M - Diocèse de Quimper et du Léon

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LUCIDITÉ PASTORALE
L'Eglise est le relais de Dieu auprès des hommes ; elle
continue la présence du Christ Sauveur. Un relais doit toujours
être situé au passage des personnes. Les représentants
de l'Eglise, évêques et prêtres, doivent être présents aux bons
endroits pour rencontrer les hommes à sauver,
Il fut un temps où les hommes .étaient enracinés, implantés
géographiquement ; de ce fait ils ne se déplaçaient guère.
Il suffisait au prêtre d'être dans ce lieu géographique ; il
était ainsi près des personnes, pouvait facilement les connaitre,
les aimer, les aider.
Ces hommes enracinés en un lieu fixe n'avaient que peu
de rapports avec les habitants d'autres lieux. Ils ne connaissaient
guère que leurs propres centres d'intérêt : familial et
professionnel ; les échos du monde lointain ne leur parvenaient
que bien tardivement et d'une manière très tamisée.
Le curé, implanté terr i totalement près de ses paroissiens, les
connaissait dans toutes leurs dimensions, et leur portait chaque
dimanche un Evangile adapté à la réalité de leur vie.
Aujourd'hui ce même curé territorial se trouve devant une
perspective nouvelle ; son église n'est plus un relais convergent
de ses paroissiens. Les enfants eux-mêmes partent dès
l'âge de dix ans vers un centre scolaire éloigné. Les jeunes gens
et les jeunes filles vont au chef-lieu chercher du travail, des
loisirs et un style de vie sociale. Chaque année en Octobre un
grand nombre partent à Paris.
Le curé va-t-il les suivre ?.Non, géographiquement ; oui, avec
sa responsabilité pastorale. Celle-ci va obliger le pasteur à changer
la nature de son relais ; celui-ci ne sera plus un relais territorial
mais un relais évangélique selon les dimensions des
influences sociales.
Ce n'est pas tout. Dans le hameau le plus isolé, un journal
quotidien, un hebdomadaire illustré, un poste de radio ou de
télévision portent Ies échos du monde lointain. Cinémas, bals.
terrains de sports deviennent carrefours de rencontres et centres
d'influence. Les esprits sont ainsi dispersés de mille manières ;
les familles ne sentent plus le besoin, même sur le plan humain
et social, d'un relais dominical autour du clocher. Le prône du
curé ne présente plus des sensations attirantes : les paroissiens
ne perçoivent pas le Uen entre les paroles de l'Evangile et ces
mille influences nouvelles qui envahissent leur esprit et leur vie.
Ne voit-on pas aussi pendant les vacances de Noël de nombreux
jeunes de nos montagnes, répondant à une invitation
reconnaissante des membres de la famille, aller h Paris, s'y
laisser gâter et éblouir par des distractions très nouvelles pour
eux ; celles-ci les écrasent et étouffent leurs perspectives rurales
habituelles. Durant les mois d'été ce sont les Parisiens, estivants
et vacanciers, qui envahissent tous les villages. Le parois­
Archives diocés es Quimper et Léon
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sien rural regarde, écouU, juge et ne trouve pas toujours la
page d'Evangile qui influencera ses réflexions pour orienter sa
vie et celle de ses enfants,
Ce même rural, même sans les Parisiens, sent bien que le
monde où il vit est en pleine évolution. Il a une conscience très
vive qu'il faudrait adapter les vieilles instituions, et peut-être
en créer de nouvelles. Mais il est arrêté par ie conflit du bien
commun et des intérêts particuliers. On lui parle de coopération,
on lui vante l'effort individuel ; toutes ces perspectives divergentes
l'embrouillent.
•s
C'est sur ce champ de foire que doit travailler le pasteur
moderne, ll a pour mission d'y situer l'Evangile dans un climat
de sérénité, de justice et de charité. Comment être un pasteur
visitent et adapté sui;, un tel carrefour qui est un relais bruyant
,où" les personnes et les idées vont et viennent sans cesse ?
ll doit à la fois suivre et soutenir les paroissiens qui s'en vont
«t accueillir ceux qui viennent. Son attention pastorale doit être
un feu-vert présent au chef-lieu et à Paris. Les influences sociales
qui aboutissent jusque dans sa paroisse l'obligent à aiguiller
un feu-rouge vigilant et sans cesse renouvelé. Il doit devenir
relais dc foutes les dimensions sociales de ses paroissiens.
Un premier fait se dégage : il faut .des prêtres non pas sur
tous les points géographiques, mais sur tous les carrefours de vie,
Tinq cents élèves d'un centre scolaire sont un carrefour autrement
important que la paroisse où trois enfants font annuellement
leur première communion. . .
Les paroisses, les dovennés, le diocèse sont toujours les structures
canoniques fondamentales ; mais il faut sans cesse renouveler
pastoralement leur vie et leur efficacité.
Aucune paroisse n'a plus une entité propre : celles des villes
-s'imbriquent les unes dans les autres et dépendent de celles des
campagnes ; les paroisses rurales ont très souvent leur propre
vie en ville. Les influences sociales franchissent toujours les
frontières des doyennés, D'autre part le centre diocesain reste
trop éloigné pour une orientation pastorale adaptée.
Le relais-zone paraît être l'échelle pastorale qui doit animer
les structures canoniques existantes. Tout en étant près de la
base par les doyennés, la zone permet de dominer et de saisir les
influences géographiques et sociales.
A son échelon, des Commissions précises peuvent chercher le»
influences de christianisation ou de déchristianisation et suggérer
sans cesse des attitudes, des mentalités pastorales renouvelées
et adaptées. , , A .
Chaque zone pastorale groupe plusieurs doyennés A cet
échelon il v a une charnière essentielle : le Conseil de zone.
r» ^ns-Ml de ^TTP cherche Im principales influentes christianisantes
ou déchristianisantes, et selon les prêtres qui sont