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Revue celtique - National Library of Scotland

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Bibliographie. 503<br />

avaient jeté son imagination juvénile dans le monde de la vieille mytho-<br />

logie allemande et comment, arrivé à l'âge d'homme, il donna toute sa<br />

vie à l'étude de cette mythologie qui avait charmé son enfance et sa jeu-<br />

nesse. On serait presque tenté de croire que M. M. est un véritable<br />

Wechselbalg et qu'il est de la race des gnomes et des kobolds. •<br />

Nous recommandons surtout les pages où M. M. proteste contre l'abus<br />

que l'on fait aujourd'hui des Védas et contre les prétentions de l'école<br />

sanskritiste qui veulent faire de la vieille liturgie de l'Inde le principe et<br />

la source de toute étude mythologique. « Je ne dois pas cacher, dit M.<br />

M., qu'à mon avis la mythologie comparée indo-européenne n'a pas<br />

encore porté les fruits qu'on attendait d'elle avec trop d'espoir. Le<br />

résultat certain se borne à quelques noms de divinités (comme Dyaus =<br />

Zeus = Tius ; Parjanaya = Perkunas ; Bhaga = Bog ; Varuna =<br />

Uranos, etc.) et pour le reste à quelques analogies, mais qui ne prouvent<br />

pas nécessairement une parenté d'origine historique. Justement les rapprochements<br />

qui paraissent les plus vraisemblables au premier abord, comme<br />

par exemple Sâramêya et Hermeias, Saranyus et Demeter-Erynnis, Ken-<br />

tauros et Gandharva, etc., et un grand nombre des parallèles introduits<br />

dans le livre célèbre de M. Kuhn Die Herabkunft des Feuers, ne tiennent<br />

pas, à mon avis, devant une critique minutieuse ; et je crains que l'his-<br />

toire de la science doive un jour les caractériser comme de brillants jeux<br />

de l'esprit plus que comme des faits établis. Cette seule circonstance<br />

même qu'il n'y a pas là la force toujours agissante qui est au fond des<br />

découvertes linguistiques de Bopp et de Grimm doit rendre méfiant à<br />

l'égard de leur vraisemblance et rendre prudent, même dans l'apprécia-<br />

tion d'identité aussi probable que celle du combat des Dêvas et de<br />

Vritra ou Ahi (avec les légendes de la destruction d'un dragon qui garde<br />

des trésors et enlève des femmes) avec l'histoire de Cacus tué par Her-<br />

cule Recaranus. Sans doute, à côté de la langue il doit y avoir eu dans<br />

la patrie aryenne un fonds commun de conceptions religieuses, et<br />

les Védas nous en fournissent les formes les plus anciennes qui nous en<br />

aient été conservées ; mais que des constructions mythologiques plus<br />

vastes et plus développées soient descendues de là dans les mythologies<br />

européennes, c'est encore une question. Si nous ne sommes pas plus<br />

avancés, ce n'est pas la faute du principe, mais de la méthode que Pon<br />

a employée, et le défaut principal de cette méthode est le manque de<br />

sens historique... » M. M. continue sa critique et entre dans le détail<br />

de quelques-uns des rapprochements faits par l'école védisante. Il cri-<br />

tique aussi la théorie de la métaphore, mise à la mode par M. Max-<br />

Mùller et son école. Sa conclusion est celle-ci : « A tout prendre je

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