Revue celtique - National Library of Scotland

2^8
Le dialecte vannetais de Saneau.
2"' pers. plur. provient du c'h, z du pronom et du b, lettre radicale du
verbe beza. Cf. Tréc. chopinaà sist pour chopinad jisî, chopine de cidre.
Quant à l'influence de s, z, c'h, h, cf. le Léon, krésteiz, midi, Sarz.
kreisti; le Vannetais eih te, huit jours. Après le Tréc. dés, de, et le Corn.
euz, id., on emploie îë, ta, ton, au lieu de dé, da. On prononce à Lan-
rodec me' mes kret, j'ai fait.
En général les mutations de faibles en fortes, en breton, sont une
compensation pour la chute d'une consonne finale, ordinairement s
(comme en comique) ou c'h; ou bien résultent de l'influence de 5, z, c'h,
quelquefois p, b et k; et t devant d^. La consonne supprimée, dans le
premier cas, reparaît devant une voyelle et même devant une consonne
dans certains dialectes : houe' h penn, votre tête (Lanrodec).
Les adjectifs numéraux ordinaux affaiblissent leur première consonne,
même au mascuHn, après l'article ; àr biempiet tei, la cinquième maison.
Le même abus a lieu pour plusieurs d'entre eux en ïréguier.
2" Pluriel.
Au \\t\xàQbokhedeu, fleurs, on dit souvent bokhedei (rarement hokhede).
De même, Atî/ié/êj, des billes; neiadei, plus souvent heiadei, eiadei, des
nids (et non pas seulement nichées, s'emploie au lieu de neiz même
pour des nids vides).
Matiac'h, pi. matiac'heziet, servante.
5" Féminin.
On peut ajouter aux fém. en iall iïr gamiall, p. iet, boiteuse, et d'autres
comme borniall, sourdiall, dont les correspondants se trouvent dans l'Ar-
mery.
4" Quelques observations grammaticales.
Ann neuviet, le deuxième, fém. ànn niviet, est plus usité que ànn eilviet.
Ces formes ne sont pas isolées. A Gommenec'h, par exemple, on dit ann
unannet oar-n-ugent, le vingt- et-uniVme; ann daouet, fém. ann dlet oar-n-
ugenl, le \\x\g\.-deux'dme . Lanv.
et Trég., dans ce cas, unannvet; à Lanv.
daouet, fém. divet, s^emploie même dans les autres cas (gall. deufed, dwyfed).
Mad, bon, a pour comparatif, matoc'h et pour superlatif maiia/; (comme
en Trég.) dans le sens spécial de bon à manger : autrement on dît ghuiall, etc.
Ac'han- et anez- se contractent uniformément en an- : anan-mi, de
moi; anas, anas-ti, anou-ian; anei; anamb-nei, anac'h-huei, anai-eint.
D'ai-heint, à eux-mêmes ; ou zei -khieint, leur maison à eux ; d'ei-khei
à elle-même, get-e'i-khei avec elle-même; / dei-khan, sa maison à lui, etc. Le
k purement euphonique entre deux voyelles (comme dans [XY]y.sTi) n'est pas
I. La même chose a lieu en basque, où l'on prononce hunakoiti pour hunat goiti, ezta
pour ez da.