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Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

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« Ce qui m’étonne, c’est l’impact politique que ça prend. Quand je vois <strong><strong>de</strong>s</strong> portraits<br />

<strong>de</strong> Che Guevara ou <strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux palestiniens, ça me gonfle. Je n’aime quand on me<br />

dit d’aller supporter mon club <strong>de</strong> gauchistes. Tu as une étiqu<strong>et</strong>te après ».<br />

A l’opposé, les supporters <strong>du</strong> Brussels, membres <strong>du</strong> BCM 47, véhiculent, nous l’avons<br />

évoqué, une idéologie diamétralement opposée (culture skinhead, tendances néo-nazies, <strong>et</strong>c.).<br />

Il arrive également que l’orientation d’un mouvement soit la cause d’une scission d’un groupe<br />

<strong>de</strong> supporters. Nous avons ainsi mentionné le départ <strong>du</strong> Wolf-Si<strong>de</strong> d’une partie <strong>de</strong> supporters<br />

dérangés par la « gauchisation » <strong>du</strong> groupe.<br />

Les supporters affichant leurs affinités d’extrême droite avec le plus <strong>de</strong> clarté sont toutefois,<br />

parmi les groupes rencontrés, ceux appartenant aux Wallon’s Boys <strong>de</strong> Charleroi. De telles<br />

tendances sont également observables au GBA <strong>et</strong> au Club <strong>de</strong> Bruges. Le discours ne tolère<br />

aucune ambiguïté <strong>et</strong> certains propos feraient frémir les plus ar<strong>de</strong>nts défenseurs <strong>de</strong> la liberté<br />

d’expression. Quelques échantillons sont là pour en attester. Les personnes <strong>de</strong> couleur ne sont<br />

donc pas les bienvenues dans la partie <strong>de</strong> tribune qu’ils occupent, <strong>et</strong> encore moins dans le<br />

groupe. Des affrontements ont déjà eu lieu avec <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> d’immigrés au sang chaud. Les<br />

entr<strong>et</strong>iens nous ont également appris à penser les liens entre les milieux nationaliste <strong>et</strong><br />

hooligan. Certaines valeurs communes y sont préconisées : la virilité, la haine <strong>de</strong> l’autre, <strong>et</strong>c.<br />

Il serait intéressant <strong>de</strong> se pencher à l’avenir sur les connexions qui peuvent exister entre ces<br />

<strong>de</strong>ux univers. De manière générale, il nous a été affirmé que ce type d’idéologie était<br />

particulièrement répan<strong>du</strong>e au sein <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> hooligan, même si la situation est inégale d’un<br />

club à l’autre. Certains témoignages recueillis auprès d’autres supporters que ceux <strong>de</strong><br />

Charleroi confirment par ailleurs c<strong>et</strong>te hypothèse.<br />

« En Belgique, tout le mon<strong>de</strong> sait quels sont les groupes à droite <strong>et</strong> quels sont les rares<br />

groupes à gauche ».<br />

« Le groupe à Charleroi est clairement raciste ».<br />

« A Charleroi, on a souvent eu une réputation d’extrême droite, ce qui est pour moi<br />

faux en gran<strong>de</strong> partie. Ce qu’il y a, c’est qu’on a voulu constituer un groupe. On s’est<br />

donné une certaine ligne <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>et</strong> on ne voulait pas attirer la racaille <strong>de</strong><br />

Charleroi. La racaille, on peut le dire, ce sont les Arabes qui traînent à Charleroi.<br />

Donc, peu <strong>de</strong> personnes <strong>de</strong> souche étrangère sont venues dans le groupe mais il y en a<br />

eu une ou <strong>de</strong>ux. Ce n’est pas pour ça qu’on est extrémiste ou facho. Il y a en a eu qui<br />

étaient dans <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>manifestations</strong> d’extrême droite. Moi, je ne cautionne pas ça mais<br />

chacun fait ce qu’il veut. On est en démocratie, chacun vit sa vie comme il l’entend ».<br />

« Dans le groupe, il y en avait avec <strong><strong>de</strong>s</strong> crânes rasés <strong>et</strong> tout ça. L’image est venue<br />

comme ça <strong>et</strong> elle restera toujours. Mais encore une fois, on s’était donné comme ligne<br />

<strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> ne pas attirer la racaille <strong>de</strong> Charleroi, contrairement au Standard où il<br />

y a <strong><strong>de</strong>s</strong> étrangers, <strong><strong>de</strong>s</strong> Palestiniens. Nous, c’est un groupe européanisé ».<br />

« (Et si je venais avec un Arabe <strong>et</strong> un Noir dans votre tribune ?) Maintenant, c’est plus<br />

tolérant mais, à une certaine époque, je ne pense pas que ça serait passé. On vous<br />

aurait <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> partir. On est aussi dans une ville où l’insécurité règne <strong>et</strong> où elle<br />

vient beaucoup <strong>de</strong> ces gens-là, donc on a choisi c<strong>et</strong>te ligne <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>et</strong> on s’y<br />

tient ».<br />

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