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Etude du supportérisme et des manifestations de violence ... - Besafe

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c’est. Tu ne penses à rien, tu ne penses qu’à frapper. On ne veut pas <strong><strong>de</strong>s</strong> morts mais tu<br />

m<strong>et</strong>s une droite, il va tomber sur la bor<strong>du</strong>re, ce n’est pas <strong>de</strong> notre faute. Il n’avait qu’à<br />

ne pas être là. Il est venu. S’il prend, il prend. Les problèmes, j’assumerai. Tu sais<br />

pourquoi tu es là ».<br />

Les limites <strong>du</strong> hooliganisme varient d’un pays à l’autre. Une mo<strong>de</strong>, en vogue dans les pays<br />

d’Europe <strong>de</strong> l’est, veut que l’on s’affronte aujourd’hui totalement gratuitement, en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

jours <strong>de</strong> match, dans <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux tout à fait déconnectés <strong>de</strong> l’espace <strong>du</strong> sta<strong>de</strong>. Les free fights,<br />

ainsi qu’on les nomme, ne semblent toutefois pas sé<strong>du</strong>ire les hooligans belges, même si<br />

l’éventualité d’en organiser a déjà fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> discussions en interne. Deux caractéristiques<br />

que nous avons mises en avant, la passion <strong>du</strong> football <strong>et</strong> <strong>de</strong> son club <strong>et</strong> le plaisir <strong>du</strong> jeu,<br />

empêchent encore jusqu’ici la tenue <strong>de</strong> ce genre d’événements. Il convient néanmoins <strong>de</strong><br />

rester extrêmement attentif à ce phénomène qui pourrait débarquer prochainement dans les<br />

pays d’Europe occi<strong>de</strong>ntale. Cela nous a été affirmé hors enregistrement, certains combats <strong>du</strong><br />

style se seraient déjà pro<strong>du</strong>its, leur rare fréquence ne <strong>de</strong>vant tenir qu’au trop faible nombre<br />

d’indivi<strong>du</strong>s prêts à concourir. Les hooligans ne sont d’ailleurs pas les seuls conviés à ces<br />

festivités <strong>et</strong> certains nous ont affirmé que le recrutement est large : voyous divers, exprisonniers,<br />

truands, spécialistes <strong><strong>de</strong>s</strong> sports <strong>de</strong> combat, <strong>et</strong>c. La réalité <strong>de</strong> ces free fights<br />

poserait, si elle <strong>de</strong>vait se concrétiser, d’énormes problèmes en termes <strong>de</strong> sécurisation <strong>et</strong> il<br />

semble particulièrement difficile <strong>de</strong> prévenir ce type <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ments.<br />

« En Belgique, on a déjà discuté <strong>de</strong> faire <strong><strong>de</strong>s</strong> free fights. Mais ça n’a pas le même<br />

goût. Jouer à cache-cache, <strong>et</strong>c. ».<br />

« Dans les pays <strong>de</strong> l’est, ils sont friands <strong>de</strong> ça. (…) C’est ren<strong>de</strong>z-vous – il faut voir sur<br />

Intern<strong>et</strong> – à quarante contre quarante. Il y a une ligne. T-shirts blancs contre T-shirts<br />

noirs. Des mecs le long <strong>et</strong> quand quelqu’un est par terre, on va le rechercher. Et c’est<br />

le <strong>de</strong>rnier qui gagne. Mais ici, ça ne se fait pas. Sûrement aussi au niveau <strong>de</strong> la<br />

sécurité. Je crois qu’ils ont un peu plus <strong>de</strong> liberté à ce niveau-là ».<br />

« Pour les free fights, on ramasse large. C’est trente contre trente ? Bien, on va aller<br />

chercher les trente plus costauds. Mais même pas les meilleurs <strong>du</strong> groupe. On va<br />

recruter dans les clubs <strong>de</strong> boxe, <strong>et</strong>c., <strong>et</strong> ça <strong>de</strong>vient alors ville contre ville ».<br />

« Les free fights, ça ne m’attire pas. Ca n’a plus rien à voir avec le foot. C’est <strong>de</strong> la<br />

pure <strong>violence</strong> <strong>et</strong> les risques sont énormes. On va vous sortir <strong><strong>de</strong>s</strong> portiers, <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui<br />

ont dix ans <strong>de</strong> prison <strong>de</strong>rrière eux… Ca ne m’intéresse pas. A la limite alors, je vais<br />

m’inscrire dans un club <strong>de</strong> boxe <strong>et</strong> je m’entraîne pendant <strong>de</strong>ux mois puis je vais<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au plus fort <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> venir contre vous. Non, c’est suicidaire ».<br />

« Les free fights, on voit ça sur Intern<strong>et</strong> <strong>et</strong> ça nous excite encore plus, on va dire. Mais<br />

c’est vraiment <strong>de</strong> la bagarre <strong>de</strong> rue, ça n’a plus rien à voir avec la foot. Ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

armées. Dans les pays <strong>de</strong> l’est, ils sont en avance sur nous. Il y a moins <strong>de</strong> police, ils<br />

se donnent ren<strong>de</strong>z-vous dans <strong><strong>de</strong>s</strong> parcs, ok, mais tu ne sais jamais ce qui peut se<br />

passer dans ce cas-là. (…) Et puis là-bas, ce sont tous <strong><strong>de</strong>s</strong> bœufs, <strong><strong>de</strong>s</strong> gens <strong>de</strong> la ferme<br />

avec <strong><strong>de</strong>s</strong> mains ainsi, <strong><strong>de</strong>s</strong> gens <strong>du</strong> bâtiment. (…) Des déplacements comme ça, tu te<br />

<strong>de</strong>man<strong><strong>de</strong>s</strong> si tu vas revenir. Mais on verra bien dans six mois avec Pologne/Belgique».<br />

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