l’établissement d’un langage commun aux différentes étapes <strong>de</strong> la recherche et d’une confrontation entre conception initiale et perceptions <strong>de</strong> la réalisation. Le retour à l’Architecture <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> échelle viendra in fine documenter la question initiale <strong>de</strong> l’imbrication <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échelles – celle <strong>de</strong> la proximité et celle <strong>de</strong> la métropole – et le postulat <strong>du</strong> <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> l’espace public fait <strong>de</strong> l’imbrication <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux géométries – l’alvéolaire (<strong>de</strong> proximité) et la réticulaire (<strong>de</strong> mise en relation). Dans le prolongement, l’équipe espère <strong>de</strong> cette recherche qu’elle puisse contribuer au débat sur l’importance <strong>de</strong> la perception en urbanisme, ou – en d’autres termes – <strong>de</strong> l’urbanisme sensible. Résumé. Cette étu<strong>de</strong> cherchait à comprendre pourquoi la question <strong>de</strong>s relations entre ville, nature et paysage est si présente dans l’ensemble <strong>du</strong> corpus étudié, à savoir 15 cas d’étu<strong>de</strong> passés au travers d’une grille d’analyse construite à partir <strong>du</strong> corpus lui-même, et qui permet <strong>de</strong> décliner les métho<strong>de</strong>s et objet utilisés dans la démarche projectuelle. Deux hypothèses étaient formulées : soit la campagne est entrée dans la ville, soit au contraire la ville a éclaté dans la campagne et l’a déstructurée. La méthodologie utilisée permet au bout <strong>du</strong> compte d’établir <strong>de</strong>s liens entre typologies d’espaces publics et récits urbanistiques. Plusieurs résultats peuvent être distingués. C’est tout d’abord le rôle <strong>de</strong> l’espace public, à l’articulation entre habiter et métropole dans le projet <strong>de</strong> territoire, qui est d’autant plus difficile à cerner que la définition même d’espace public dans le corpus est multiple, voir confuse, et que le projet le concernant est parfois inexistant. Ensuite, les relations entre texte et images analysées dans le corpus montrent que le texte peut être autant support <strong>de</strong> projet que le <strong>de</strong>ssin, soit prendre le pas sur le <strong>de</strong>ssin pour illustrer le projet ou qu’au contraire plus traditionnellement le <strong>de</strong>ssin peut être prioritaire. Par ailleurs, on note l’importance <strong>de</strong> la rhétorique à travers notamment une utilisation très fréquente <strong>de</strong> vocables liés à la nature, à l’agriculture et au paysage et <strong>du</strong> fait que les <strong>de</strong>ssins soient aussi très verts, quoique cette couleur ne représente pas toujours <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> nature. Il y a dans le corpus un relatif équilibre dans l’utilisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux figures <strong>du</strong> réseau et <strong>de</strong> la surface comme bases <strong>de</strong> l’écriture <strong>du</strong> projet. Mais si certaines équipes privilégient clairement l’une ou l’autre, d’autres les conjuguent suivant les échelles. Ces combinaisons font naître une troisième figure qui est celle <strong>de</strong> l’archipel ou plutôt <strong>de</strong> la grappe <strong>de</strong> raisins. D’une façon générale, si on peut dé<strong>du</strong>ire différentes typologies d’espaces publics à l’échelle <strong>de</strong> l’habitat à partir <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins, ils sont à peu près absents <strong>de</strong>s discours qui insistent beaucoup plus sur les typologies et programmes <strong>de</strong>s grands espaces métropolitains. Enfin, le contexte <strong>de</strong>s tensions entre agriculteurs et rurbains, partiellement à l’origine <strong>de</strong> ces projets, et bien enten<strong>du</strong> la physionomie <strong>du</strong> territoire majoritairement agricole, instituent la question <strong>de</strong> la relation ville-campagne comme un passage obligé pour toutes les équipes. C’est là qu’il faut trouver l’origine principale <strong>de</strong>s innombrables arguments en faveur <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> l’agriculture et <strong>de</strong> la campagne, <strong>de</strong> la limitation <strong>de</strong> la ville, <strong>de</strong> son articulation avec ce qui l’entoure etc. Les projets veulent rendre à la ville une image et une cohésion spatiale qu’elle a per<strong>du</strong>es. Un leitmotiv est donc d’instaurer <strong>de</strong>s continuités paysagères. A l’échelle <strong>de</strong> la métropole, on travaille donc avec le grand paysage (registre <strong>du</strong> sublime) à protéger, et à l’échelle <strong>de</strong>s quartiers avec le paysage ordinaire, en général campagnard ou <strong>de</strong> transition (y compris friches et interstices urbains), avec lequel la ville échange et dialogue. Rappelons que si on parle beaucoup <strong>de</strong> paysage, la ville est rarement reconnue comme une <strong>de</strong> ses typologies, à moins qu’elle ne soit très irriguée <strong>de</strong> nature (typologie pavillonnaire). Deux tendances s’esquissent en aval <strong>de</strong> cette volonté <strong>de</strong> dialogue et <strong>de</strong> sensibilisation à la campagne. Pour les uns, elle se tra<strong>du</strong>it spatialement par une imbrication et une interpénétration : c’est le patchwork ou la mosaïque, pour lequel la campagne <strong>de</strong>vient cx
ésolument une composante urbaine (une ville composée <strong>de</strong> quartiers agricoles et <strong>de</strong> quartiers habités). Grâce aux nouvelles activités qui s’y développent, la barrière entre ville et campagne s’estompe même dans les comportements (projetés). Pour d’autres, cette irrigation <strong>de</strong> la nature dans la ville (donc inverser la tendance actuelle), n’a pas comme objectif la qualité <strong>de</strong> vie ou l’affirmation <strong>de</strong> la ville diffuse comme projet, mais bien la naturalisation <strong>de</strong> la ville, voir le blocage <strong>de</strong> sa croissance. On empaysage (Debarbieux, 2005) alors la ville pour qu’elle ne dérange pas une nature personnalisée. cxi