M - Diocèse de Quimper et du Léon

— 40G — Archives diocésaines de Quimper et Léon
ils se dérouleront dans l'esprit des événements de la Semaine
Sainte et du jour de Pâques. Le jeudi sera dédié à ia prêtrise et
à la charité. Dans la matinée, des prêtres seront ord onné .s dans
plusieurs églises de Munich et donneront leur première bénédiction
; le soii 1 , une inesse commune réunira les congressistes
autour de Fautel de la place des fêtes. Le vendredi sera entièrement
réservé à la r r o ir, Les heures de l'agonie du Christ devront
se passer en prières silencieuses. A Dachau, la nouvelle chapelle
du camp sera inaugurée et--i es différents groupes nationaux s'y
recueilleront en signe d'expiation. Le soir, de nouveau, une adoration
de la croix aura lieu sur la place des fêtes. Le samedi,
jour où la lumiere victorieuse resplendit et où la rédemption du
monde s'accomplit, sera consacré à la mission des laïcs ; rendre
évident que les valeurs et l'ordre d'ici-has, menacés de nos jours,
sont confirmés par ia pami e du Soigneur et garantis par la force
de sa grâce. Le dimanche, un réunira toutes ces idées dans la
Messe Pontificale, célébrée par le cardinal-légat. Le Saint-Père
lui-même nous adressera un message radiodiffusé et toutes les
nations enverront des représentants pour participer à ce Sacrifice.
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Cette grande célébration eucharistique revêtira un caractère
particulier, comme l'a souligné le l'. Jungmann, S. J., qui
compare l'épanouissement des Congrès eucharistiques mondiaux
et une tradition de l'ancienne chrétienté romaine, Dans la Rome
des premiers siècles, les chrétiens étaient conscients de posséder
dans la Sainte Eucharistie non seulement un symbole, mais un
secret essentiel et la vraie source de l'unité chrétienne : c'est
pourquoi le clergé et le peuple ne voulurent pas renoncer à la
célébrer en commun, même lorsque la vie de l'Eglise s'épanouit
de plus en plus. Au moins aux grands jours de fête, l'Evêque de
Rome, le Pape, convoquait toutes les paroisses à un service communautaire
qui était célébré à tour de rôle dans les différentes
églises. Toutes les paroisses étaient représentées au moins par
une délégation rassemblée autour de leur croix paroissiale. On
voulait signifier qu'il n'y avait qu'une seule Eucharistie, une seule
table du Seigneur, autour de laquelle se réunissent ses disciples.
L'Eglise de cette grand'messe papale communautaire et la messe
elle-même furent appelées Statio urbis.
Les Congrès eucharistiques internationaux, fait remarquer le
P. Jungmann, sont, aujourd'hui, la Statio orbis, rassemblement
non seulement de la ville de Rome, mais de toute la catholicité
qui se groupe autour du représentant du Saint-Père pour manifester
à la face du monde son unité dans la foi et dans la joie
du festin eucharistique.
Tels sont le but et le sens du Congrès de Munich : non seulement
reconnaître universellement le mystère de l'Eucharistie,
non seulement faire expiation et adorer le Saint-Sacrement, si
souvent méprisé et oublié, mais bien plus reconnaître et consommer
l'unité dans la foi et dans la grâce, afin de pouvoir, en face
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de la situation mondiale actuelle, montrer à tous ceux qui sont
des hommes de bonne volonté la lumière qui, seule, montre le
chemin que doit emprunter une humanité pleine d'espérance
niais cependant menacée.
Nécrologie
M. l'Abbé Pïerre BOULIC, Recteur de Trébabu.
Pierre Boulie, naquit Ie 5 Août 1910, d'une famille chrétienne.
Il avait un oncle prêtre, alors vicaire à Arzano. C'est une
tradition de foi profonde qui porte ses jeunes années. Il entre au
petii Séminaire de Pont-Croix. Sa classe n'est pas des plus nombreuses,
mais élie se compose d'élèves solides et intelligents.
Pierre Boulie se maintient vers la 3 e ou 4° place. Cerans souligne
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a qualité de son esprit et la persévérance de son travail... Ses
maîtres noient son aptitude pour les mathématiques ; ils insistent
surtout sur sa vab ur morale et sur la vivacité de son caractère.
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En lisant ces appréciations du Supérieur et des professeurs de
Pont Croix, on est frappé de leur justesse. Faut-il évoquer la
physionomie de Monsieur Boulie, tel qu'on à pu le connaître dans
ses différents postes, tel qu'on l'a vu, trois semaines avant sa mort,
à une session de pastorale d'ensemble, appliqué à comprendre,
empressé à se dévouer, aimable et souriant.
Il y avait en lui un contraste entre l'aspect souffreteux de son
visage marqué par les fatigues d'une maladie tenace, le rythme
haletant de sa respiration, les saccades d'une voix couverte, d'une
pa r ole courte parfois coupée d'une toux sèche el d'autre part une
allure joyeuse, un regard clair et confiant derrière les lunettes
épaisses, une gaieté diffusé, un sourire détendu, une conversation
simple et optimiste.
Etait-ce le fruit d'un heureux caractère ? Sans doute, mais
aussi expression d'une vie spirituelle authentique, mûrie aux grâces
du sacerdoce et approfondie à l'école de la souffrance.
C'est le 8 Octobre 1935, après ses études de philosophie universitaire
que Pierre Boulie entre au Grana Séminaire de
Quimper. Sous-diacre et diacre en 1939, il reçoit l'ordination
sacerdotale le 9 mars 1940.
En 20 ans, il a exercé des ministères bien différents, en des
postes nombreux: aumônier à Saint-Divy, puis à Brest, auxiliaire
à Brasparts, puis vicaire à la Forêt-Fouesnant, de nouveau auxilia
ire à Scrignac. Derrière cette ligne sinueuse, il y a une constante
qui l'explique : la maladie... C'est elle qui fait l'unité spirituelle
de sa vie. Les postes qu'il occupe sont les répits qu'elle lui
laisse; Ies postes qu'il abandonne sont les assauts qu'elle lui
livre.
Elle est une rude école. Elle aigrit et décourage Ies faibles.
Elle mûrit les forts. Au cours de sa maladie et dans les contacts