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Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

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Où est-ce que je pourrais aller chercher ça ailleurs ? A part dans la boxe mais c’est<br />

un sport indivi<strong>du</strong>el. Ici, c’est un sport <strong>de</strong> groupe, on est en groupe, c’est différent. Il y<br />

a c<strong>et</strong>te ai<strong>de</strong> entre personnes, il y a la masse ».<br />

La pression qui accompagne le match contribue également à faire monter l’adrénaline. Ceci<br />

explique aussi que le match terminé, la pression r<strong>et</strong>ombe quelque peu. Les rencontres se<br />

déroulent par conséquent quelques heures avant ou après le match. Il serait pourtant plus<br />

simple pour les indivi<strong>du</strong>s avi<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> sensations fortes d’organiser <strong><strong>de</strong>s</strong> confrontations avec le<br />

noyau <strong>du</strong>r adverse en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> jours <strong>de</strong> match. Le dispositif policier n’étant pas prévu tous<br />

les jours <strong>de</strong> la semaine, les éléments soucieux <strong>de</strong> se rencontrer physiquement pourraient<br />

profiter <strong>de</strong> ces opportunités, sans les risques <strong>et</strong> les embûches afférents aux journées <strong>de</strong><br />

championnat. C’est sans compter que, comme nous l’avons déjà indiqué, les supporters à<br />

risque sont avant tout <strong><strong>de</strong>s</strong> fanatiques <strong>de</strong> leur équipe. La perspective d’inci<strong>de</strong>nts détachés <strong>de</strong><br />

tout contexte footballistique ne semble donc (heureusement) pas tenter les éventuels<br />

protagonistes. Des raisons d’ordre pratique empêchent également les supporters à risque<br />

d’organiser <strong><strong>de</strong>s</strong> affrontements en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> jours <strong>de</strong> match. Les indivi<strong>du</strong>s ont en eff<strong>et</strong> le plus<br />

souvent un travail <strong>et</strong> il ne serait pas simple <strong>de</strong> mobiliser tout le groupe pendant la semaine.<br />

« Avant, les bagarres se faisaient vraiment à chaud. Maintenant, c’est tellement<br />

sécurisé que juste après, ce n’est plus possible. Alors, les gars, ils ne vont pas y aller<br />

après une heure. C’est r<strong>et</strong>ombé ».<br />

« Bon, <strong>de</strong>ux heures après le match, souvent on est chez nous ou au café. Bon, on ne va<br />

pas attendre toute la nuit dans la rue qu’on nous téléphone pour un ren<strong>de</strong>z-vous,<br />

hein ».<br />

« Les ren<strong>de</strong>z-vous, on a essayé mais ça ne fonctionne pas. Les gens, c’est tout <strong>de</strong> suite<br />

après le match qu’ils ont envie d’y aller. Une ou <strong>de</strong>ux heures après le match, la haine<br />

est re<strong><strong>de</strong>s</strong>cen<strong>du</strong>e <strong>et</strong> on a plus envie d’aller boire un verre entre nous ».<br />

« Je ne suis pas né dans ce groupe. Je n’ai jamais eu c<strong>et</strong>te idée <strong>de</strong> faire dix-sept<br />

kilomètres pour aller attaquer <strong><strong>de</strong>s</strong> cars. (…) S’il y a quelque chose, ben, on sort <strong>du</strong><br />

sta<strong>de</strong>. S’il y a une charge, il ne faudra pas me le dire une <strong>de</strong>uxième fois. On fait le tour<br />

<strong>du</strong> sta<strong>de</strong> pour voir s’il y a moyen, on fait la fête. S’il y a <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui reviennent même<br />

après le match, ok, je suis là jusqu’à minuit mais je ne vais pas me déplacer pour ça ».<br />

« Nous, on veut faire ça le jour <strong>du</strong> foot. On voit aussi le résultat, il y a l’adrénaline qui<br />

monte. Puis, si tu fais ça un autre jour, il faut mobiliser par exemple cent personnes<br />

mais les gens travaillent… ».<br />

« Il ne faut pas croire, on est <strong><strong>de</strong>s</strong> gens normaux. On a un travail, une famille. Mais le<br />

week-end, c’est pour nous. Il faut nous laisser. On fait la part <strong><strong>de</strong>s</strong> choses ».<br />

« 80% <strong><strong>de</strong>s</strong> gens que je connais ont un travail, <strong><strong>de</strong>s</strong> responsabilités familiales. Ce n’est<br />

pas toujours évi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> s’organiser ».<br />

La pression <strong>et</strong> l’adrénaline qui va avec sont en revanche parfois telles les jours <strong>de</strong> match que<br />

plusieurs personnes nous ont affirmé avoir <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> difficultés à contrôler les pulsions qui<br />

les traversent. L’envie d’aller au contact dépasse tout <strong>et</strong> ne peut que difficilement être<br />

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