26.06.2013 Views

Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

« Si vous tuez quelqu’un – on n’est pas <strong><strong>de</strong>s</strong> tueurs ni <strong><strong>de</strong>s</strong> machines –, on est tous <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

humains, ça me ferait quelque chose. On culpabiliserait. Ca ne m’empêcherait peutêtre<br />

pas <strong>de</strong> continuer parce que c’est la règle <strong>du</strong> jeu mais culpabiliser, oui. Il n’y a<br />

pas <strong>de</strong> raison d’ôter la vie à quelqu’un. (…) C’est pour ça qu’il faut respecter<br />

certaines règles : par exemple, quand quelqu’un est à terre, laissez-le. (…) Ou l’usage<br />

d’armes ».<br />

« On peut toujours tuer quelqu’un avec un coup. (…) Ce n’est pas que j’ai appris mais<br />

je sais où je pourrais frapper très fort pour être méchant. Mais ce n’est vraiment pas<br />

le but ».<br />

« (Vous seriez capable <strong>de</strong> tuer quelqu’un ?) Ca dépend <strong>du</strong> contexte, la motivation, ce<br />

qu’on a bu avant, qui est en face. Je ne saurais pas dire ainsi. Je ne vais pas dire non<br />

alors que ça serait possible ».<br />

« Sur le moment, j’ai envie <strong>de</strong> cogner. Mais si je frappe quelqu’un <strong>et</strong> qu’il tombe à<br />

terre, je ne frappe plus <strong><strong>de</strong>s</strong>sus. On n’est pas <strong><strong>de</strong>s</strong> charognards à se m<strong>et</strong>tre à quinze sur<br />

un pauvre type qui est à terre. Ca, ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> d’Arabes, qui agressent les<br />

gens. Le but, ce n’est pas <strong>de</strong> tuer quelqu’un ou <strong>de</strong> l’envoyer dans le coma. Le but,<br />

c’est <strong>de</strong> montrer que son groupe est le plus fort ».<br />

« Je suis prêt à aller loin quelque part. Frapper non-stop, à la folie. Oui, je sais bien,<br />

c’est impressionnant. On s’étonne <strong><strong>de</strong>s</strong> fois. On est impressionné par soi-même, par le<br />

niveau <strong>de</strong> <strong>violence</strong> qu’on peut avoir. (Vous pourriez aller jusqu’à tuer ?) J’ai<br />

l’impression que oui. Mais sans vouloir tuer, hein. A un moment, on n’est plus maître<br />

<strong>de</strong> soi-même ».<br />

« Le but, ce n’est pas <strong>de</strong> tuer la personne en face <strong>de</strong> moi, hein. Tu vois les bagarres <strong>de</strong><br />

gamin ? On est trois contre trois <strong>et</strong> on se bagarre comme <strong><strong>de</strong>s</strong> mala<strong><strong>de</strong>s</strong> jusqu’à ce<br />

qu’on soit tous tout rouges. Ben, c’est un peu ça, sauf qu’on est a<strong>du</strong>lte. Le type, c’est<br />

peut-être un père <strong>de</strong> famille. Il a choisi son club, moi j’ai le mien <strong>et</strong> on se m<strong>et</strong> un peu<br />

sur la gueule comme <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes. Tu vois ? C’est un match <strong>de</strong> boxe collectif, avec<br />

certaines règles. A part <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>et</strong>its cons qui n’ont rien compris au truc, tout le mon<strong>de</strong><br />

les respecte ».<br />

« Après, on pense aux conséquences mais sur le moment même, je n’ai jamais pensé<br />

que je pouvais tuer quelqu’un. (…) Après, on réfléchit mais il est trop tard ».<br />

« Personne n’a envie <strong>de</strong> tuer un autre hooligan ».<br />

La mort n’en <strong>de</strong>meure pas moins envisageable. Les répondants, s’ils ne la souhaitent ni pour<br />

eux ni pour l’adversaire, estiment qu’elle fait partie <strong><strong>de</strong>s</strong> risques <strong>du</strong> métier. Les indivi<strong>du</strong>s<br />

présents pour un affrontement connaissent le danger auquel ils s’exposent. Un rej<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

responsabilité se manifeste dès lors qu’autrui est consentant. La malchance peut mener au<br />

décès mais la faute est attribuée à celui qui a accepté le risque <strong>de</strong> se voir malmené.<br />

« Si le gars tombe sur la bor<strong>du</strong>re <strong>et</strong> qu’il meurt, ce n’est pas <strong>de</strong> notre faute. S’il vient<br />

en face <strong>de</strong> toi, c’est qu’il est chaud. Je prends le risque aussi pour moi. Mais sur le<br />

moment tu n’y penses pas. Sur le moment, tu as l’adrénaline qui monte en toi. Cent<br />

personnes contre cent personnes, sans policiers ni rien, tu ne peux pas savoir ce que<br />

81

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!