Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe
Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe
Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
« Moi, je vais à Dortmund mercredi voir Allemagne/Pologne. (…) Honnêtement,<br />
j’espère qu’il y aura quelque chose. Mais à mon avis, ça va plutôt péter le jour avant<br />
ou le jour après. (…) S’il se passe quelque chose, je vais regar<strong>de</strong>r. (…) J’espère aussi<br />
aller voir l’Angl<strong>et</strong>erre à Cologne. (…) Il y a une part <strong>de</strong> curiosité malsaine là<strong>de</strong>dans<br />
».<br />
« Point <strong>de</strong> vue hooliganisme, je n’ai jamais vu mieux que les Anglais. C’est une<br />
armée, ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> fous furieux. Ils ont <strong><strong>de</strong>s</strong> plans <strong>de</strong> la ville, une organisation.<br />
Certains se battent pendant que d’autres se reposent. Ils font <strong><strong>de</strong>s</strong> tournantes, ils ne<br />
s’arrêtent pas. Un prend une tête <strong>de</strong> travers, il se relève <strong>et</strong> il continue ».<br />
« Les Anglais, ils sont vraiment impressionnants. Moi, je souviens, ils étaient<br />
carbonisés à la bière, torse nu, ils prennent dans la gueule, ils se relèvent, reprennent<br />
leur bière. Puis c’est un autre. On se dit wouaw ! Puis les charges, c’est incroyable.<br />
(…) Mais bon, ils savent frapper, on sait frapper. L’adrénaline est là. On gagne, on<br />
perd, voilà ».<br />
« Si tu te fais arrêter à la Coupe <strong>du</strong> Mon<strong>de</strong>, tu n’as aucune raison d’être là. (…) Ils<br />
annoncent <strong><strong>de</strong>s</strong> contrôles aux frontières. (…) Par <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>et</strong>its chemins, c’est sûr que tu<br />
peux toujours passer. (…) Mais je n’ai pas envie <strong>de</strong> me faire arrêter là ».<br />
Des problèmes communautaires chez les hooligans ?<br />
Nous venons d’abor<strong>de</strong>r la question, les noyaux <strong>du</strong>rs semblent éprouver <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> difficultés<br />
à s’allier dans l’optique d’une improbable union nationale. Les clubs wallons étant déjà très<br />
minoritaires parmi les clubs <strong>de</strong> l’élite, les noyaux <strong>du</strong>rs francophones se comptent sur les<br />
doigts d’une main. Parmi ceux-ci, le Hell-Si<strong>de</strong> fait souvent figure d’ennemi national. La<br />
difficulté à réaliser une entente <strong>de</strong> circonstance lors <strong><strong>de</strong>s</strong> matches <strong><strong>de</strong>s</strong> Diables Rouges trouve là<br />
une explication aisée. Les Wallon’s Boys <strong>de</strong> leur côté sont, comme nous l’avons vu, proches<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> membres <strong>du</strong> noyau <strong>du</strong>r <strong>du</strong> PSV Eindhoven. Leur solidarité lors d’un récent Pays-<br />
Bas/Belgique face aux supporters à risque belges semble, selon certains, les avoir condamnés<br />
dans l’esprit <strong>de</strong> bon nombre <strong>de</strong> clubs <strong>du</strong> Royaume, essentiellement flamands. Nous avons<br />
dans c<strong>et</strong>te recherche tenté <strong>de</strong> comprendre si les problèmes communautaires n’avaient pas<br />
également gagné le champ footballistique.<br />
Nous ne dissertons cependant pas ici sur la présence massive <strong>de</strong> drapeaux arborant le Lion <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Flandres dans les travées <strong>de</strong> tout sta<strong>de</strong> m<strong>et</strong>tant en présence sur la pelouse au moins un club <strong>du</strong><br />
nord <strong>du</strong> pays.<br />
Lors <strong>de</strong> nos entr<strong>et</strong>iens, l’hypothèse <strong>de</strong> malaises linguistiques a été confirmée <strong>du</strong> côté<br />
francophone, essentiellement dans le chef <strong><strong>de</strong>s</strong> supporters liégeois.<br />
« Moi, ça me semble clair, la rivalité entre Wallons <strong>et</strong> Flamands, ça joue ».<br />
« Plus on monte vers le nord <strong>du</strong> pays, plus les policiers sont agiles <strong>de</strong> la matraque ».<br />
« Le Hell-Si<strong>de</strong>, c’est à 99% <strong>de</strong> vrais supporters <strong>du</strong> Standard. (…) On s’i<strong>de</strong>ntifie au<br />
club, à nos couleurs. Ca peut entraîner <strong><strong>de</strong>s</strong> provocations. Et puis, il y a le fait qu’en<br />
Belgique, on est <strong>de</strong>ux gran<strong><strong>de</strong>s</strong> communautés. Ca joue aussi. Ca nous pousse ».<br />
150