M - Diocèse de Quimper et du Léon

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Archives diocésais de Qmper et Léon
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journal, une, Kermesse... Est-ce de l'apostolat? I ' lhtoil< i uc,,nrat - nous ^
La fervente célébration du Centenaire du Saint Curé d'\rs
a pose a tout prêtre bien des problèmes. Comment sc défendre
d une sorte de nostalgie d'un apostolat tel que celui de saint Jeau
Vianney,, qui parait,des journées dans son églife, n'en sortant
que pour un bref sommeil, un repas expédié en quelques minutes
et cette visite des malades qu'il n'omettait, nous disent ses
biographes, sous aucun prétexte, au début de l'après-midi * Alors
que tant de soucis, apostoliques d'intention certes, mais aux
résonances mêlées, tiraillent l'esprit et Ie temps de beaucoup de
prêtres d aujourd'hui : kermesses, cinéma, séances théâtrales
sorties sportives, animation d un cercle culturel ou récréatif aue
sais-je encore ? ' 4
II serait vain d'écarter toute préoccupation à l'égard de ces
activités pastorales d'ordre périphérique, de refuser de voir
qu'elles risquent d'accaparer, au détriment des tâches essentielles
de la priere, de l'annonce de la parole de Dieu et de la formation
spirituelle des chrétiens, notre temps qui n'est pas indéfiniment
extensible, notre cœur qui ne peut se partager sans danger,
Qu'il soit donc permis, fraternellement et simplement de
proposer quelques réflexions pour aider à l'indispensable difcernement
spirituel
S>
II s'agit là de démarches apostoliques d'appoint : leur but
est, soit de provoquer des contacts avec de braves gens que nous
n'atteindrions pas autrement — et dont il importe de gagner
1 estime par une marche d'approche — soit, plus généralement
de preserver, de former, de distraire sainement nos jeunes et
leurs aines; soit enfin, reconnaissons-le, de procurer à nos
œuvres paroissiales d'indispensables ressources.
Ces motivations, de valeur inégale, rendent necessaires et
parfois indispensables, ces adjuvants de notre action apostolique
essentielle. Elles interdisent la solution simpliste d'un refus pur
et simple, sous prétexte de se consacrer à la seule activité spirituelle.
Heureux le saint curé qui, comme Jean-Marie Vianney,
attire à son église, outre ses paroissiens, des foules toujours
grandissantes et, si l'on ose dire, peut se contenter de les attendre
! Au reste, ne serait-ce pas illusion que de prétendre accomplir
sa tâche pastorale en ignorant candidement tout ce qui est
loisir, distraction, saine récréation dans la vie de nos fidèles,
petits et grands ?
Mais il faut maintenir, dans notre estime d'abord, et dans la
part des journées que nous leur accordons, que ces activités sont.
est-elle toujour-, présenté pour décider des choix concrets des
refus nécessaires, des échelles.de valeur, au Jong de nos journées •>
A-t-elle, notamment, Le poids suffisant pour nous obliger nério*
diquement k une remise en question, devant Dieu de toutes et
chacune de nos activités, afin de réagir contre l'entraînement et
la complaisance, de parer aux faciles excuses, d'imposer à nos
paroissiens la transcendance de l'apostolat spirituel ?
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C'est en ces domaines périphérique* que fe prétre doit
s'efforcer de susciter, de hr part des laïques chrétiens, une aide
indispensable. Aide qui le décharge de beaucoup de tâchés
d'organisation, de tractation,, dé gestion financière ou de mise
sur pied de rencontres -sportives. Nous risquons aisément de
céder à l'illusion que nous sommes indispensables et, comme on
dit, que l'on n'est bien a i ue que par soi-même. Principe discutable
sur le plan concret, mais surtout périlleux s'il axait pour
eon-^-quence de nous faire délaisser les tâches essentielles de
notre sacerdoce. Un jeune curé de banlieue parisienne, peu après
son installation, réunissait un groupe d'hommes et leur tenait à
peu près ce langage : «Vous savez comme moi l'importance de
la kermesse paroissiale, pour l'ensemble de nos œuvres, singulièrement
pour notre école libre. Mais ce n'est pas à moi d'en
assumer l'organisation. Cela vous appartient». Et il ajoutait:
«Vous pouvez vous en charger, et votre situation professionnelle
et familiale vous donne plus de compétence qu'à moi. Mais, surtout,
vous ne pouvez pas confesser, accueillir les fiancés, former
à la prière et à l'apostolat les militants jeunes et adultes. Alors
que, pour moi, c'est la principale tâche à laquelle je me dois
avant tout ». Ce curé pouvait dire cela, et l'appel fut entendu,
parce que son prédécesseur lui laissait un groupe d'excellents
chrétiens, éveillés à leur participation à l'œuvre commune. Tous
ne pourraient, d'entrée de ieu, poser aussi nettement le principe
du partage des taches. II demeure que susciter pareils dévouements,
leur faire loyale confiance, œuvrer ensemble avant de se
retirer progressivement, constitue, ce me semble, une des tâches
principales de l'apostolat actuel.
Ces occupations si volontiers absorbantes représentent plus
ou moins, avec d'importantes nuances qu'il ne faut pas oublier,
* des tâches de remplacement ». Je veux dire qu'en ces domaines
l'Eglise assume un rôle de charité qui n'est pas tenu par ailleurs,
ou qui Test d'une manière dangereuse pour les chrétiens. Comme
jadis elle se chargeait de l'assistance aux infirmes et aux malades,
elle doit aujourd'hui, pour le bien spirituel de ses enfants,
pt end r e en charge, dans bien des cas, le sport, les vacances ou
l'organisation de salles de cinéma. Charité plus intimement
conjointe à l'œuvre proprement apostolique, sans doute, mais qui
demeure, cependant, un prolongement des tâches essentielles de
notre sacerdoce. Il importe que ces activités soient l'objet d'une