Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe
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éfrénée. La recherche <strong>de</strong> bagarre ressemble dans le discours <strong>de</strong> certains à une pulsion<br />
totalement incontrôlable.<br />
« Aujourd’hui, je suis plus conscient mais <strong><strong>de</strong>s</strong> fois, je ne sais pas me freiner. Je sais<br />
que dans dix minutes il va y avoir quelque chose. Je me dis que je ne dois pas y aller,<br />
que ça va se répercuter sur ma famille. Mais quand le moment arrive, on ne sait pas<br />
se r<strong>et</strong>enir ».<br />
« Je ne dois pas trop faire les matches à l’extérieur parce que je me connais. Je vais<br />
me trouver avec <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui ont fait <strong><strong>de</strong>s</strong> bêtises <strong>et</strong> je vais dire oui tout <strong>de</strong> suite. Je me<br />
connais. (…) C’est toujours une envie d’y aller, c’est certain ».<br />
« Ma femme, elle accepte <strong>de</strong> moins en moins. On a eu une grosse discussion avant<br />
d’avoir les enfants. (…) Ma femme sait très bien que si je me déplace, il y a un risque.<br />
Elle sait bien comment je suis. M<strong>et</strong>s une suc<strong>et</strong>te <strong>de</strong>vant la figure d’un p<strong>et</strong>it enfant, il va<br />
la manger. C’est pareil ».<br />
« Une fois que vous êtes lancé, vous <strong>de</strong>venez inconscient. C’est comme être un peu en<br />
transe. C’est la poussée d’adrénaline qui vous transporte ».<br />
« Parfois, il y a tellement <strong>de</strong> rage <strong>et</strong> <strong>de</strong> haine que les gens sont dans <strong><strong>de</strong>s</strong> états pas<br />
possibles ».<br />
« Il y en a disent qu’il vaut mieux qu’ils n’y aillent pas. Parce que s’il y a quelque<br />
chose, ils ne vont pas pouvoir se contrôler. (…) Moi, je sais que si j’étais dans le cas,<br />
je n’irais pas. Il ne faut pas jouer avec le feu. On a ça en nous, c’est quelque chose<br />
avec quoi on a grandi ».<br />
« Aujourd’hui, ma copine sait que si je suis dans la rue <strong>et</strong> que les An<strong>de</strong>rlechtois ou<br />
ceux <strong>du</strong> Standard viennent me chercher, je suis là. Mais je ne vais pas rechercher le<br />
truc. (…) Mais j’ai un caractère impulsif donc parfois je ne sais pas me contrôler ».<br />
La recherche d’adrénaline renvoie enfin à la nécessité <strong>et</strong> au plaisir <strong>de</strong> se faire peur. A<br />
quelques exceptions près, les supporters interrogés nous ont ainsi avoué ressentir <strong>de</strong> la peur<br />
lors <strong><strong>de</strong>s</strong> inci<strong>de</strong>nts, ou plus exactement quelques instants avant que ces <strong>de</strong>rniers ne se<br />
pro<strong>du</strong>isent. La peur fait d’ailleurs partie intégrante <strong>du</strong> jeu. Une fois lancés en revanche, les<br />
hooligans semblent évacuer tout le stress accumulé <strong>et</strong> l’affrontement <strong>de</strong>vient dès lors un<br />
défouloir <strong>de</strong> toutes les tensions accumulées pendant la semaine <strong>et</strong> surtout à l’approche <strong>de</strong><br />
l’événement.<br />
« La peur, c’est ce qui fait tout. C’est l’adrénaline. Il y a <strong><strong>de</strong>s</strong> moments où c’est très<br />
chaud, qu’on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce qu’on fait là ».<br />
« J’aime bien avoir peur. Vivre une émotion. (…) On ne sait jamais sur qui on va<br />
tomber. (…) Mais quand on est <strong>de</strong>dans, on n’y pense plus ».<br />
« Je ne connais personne, ce n’est pas possible <strong>de</strong> ne pas avoir peur. Mais c’est ça qui<br />
est gai. Si j’ai peur d’avoir peur, je joue à la Playstation ».<br />
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