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Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

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« Chaque fois que tu as une rencontre entre <strong>de</strong>ux noyaux <strong>du</strong>rs, ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux<br />

souvenirs ».<br />

« Moi, je regr<strong>et</strong>te <strong>de</strong> ne pas avoir connu la situation comme il y a vingt ans ».<br />

« Moi, je dis toujours aux p<strong>et</strong>its jeunes qui arrivent : ‘Vous ne vivrez jamais ce que<br />

moi j’ai connu’. On a vécu les plus belles années. Il n’y aura plus <strong>de</strong> hooliganisme<br />

comme avant. On vit avec notre passé, avec nos souvenirs ».<br />

« A Bruges, on était dans un car <strong>de</strong> trente-cinq <strong>de</strong> personnes. On avait eu un contact<br />

avec eux parce qu’on avait été passer la journée à Blankenberge. Là, ils nous ont<br />

donné ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong>vant le sta<strong>de</strong>, on était quinze, ils étaient nonante. A la fin <strong>du</strong><br />

match, on est passé avec le car <strong>de</strong>vant leur café. On a eu le malheur <strong>de</strong> monter sur le<br />

toit <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur lancer <strong><strong>de</strong>s</strong> bouteilles <strong>de</strong> bière. Là, ils ont pris le car en chasse, ils étaient<br />

à <strong>de</strong>ux cents. Il ne restait plus rien <strong>du</strong> car. Ils ne sont pas rentrés <strong>de</strong>dans. (Et vous<br />

ressentez quoi à ce moment-là ?) C<strong>et</strong>te fois-là, j’ai ressenti <strong>du</strong> dégoût parce que j’ai<br />

été au cachot jusqu’à cinq heures <strong>du</strong> matin. Sinon, c’est une fierté. Quand on était<br />

dans le car, on ne savait pas ce qui allait se passer. Le car roulait puis quand le car<br />

s’est arrêté, on a vu qu’on était dans la circulation <strong>et</strong> que le car n’avancerait plus, on<br />

s’est <strong>de</strong>mandé quoi. A ce moment-là, il restait à défendre le car pour ne pas qu’ils<br />

montent <strong>de</strong>dans. Ils ont cassé les vitres, ils ont lancé <strong><strong>de</strong>s</strong> pierres, un peu <strong>de</strong> tout. Mais<br />

ils n’ont pas réussi à monter. On défendait les accès <strong>et</strong> quand un essayait <strong>de</strong> monter<br />

par les carreaux cassés, on se défendait comme on pouvait. Il y a eu les photos sur<br />

Intern<strong>et</strong> après. Quand on voyait le car, on aurait dit qu’il revenait <strong>de</strong> la Yougoslavie.<br />

Aujourd’hui, on en rigole. (…) C’est un bon souvenir ».<br />

« Je me souviens en avoir frappé <strong>de</strong>ux ou trois méchamment. J’avais reçu un coup <strong>de</strong><br />

poteau dans ma jambe. Un poteau <strong>de</strong> bus carrément. Il m’a explosé ma jambe, j’ai<br />

reculé, j’ai vu <strong><strong>de</strong>s</strong> verres qui passaient au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> moi. J’ai pris un piqu<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

parasol, j’ai couru <strong>et</strong> j’en vois un qui frappait un gars <strong>de</strong> Charleroi. Je suis arrivé, en<br />

boitant, dans la tourmente, j’ai frappé le gars avec le piqu<strong>et</strong> <strong>de</strong> parasol. Il avait une<br />

tâche <strong>de</strong> sang dans le dos, il y en a quelques uns qui l’ont vu. Mais là, c’était vraiment<br />

hard. Pour moi, c’était la plus belle. De un, parce qu’elle a <strong>du</strong>ré longtemps, quatrecinq<br />

minutes. C’est très long, sans forces <strong>de</strong> l’ordre, sans rien, ça paraît interminable.<br />

(…) Heureusement qu’on ne les a pas rencontrés après le match. Parce qu’on avait vu<br />

une maison avec <strong><strong>de</strong>s</strong> barres <strong>de</strong> fer <strong>et</strong> tout. Si on les reprenait là… Et on savait où ils<br />

étaient mais il y avait <strong><strong>de</strong>s</strong> policiers, <strong><strong>de</strong>s</strong> auto-pompes, <strong>et</strong>c. Si on les rencontrait là,<br />

avec l’attitu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> gens, la nervosité <strong>du</strong> groupe – je n’avais jamais vu le groupe<br />

comme ça – , il y aurait eu ce jour-là <strong><strong>de</strong>s</strong> blessés vraiment très très graves… ».<br />

« Une fois, on a fait une bagarre très très hard. C’était à (…). Pendant un an, je n’ai<br />

plus bougé. J’étais traumatisé. (…) Des gosses, <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui pleuraient, qui criaient<br />

partout. Des courses-poursuites dans la ville. Ca m’a vraiment… Pendant un an, je ne<br />

me suis plus battu. Maintenant, on en rigole. (…) On était quelques uns à faire comme<br />

un cordon pour la foule, à séparer. On s’est mis en cercle autour <strong>de</strong> la bagarre. (…)<br />

C’est chaud, ça <strong>du</strong>re trois minutes mais il y avait la police. Le gars était en train<br />

d’agoniser par terre, <strong>de</strong> convulser. On se dit que ça y est. Ca fait vraiment peur. (…)<br />

C’était vraiment très impressionnant. Mais à part ça, ce n’est que <strong><strong>de</strong>s</strong> bons souvenirs.<br />

Que <strong><strong>de</strong>s</strong> bons souvenirs. Même les arrestations. On a fait <strong><strong>de</strong>s</strong> anniversaires dans <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cellules à cinquante ».<br />

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