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Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

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« Les anciens <strong>du</strong> groupe, c’est poings <strong>et</strong> pieds. Les armes, ce sont les <strong>de</strong>rniers arrivés.<br />

Je crois qu’en <strong>de</strong>rnier recours, ça ne les dérangerait pas <strong>de</strong> planter quelqu’un ».<br />

« En général, il n’y a pas d’armes, pas <strong>de</strong> couteaux, pas <strong>de</strong> barres <strong>de</strong> fer. Mais ce<br />

n’est pas respecté par tout le mon<strong>de</strong>. (…) Ca m’est déjà arrivé <strong>de</strong> me présenter à<br />

mains nues <strong>de</strong>vant un groupe <strong>et</strong> il y en avait toujours bien <strong>de</strong>ux ou trois dans la ban<strong>de</strong><br />

qui sortaient une arme : une barre <strong>de</strong> fer, un coup <strong>de</strong> poing américain, une matraque,<br />

une bouteille cassée. De là, je me suis mis sur mes gar<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>et</strong> ça m’est déjà arrivé aussi<br />

d’aller avec un cric, ou n’importe quelle arme, une ceinture… Un geste que j’ai<br />

regr<strong>et</strong>té. Même les gens <strong>de</strong> votre propre groupe vous le disent ».<br />

« L’interdiction <strong><strong>de</strong>s</strong> armes, ce n’est pas un règlement officialisé donc il y en a qui ne<br />

respectent pas ».<br />

« Je ne vais pas prendre <strong>de</strong> couteau ou <strong>de</strong> batte. Poings contre poings, voilà.<br />

Maintenant, s’ils sont <strong>de</strong> trop, on sort la ceinture ».<br />

« Les battes, les bouts <strong>de</strong> bois, c’est <strong><strong>de</strong>s</strong> trucs qu’on vient avec à l’avance. (…)<br />

Normalement, on n’en prend pas. (…) Si vous en aviez une, je ne sais pas ce que je<br />

dirais. Des fois, dans l’excitation, tout ce qui est bon est bon ».<br />

« Pas d’armes, à mains nues, ce sont un peu les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> lignes que tout le mon<strong>de</strong><br />

récite. Le problème qu’il y a, c’est ça. On part à un ren<strong>de</strong>z-vous, on ne va pas fouiller<br />

tout le mon<strong>de</strong>. La bagarre commence, on n’a pas vraiment le <strong><strong>de</strong>s</strong>sus, les bagnoles ne<br />

sont pas loin, il y a quelqu’un qui prend son cric. Normalement, on ne voudrait pas ça<br />

mais quand on est dans la difficulté… Moi, je ne veux pas ça. On s’est déjà disputé<br />

pour ça. On a déjà frappé <strong><strong>de</strong>s</strong> gens <strong>de</strong> chez nous pour ça. Sinon, il n’y a plus <strong>de</strong> limite,<br />

hein. Moi, quand je vais à un ren<strong>de</strong>z-vous, c’est ça qui me fait peur, <strong>de</strong> ramasser un<br />

coup <strong>de</strong> batte <strong>de</strong> base-ball sur la tête. (…) Vous pouvez gagner <strong><strong>de</strong>s</strong> bagarres comme<br />

ça mais ce n’est plus <strong>du</strong> hooliganisme. Parce qu’alors, vous pouvez venir avec <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

revolvers, hein. Lui vient avec sa batte <strong>et</strong> moi, je viens avec mon flingue. On n’est pas<br />

aux Etats-Unis ici. Je n’aime pas employer le mot jeu parce que ça fait comme <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

gamins mais <strong>de</strong>ux groupes se rencontrent, un prend la fuite. Ceux qui sont à terre, on<br />

les ramasse ».<br />

La situation peut cependant varier d’un pays à l’autre. Dans les pays d’Europe <strong>du</strong> sud <strong>et</strong><br />

d’Europe <strong>de</strong> l’est, les armes seraient ainsi monnaie courante. Si <strong>de</strong> nombreux témoignages<br />

allaient dans ce sens, nous n’avons toutefois pu vérifier directement c<strong>et</strong>te information. Notre<br />

étu<strong>de</strong> n’avait en eff<strong>et</strong> pas pour ambition d’examiner la <strong>violence</strong> dans l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> pays<br />

concernés par le hooliganisme.<br />

« Avant une bagarre, on ne fouille pas tous les gens. Donc, si quelqu’un a un poing<br />

américain, un couteau ou une mini-matraque, s’il n’a pas fait le malin avant avec, il<br />

va peut-être la sortir dans la bagarre. Mais c’est une règle générale. (…) On essaie <strong>de</strong><br />

dissua<strong>de</strong>r. En Belgique, c’est comme ça mais en Italie, la fierté, c’est <strong>de</strong> planter<br />

quelqu’un. Si tu n’as pas une arme, c’est que tu es un couillon. Et ici, c’est l’inverse.<br />

Ca veut dire que tu as eu le cran <strong>de</strong> planter quelqu’un. (…) Moi, je me suis déjà<br />

r<strong>et</strong>rouvé avec une planche ou ma ceinture. Si tu es mal, tu ne vas pas te laisser<br />

lyncher. Mais en général, c’est à mains nues ».<br />

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