />

abords, un enchevêtrement <strong>de</strong> différentes figures, parfois opposées. Pour envisager son<br />

avenir, il faut partir <strong>de</strong> la reconnaissance <strong>de</strong> cette épaisseur mobile. L’enjeu n’est pas<br />

seulement d’ordre patrimonial, si le fleuve est bien un monument. Car l’objectif est <strong>de</strong> créer<br />

un environnement habité où la nature, les hommes et leurs activités, la faune <strong>de</strong>s rives, les<br />

poissons et les insectes puissent cohabiter. Comment <strong>de</strong>ssiner cette ville-nature, son<br />

architecture et ses espaces ouverts ?<br />

Habiter aux limites <strong>du</strong> fleuve.<br />

De nombreux projets étudiants ont donc porté sur cette frange urbaine, prise entre inondations<br />

régulières et inondations exceptionnelles, <strong>de</strong>ssinant une ligne continue sur le territoire<br />

toujours présente dans la diversité <strong>de</strong>s usages et constructions existantes. La coupure imposée<br />

par le fleuve, son imaginaire et la présence invisible, règlementaire, d’une limite inondable,<br />

caractérisent fortement trois grands types <strong>de</strong> postures qui pourraient se renforcer dans le futur.<br />

La première consiste à protéger les zones urbanisées. La <strong>de</strong>uxième privilégie le «<br />

retournement » <strong>de</strong>s villes vers le fleuve. La troisième a à faire avec l’idée d’une ligne urbaine<br />

continue en lien avec la nature.<br />

xcvi

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