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Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

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que les forces en présence seront inégales. Il n’en va toutefois généralement pas ainsi. Dès<br />

lors, pour <strong><strong>de</strong>s</strong> questions d’honneur <strong>et</strong> <strong>de</strong> loyauté, la tradition veut que l’on cherche à<br />

s’affronter à armes plus ou moins égales en veillant à ne pas intro<strong>du</strong>ire un trop grand<br />

déséquilibre numérique entre les lutteurs. Tant la crainte <strong>du</strong> groupe en infériorité numérique<br />

connue que la relative compassion <strong><strong>de</strong>s</strong> membres <strong>du</strong> noyau <strong>du</strong>r dominant ren<strong>de</strong>nt les inci<strong>de</strong>nts<br />

trop déséquilibrés plutôt marginaux.<br />

« On ne va jamais s’attaquer, comme certaines populations, à cinquante contre <strong>de</strong>ux.<br />

Non, c’est <strong>de</strong>ux contre <strong>de</strong>ux ».<br />

« Moi, je ne vais pas me taper Gand à dix personnes. Si c’est pour tomber sur cent<br />

gars <strong>et</strong> se faire tuer, non. Il faut être au moins cinquante, je ne sais pas ».<br />

« Normalement, un ren<strong>de</strong>z-vous, c’est arrangé pour que ça soit plus ou moins à forces<br />

égales ».<br />

« On les avait rencontrés au coin <strong>de</strong> la rue. On était quarante, ils étaient une centaine.<br />

Tous ceux <strong>de</strong> chez nous sont partis en courant. Un ou <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> chez nous sont restés.<br />

Moi, je suis resté. Un s’est fait frapper, je l’ai relevé. On a couru, on a fait trente<br />

mètres puis on s’est regroupé à une dizaine, on s’est dit qu’on allait quand même y<br />

aller. Eux sont arrivés au coin <strong>de</strong> la rue. Ils ont reconnus certains <strong>de</strong> chez nous parce<br />

que ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> plus anciens, ils se connaissent. Ils nous ont repoussé, ils nous ont dit<br />

<strong>de</strong> partir. Ils ont dit que c’était bien <strong>de</strong> notre part d’être restés mais qu’on <strong>de</strong>vait<br />

partir. Soit on partait, soit ils nous frappaient. On a fait <strong>de</strong>mi-tour ».<br />

« Nous, une fois, on avait vu un p<strong>et</strong>it groupe <strong>de</strong> sept ou huit, ben, on les a laissés. On<br />

leur a dit à l’année prochaine. On n’allait pas les tuer. On se dispute parfois<br />

gentiment dans le groupe parce que certains disent qu’on est trop bons. Que ça aurait<br />

été l’inverse, on se serait fait tuer. Mais on a un bon cœur dans le groupe. Je crois que<br />

c’est ça ».<br />

« Le but, c’est qu’il y ait un équilibre, <strong>du</strong> répondant. Pas dire qu’on les a tués alors<br />

qu’ils étaient sept <strong>et</strong> nous quarante. Il est où le plaisir là-<strong>de</strong>dans ? C’est <strong>de</strong> la honte,<br />

ça. Un peu comme les Arabes. Le p<strong>et</strong>it Belge qui se promène <strong>et</strong> dix Arabes qui le<br />

frappent. Ca leur a apporté quoi <strong>de</strong> frapper sur un type sans défense ? Il est seul, vous<br />

êtes dix. Ouais, tant mieux pour vous. Un contre un, ok, on verra. C’est ça la<br />

différence, c’est ça le but recherché ».<br />

« On essaie d’être correct. (…) Si on est quarante <strong>et</strong> qu’ils sont dix. Si je les attaque,<br />

je ne leur montre pas que je ne suis pas un pédé. Je n’ai aucun honneur, ce n’est pas<br />

valorisant d’attaquer à quatre contre un. Ce n’est pas valorisant non plus <strong>de</strong> frapper<br />

sur quelqu’un à terre. Je ne vais pas non plus aller griffer une bagnole ou quoi, non.<br />

Mais si on est quarante <strong>et</strong> qu’ils sont quarante, là tu vois. On ne prend pas d’armes<br />

non plus. (…) Normalement, c’est respecté. (…) Il y a une certaine correction. Mais il<br />

faut faire gaffe contre certains clubs parce que là, tu tombes, ils te lynchent ».<br />

« Normalement, je dis bien normalement, si on tombe à cinquante sur quatre ou cinq<br />

peys, on ne va rien leur faire. Mais ce n’est pas une science exacte. Des fois, les gens<br />

ont bu, les gens ont pris, parce qu’il y a quand même beaucoup <strong>de</strong> drogue dans le<br />

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