La mythologie des plantes - Centrostudirpinia.It
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172 BOTANIQUE GÉNÉRALE.<br />
monde. Celui-là donc qui connaît la vertu secrète <strong>des</strong> herbes,<br />
est tout-puissant. Indra lui-même se sert d'une herbe dans<br />
son combat contre les démons (cf. Arènes et Ouvrir, herbes<br />
pour); mais il faut, dit VAt/iaroavéda (II, 27), un œil de<br />
faucon pour découvrir cette herbe, une dent de sanglier<br />
pour la déraciner. Un proverbe hongrois, pour indiquer un<br />
homme qui sait tout, dit qu'il « entend pousser l'herbe». C'est<br />
un <strong>des</strong> privilèges du jeune héros de plusieurs contes populaires.<br />
(Cf. entre autres les Colites populaires de VAndalousie<br />
par Caballero, les Coules populaires delà Grande-<br />
Bretagne par Bruevre, et les contes populaires russes dans<br />
le recueil d'AfanassiefF.)<br />
Nous verrons dans ce même volume, en décrivant les herbes<br />
magiques, médicinales, miraculeuses, nuptiales pro-<br />
,<br />
phétiques, sacrées, saintes, et dans le second volume,<br />
aux mots Tulasî, Artheniisia (armoise), Verveine, Fou-<br />
gère, Rue, etc., le pouvoir extraordinaire attribué par la<br />
croyance populaire à certaines <strong>plantes</strong>. On peut même dire<br />
que toute la sorcellerie se fonde essentiellement sur la science<br />
de ces propriétés <strong>des</strong> herbos. Le plus grand sorcier est celui<br />
qui connaît le mieux les secrets du monde végétaP. <strong>La</strong> pré-<br />
sence supposée du dieu et du démon dans les herbes, la<br />
croyance même au passage <strong>des</strong> âmes du corps humain dans<br />
un arbre ou dans une herbe, croyance que la <strong>mythologie</strong><br />
indienne et hellénique a contribué à propager, et que les<br />
doctrines pythagoriciennes ont changée en article de foi re-<br />
ligieuse et scientifique^, ont dû jadis aider puissamment<br />
aux pratiques <strong>des</strong> magiciens, et rendre leur profession aussi<br />
lucrative que dangereuse; puisque, tenant leur science du<br />
diable auquel ils avaient vendu leur âme à prix d'argent,<br />
' Au moyen âge, à Venise, on appellait erheria la sorcellerie; cf. Cec-<br />
chetti, <strong>La</strong> re%iubblica di Ve^iezia e la corte di Ro^na. Venise, 1874, I, 45.<br />
2 Le père Sebastiani qui voyageait dans l'Inde, dans la seconde moitié du<br />
xvii° siècle, en observant les mœui-s de certains pénitents du Guzerate,<br />
dans sa Prùna spedisione ail' Indie Orientali, nous renseigne de la manière<br />
suivante : « I più, come Pitagorici, non mangiano mai carne, né pesce,<br />
uè ova, ne Verbe che siano rosse, stimandole pure vivificate dalT anima di<br />
qualche antenato, »