M - Diocèse de Quimper et du Léon

LE MEETING.
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Dans la matinée, s'ouvrait à la Salle des Fêtes, décorée de
manière jeune, la séance plénière de ce Congrès National. Elle
fut sérieuse. A tour de rôle, les jeunes de la pêche, du commerce,
des écoles maritimes, des déléguées des Filles de la Côte,
ont révélé leur vie, leur action, gràce à l'aide du Mouvement'
leurs aspirations profondes.
On n'entendit pas de phrases savantes ; avec l'accent simple
de la vérité, avec sa vigueur, ils dirent les difficultés, les conditions
souvent si dures de leur métier, leur volonté d'acquérir
une formation professionnelle qui ne soit pas au rabais, leur
volonté de voir la technique au service de l'homme.
Tous ceux qui étaient présents ont vibré aux mille et une
-action menées par les jeunes pour que leur vie si rude soit plus
humaine, plus belle, plus fraternelle. A la routine, au découragement,
à la passivité, ils répondent par des trésors d'optimisme,
de volonté et de foi chrétienne.
POURQUOI AGISSEXNT-ILS AINSI ?
Il appartenait au Secrétaire Général de la J.M.C., Christian
Rémond, d'en révéler les raisons profondes : « Toute cette
action, c'est un espoir nouveau qui se lève dans la jeunesse maritime,
un espoir qui vient à point dans notre monde d'aujourd'hui,
en pleine transformation. Cette vie moderne respectet-elle
toujours cette première valeur fondamentale qu'est l'homme,
et tout l'épanouissement humain et spirituel auquel il a
droit ?
Nous sommes d'accord pour le progrès technique, à condition
qu'il favorise le bien-être, la promotion de tous, à condition
qu'il permette à tous les jeunes marins, quels qu'ils soient,
de vivre en hommes et en flis d'un même Père qui s'appelle
Dieu. " r
Nous voulons prendre notre place, une place d'homme responsable,
au service de tous nos camarades de bord Nous
n'avons pas peur des responsabilités, qu'il s'agisse du domaine
des congés, des loisirs, de la vie sociale et même de la conduite
des affaires du pays. Nous lançons un appel à nos aînés, déjà en
responsabilité ; nous comptons sur eux. De leur côté, ils peuvent
compter sur nous, sur notre volonté de nous unir pour
construire un monde plus juste, plus fraternel, plus humain.
Pour cela, nous avons la volonté constante de nous changer
nous-mêmes, de passer de l'égoïsme à l'amitié, au souci des
autres, tel que nous l'a montré le Christ.
Le vrai bonheur, la fraternité authentique entre tous se
réalisent en luttant pour une vie plus humaine, mais aussi et
en même temps, en nous dépassant pour nous mettre au service
des autres.
Archives diocésai es de Quimper et Léon
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L'amélioration des conditions de vie doit obligatoirement
s'accompagner d'une révolution des cœurs, des consciences. La
cigarette qu'on passe, le coup de main que l'on donne, la poignée
de main, l'effort pour s'appeler par son prénom... tous ces
simples gestes d'amitié construisent eux aussi un monde meilleur.
Ce n'est pas suffisant. Pour aboutir, il est nécessaire d'étre
organisé, il est nécessaire que.le Mouvement soit fort.
Nous sommes décidés, ensemble, à continuer l'action, spécialement
pour obtenir des congés culturels, car nous voyons
la nécessité de nous cultiver pour pouvoir tenir notre place
dans l'évolution de la pêche et du commerce.
D'autre part, cette année nous accueillerons dans nos familles
des jeunes pêcheurs africains du Sénégal, du Dahomey,
de la Côte d'Ivoire. »
Après cet exposé, net, clair, Pierre Le Dréau, président fédéral
du Finistère- proposait aux jeunes quelques objectifs
précis :
« Ce meeting n'est pas un bul. mai*- une étape importante qui
nous invite tous à donner le meilleur de nous-mêmes pour une
vie plus humaine et plus fraternelle. D'ici peu, vous recevrez
le Cahier National du 30 me , bâti à partir de vos propres cahiers.
Je vous propose de le porter aux autorités maritimes de votre
Quartier, afin qu'ils puissent connaître les suggestions que nous
venons de formuler. Et vous, jeunes marins du commerce, en
•chômage, je vous invite à créer dans votre région, avec tous, des
comités d'action.
Chacun de nous a sa place, il se sent engagé dans cette
action, dans ses responsabilités. Nous devons permettre à tou-:
les jeunes du milieu maritime de vivre une authentique fraternité
dans une action commune irrésistible qui fera craquer
toutes Ies barrières de l'égoïsme. Finalement, notre vie sera ce
que nous la ferons. »
LA MESSE DU CONGRÈS
Cette action, si ardemment exprimée au meeting, c'est déjà
la réponse vivante des jeunes marins à la mission que l'Eglise
a confiée à la J.M.C. «Aujourd'hui, nous sommes les délégués
de tous les jeunes marins de nos groupes, de nos équipes, de
tous les jeunes marins du monde entier... ; les délégués de
leurs souffrances ; de leurs sacrifices, de leurs appels angoissés,
de leur espérance, de leur amour.
A travers eux tous, c'est le Christ qui continue à souffrir et
à appeler. C'est avec Lui et par Lui et pour Lui que nous porterons
les souffrances de nos frères, les jeunes marins, que nous
répondrons à leurs appels. Les bras et le coeur chargés de leurs
appels et de leurs souffrances, nos venons à la messe, apprendre
à aimer, à remercier, à demander pardon, à tendre la main,
nos deux mains.