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Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

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« Moi, j’étais un bagarreur avant. J’étais quelqu’un qui n’en avait rien à foutre <strong>de</strong> la<br />

vie. Ca m’a amené au football. J’ai connu <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui m’ont mis dans <strong><strong>de</strong>s</strong> trucs.<br />

J’avais quatorze ans, je prenais dans ma gueule, ça me faisait <strong>du</strong> bien. Plutôt que<br />

d’aller taper <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui ne le veulent pas. Faire <strong><strong>de</strong>s</strong> vols, avant je le faisais,<br />

maintenant plus, parce que j’ai été au foot ».<br />

Le fait d’être supporter d’un club <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas être opposé à une quelconque forme <strong>de</strong> <strong>violence</strong><br />

ne suffit cependant pas pour faire partie d’un groupe hooligan. On n’entre pas dans un tel<br />

groupe comme on adhérerait à un club sportif. Parce qu’il évolue souvent en marge <strong><strong>de</strong>s</strong> lois<br />

sociales, le contrôle <strong><strong>de</strong>s</strong> membres se fait également plus sévère. Un « parrainage » au sein<br />

<strong>du</strong> groupe est dans la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> cas indispensable pour l’indivi<strong>du</strong> désirant lui aussi faire<br />

partie <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>. Il faut donc montrer patte blanche dans un milieu où les tentatives<br />

d’infiltration seraient sans cela fréquentes. Se faire intro<strong>du</strong>ire apparaît donc comme la<br />

meilleure métho<strong>de</strong> pour s’insérer dans un univers qui nous a souvent été dépeint comme<br />

fermé ou replié sur lui-même.<br />

« Le groupe, c’est un cercle très fermé ».<br />

« Moi, j’ai commencé dans le groupe grâce à un copain d’école qui m’a amené une<br />

fois, <strong>de</strong>ux fois. Ca m’a plu, j’ai été vite accepté. Puis les choses ont suivi comme ça. Je<br />

n’en ai toujours pas marre ».<br />

« Moi, je suis venu au début par hasard avec <strong><strong>de</strong>s</strong> copains qui venaient voir <strong>et</strong> plus que<br />

voir. Moi, je disais ok mais je vous laisse faire vos histoires. Ca a été comme ça<br />

pendant un p<strong>et</strong>it temps puis je me suis mêlé au jeu. Maintenant, ça fait quinze ans que<br />

je suis là. Aujourd’hui, j’essaie <strong>de</strong> me contrôler, parce que c’est surtout ça ».<br />

« Pour venir chez nous, il n’y a rien à faire. (…) Pas besoin d’être un casseur. Les<br />

gens viennent chercher quelque chose. Ils peuvent trouver <strong>de</strong> la tolérance, <strong>de</strong> l’amitié<br />

<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> fois il y a <strong>de</strong> l’engagement physique. Mais on ne force pas les gens à se<br />

surpasser. S’ils ne veulent pas se battre… Sauf s’ils font les malins. (…) Les gens<br />

rentrent dans le groupe via quelqu’un qui est déjà dans le groupe. On se fie aux<br />

personnes qui viennent accompagnées ».<br />

« Il n’y a pas <strong>de</strong> suivi, <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième génération. (…) Partout, ce sont les mêmes<br />

personnes <strong>de</strong>puis quinze ans. (…) Si ça reste comme ça en Belgique, ça va fort<br />

s’atténuer. Il n’y a pas <strong>de</strong> relève. Les jeunes sont moins attirés par ça. (…) Nous, c’est<br />

plus un cercle fermé. Le groupe se ferme. Parce que c’est ainsi. Les gens ne sont pas<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> spécialistes en communication, on ne fait pas <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong>. Il y a moins<br />

d’organisation ».<br />

« Pour entrer, c’est via via via. Tu connaîtras toujours bien quelqu’un <strong>et</strong> tu connaîtras<br />

quelqu’un qui est <strong>du</strong> BCS. Ce n’est pas comme une carte <strong>de</strong> membre, hein. (…) A la<br />

limite, c’est un peu au culot. (…) C’est assez <strong>du</strong>r pour un jeune. Mais au culot. Il doit<br />

venir <strong>et</strong> pas parler. La prochaine bagarre, il doit essayer <strong>de</strong> se m<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>vant <strong>et</strong> alors<br />

nous on va le voir. On va dire : ‘tiens, c’était qui celui-là ? Ah, il est bien, il a quand<br />

même un peu <strong>de</strong> couilles’. Après, il va être là avec le temps. On va lui dire bonjour.<br />

(…) Je vais lui dire où a lieu le prochain ren<strong>de</strong>z-vous. (…) Comme il y en a qui vont<br />

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