i ANNEXE 1 : Organigramme du Ministère de l'Ecologie ... - Urbamet
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Les crues ont tracé le contour <strong>de</strong>s implantations dans l’agglomération toulousaine, certaines<br />
ont complètement recomposé le territoire. C’est le cas en particulier <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> 1875,<br />
millénaire, qui submergea le faubourg Saint-Cyprien, détruisant plusieurs centaines <strong>de</strong><br />
maisons. Le fleuve faisait en même temps partie <strong>de</strong> la vie urbaine et rurale, avec <strong>de</strong><br />
nombreuses activités : pêche, in<strong>du</strong>stries, mais aussi rejet <strong>de</strong>s déchets, transports <strong>de</strong>s<br />
matériaux. Avec l’embellissement <strong>du</strong> XVIIIe siècle, apparaît un souci <strong>de</strong> protection :<br />
aménagement <strong>de</strong>s quais par Joseph Marie <strong>de</strong> Saget, puis endiguement <strong>de</strong> la traversée <strong>de</strong> la<br />
ville dans les années 1950. Dans les espaces ruraux aujourd’hui périurbains, les territoires<br />
agricoles se modifient au contact <strong>de</strong> la ville ; <strong>de</strong>s équipements, <strong>de</strong>s espaces publics en lien<br />
avec le fleuve voient le jour.<br />
Protéger les territoires urbanisés<br />
Sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire, les PPRI sont l’objet <strong>de</strong> discussions fortes entre collectivités et<br />
services <strong>de</strong> l’État sur la validité <strong>de</strong>s zonages et <strong>de</strong>s réglementations. L’exemple <strong>du</strong> nouveau<br />
PPRI en discussion sur la ville <strong>de</strong> Toulouse est emblématique <strong>de</strong> ces tensions : il ne <strong>de</strong>vrait<br />
plus prendre en compte la protection liée aux digues (qui pourraient rompre lors d’une crue<br />
millénaire à l’exemple <strong>de</strong> la Nouvelle Orléans) tout en acceptant certaines adaptations et<br />
constructions si ces <strong>de</strong>rnières viennent renforcer la stabilité <strong>de</strong> la digue. La notion <strong>de</strong><br />
transparence <strong>de</strong>s digues redonne au lit majeur <strong>du</strong> fleuve toute son importance. La limite <strong>de</strong> la<br />
digue <strong>de</strong>vient ainsi une limite d’usages. Comment l’appropriation <strong>de</strong> cet « entre <strong>de</strong>ux » peut<br />
créer <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’urbanisation alternatifs qui utilisent les contraintes comme <strong>de</strong>s atouts ? La<br />
nécessité d’une protection con<strong>du</strong>it à trois idées <strong>de</strong> limite urbaine.<br />
La première est <strong>de</strong> voir la digue, infrastructure résistant au fleuve, comme une ligne<br />
territoriale. Elle permet <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s zones urbaines protégées pouvant être <strong>de</strong>nsifiées et <strong>de</strong><br />
préserver en amont et en aval les champs d’expansion <strong>du</strong> fleuve non constructibles. Ce<br />
dispositif, déjà existant dans la ville <strong>de</strong>nse sous forme d’ouvrages forts, est testé <strong>de</strong> manière<br />
plus ré<strong>du</strong>ite sur certains espaces périurbains. La digue est une manière d’habiter le territoire,<br />
en balcon lorsque l’on est <strong>de</strong>ssus, en creux lorsqu’on est à ses pieds. Elle intègre <strong>de</strong>s fonctions<br />
urbaines : espace public, promena<strong>de</strong>, mais aussi soubassement <strong>de</strong> logements ou<br />
d’équipements. Parfois même, c’est le bâtiment qui « fait digue ».<br />
La <strong>de</strong>uxième hypothèse <strong>de</strong> protection conçoit l’îlot en remblais. Il est utilisé dans <strong>de</strong>s espaces<br />
périurbains peu pentus, en soulevant le sol sur les espaces constructibles et en laissant la terre<br />
pleine au niveau <strong>du</strong> sol naturel. Il peut permettre l’écoulement <strong>de</strong> l’eau sans créer <strong>de</strong><br />
résistance. Ainsi, le groupement d’habitat en projet à Gagnac vient frôler et modifier<br />
légèrement le lit intermédiaire <strong>de</strong>s crues décennales.<br />
Troisième solution, la construction adaptée en zone inondable laissant filer l’eau dans son lit<br />
naturel. Elle in<strong>du</strong>it un territoire mixte, où la nature et l’eau peuvent théoriquement côtoyer les<br />
bâtiments. Cette ville « poreuse » peut trouver ici une expression forte. En zone <strong>de</strong> crues<br />
fréquentes, les constructions transgressives se soulèvent pour laisser couler l’eau. En zone <strong>de</strong><br />
crues exceptionnelles, les typologies d’habitat sont adaptées à la cote <strong>de</strong>s plus hautes eaux et à<br />
leur passage. C’est par exemple le cas pour le bâtiment <strong>du</strong> casino Barrière, installé sur l’île <strong>du</strong><br />
Ramier à Toulouse, dans une zone fréquemment inondable, conçu entièrement sur pilotis.<br />
Pilotis, murs <strong>de</strong> refend ouverts, réserves, stationnement et espaces collectifs en rez-<strong>de</strong>chaussée,<br />
passerelles et coursives au premier niveau, limites souples en haies végétales, en<br />
clôtures bois… sont parmi les dispositifs souvent utilisés pour s’inscrire dans ces espaces<br />
mouvants à risques forts.<br />
Le regard vers le fleuve<br />
Vouloir que la ville regar<strong>de</strong> à nouveau vers le fleuve obéit à, la valeur i<strong>de</strong>ntitaire et paysagère<br />
que les habitants actuels donnent à la Garonne. Ainsi le projet <strong>de</strong> reconversion <strong>du</strong> site JOB, au<br />
Sept Deniers, articule ces <strong>de</strong>ux dimensions. Les bâtiments in<strong>du</strong>striels autrefois construits<br />
<strong>de</strong>rrière la digue ont fait place à <strong>de</strong>s logements qui s’appuient sur la digue pour ouvrir <strong>de</strong>s<br />
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