i ANNEXE 1 : Organigramme du Ministère de l'Ecologie ... - Urbamet

Deuxièmement, les matériaux analysés et produits pour cette recherche sont de nature très
hétérogène. Nous avons senti cette nécessité d'explorer d'autres méthodes de travail et
d'utiliser d'autres supports que le texte pour la deuxième partie du rapport qui porte sur les
représentations de l'espace vécu. Comment rendre compte de l'ambiance sociale d'un lieu ? Si
l'ensemble de l'équipe a été familier avec le "terrain" de Hautepierre et même investi dans le
projet pour ses 40 ans, les déplacements à Emmertsgrund étaient plus rares et surtout moins
spontanées, à cela s'ajoutait encore la barrière de la langue. Il a été d'autant plus important de
"dériver", de passer par d'autres sensibilités à l'espace, d'autres capteurs d'urbanité, et
notamment par la photographie et la vidéo. Les deux films (2 DVD vidéo) en rendent compte,
y compris dans leurs différences : sur Hautepierre, un montage de diverses dérives urbaines,
d'interviews, de conversations et de réunions publiques, sur Emmertsgrund, une visite guidée
et des plans d'ambiances. Outil interactif, le troisième DVD ("L'urbanité en ambiances") est
une base de données regroupant des centaines de photos des deux quartiers qui permet à
l'utilisateur du DVD de composer un parcours virtuel ou un diaporama thématique à
Hautepierre, à Emmertsgrund ou d'une manière parallèle.
Ce travail de recherche est donc aussi un investissement sur le terrain. Les réactions des
habitants ont toujours été authentiques. Nous avons rencontré parfois une certaine méfiance
voir hostilité : un groupe qui se promène dans un quartier en prenant des photos, cela attire de
l'attention, et parfois des oeufs jetés par les fenêtres (à Hautepierre). Au moment des
discussions sur la vente d'Emmertsgrund, des locataires inquiets sont jusqu'à aller prévenir le
bailleur de notre présence sur place : un petit groupe de personnes de 40 à 60 ans parlant une
langue étrangère, seraient-ce des investisseurs intéressés ?
Un "quartier sensible", c'est aussi cela, sensible aux regards extérieurs pleins d'a priori et aux
intentions imposées. Mais le fait de dire pourquoi on est là, de revenir, de s'investir fait
tomber ces barrières et puis alors… les habitants nous parlent, sans qu'on le leur demande
forcément. Le respect de l'autre libère la parole, nous entraîne dans une histoire.
Les entretiens avec les acteurs professionnels étaient d'un ordre tout à fait différent. Nous
avons vu des représentants importants de la maîtrise d'ouvrage et de la maîtrise d'oeuvre
impliqués dans la conception des deux quartiers, ils avaient entre 75 et 90 ans au moment des
entretiens. Là, la parole était souvent structurée (comme aussi nos questions), elle ressemblait
parfois à un discours préparé il y a longtemps et maintenu depuis. Peu de réflexions
problématisaient l'action et le rôle de l'interlocuteur, celles-ci transparaissaient plutôt entre les
phrases et dans les oublis.
En ce sens, c'est dans les entretiens, rencontres, interview etc. que nous avons pu trouver la
matière la plus riche pour la troisième partie de ce rapport qui porte sur les politiques de la
ville et le rôle des différents acteurs.
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