M - Diocèse de Quimper et du Léon

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Elle n'a rien k voir avec l'ignorance, avec la timidité maladive
qui n'ose pas regarder en face les mystères de la vie Ce
n'est pas parce qu'en ferme les yeux aux réalités de l'amour
humain qu'on vit dans la pureté. Il y a plus de valeur religieuse
dans ia connaissance loyale et claire des lois posées par Dieu
pour la transmission de la vie que dans les ignorances effarouchées
ou les curiosités insatisfaites.
Dieu fit bien ce qu'il lit, et nous n'avons aucun droit de
jeter le mépris sur son ceuvre. Le mariage est une union saine
et sainte : Jésus en a fait un sacrement. L'amour conjugal est
grand L'amour d'un jeune honime et d'une jeune fille, quand
i! est orienté vers Ie mariage, est lui aussi noble et pur. Le«
premiers émois du coeur de l'adolescence ont, par-delà leurs
outrances et leurs gaucheries, un sens émouvant : ils sont
comme Ies premiers appels que Ia vie adresse à ce jeune
homme ou à cette jeune fille en vue de leur mission future Ils
ont certes besoin d'être contrôlés, guidés, mortifiés ef purifiés
de leurs illusions, parce qu'Us sont à la fois précieux et dangereux.
Un éducateur maladroit peut faire beaucoup de mal a
un jeune, fermer son coour et gauchir ses inclinations par
incompréhension ou moquerie. Au contraire, un éducateur
assez ouvert pour que les jeunes lui fassent leurs confidences'
assez averti et assez perspicace pour les interpréter, peut épanouir
ces jeunes dès Ie premier éveil de leur vie sentimentale
et leur faire découvrir la grandeur morale, l'effort et la générosité.
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La chasteté n'est pas non plus la froideur, l'impassibilité
1 absence totale d'impressions. Nous ne sommes pas de pierre
nous sommes de chair. Notre grandeur chrétienne n'est pas de
ne nen sentir ; eJle consiste surtout à résister et à vaincre
Quand un adolescent ou une adolescente sont aux prises
avec l'éveil de la vie, il faut leur révéler avec toute Ia délicatesse
possible Ie sens providentiel des transformations qui
s'opèrent dans leur corps et dans leur cœur. Ce sont des forces
aveugles qu'il faut discipliner et conserver précieusement
comme un dépôt sacré pour en faire, le moment venu, l'usase
voulu par Dieu.
S'il arrive, dans la promiscuité de Ia vie actuelle, crue les
adultes, des gens mariés peut-être, frôlent des occasions mauvaises
et se sentent brusquement attirés par elles, qu'ils essaient
out simplement de se ressaisir, de prier et de se raccrocher h
ieur devoir. Ils ne sont pas déshonorés, ni méme diminués pour
avoir senti l'appel du mal. L'essentiel est de réagir et de s'imposer
la réserve nécessaire au lieu de rechercher la tentation
Le peché lui-même ne doit décourager personne ; il peut n'être
qu une faiblesse d'un moment, dont le pardon n'est pas refusé
yeux du pénitent sur sa
laiblesse, il peut le rendre plus humble et plus prudent A côté
fie la Virginité que n'a ternie aucune faute volontaire, il' y aura
place dans le Royaume de Dieu pour Ia pureté militante aui se
sera maintenue dans la lutte et pour la pureté qui aura été
reconquise sur la faiblesse et le péché.
Archives diocésaines de Quimper et Léon
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La chasteté, nous venons de le voir, n'est ni ignorance, ni
mépris de l'œuvre de chair, ni impassibilité devant Ia tentation.
Qu'est-elle donc ?
Elle est d'abord le respect de. notre grandeur spirituelle, de
la sainteté de nos âmes et de nos corps. « Autrefois rous étiez
ténèbres, nous dit S. Paul ; maintenant vous étés lumière dansle
Seigneur ; Dieu vous a appelés à passer par «fe baptême des
ténèbres à son admirable lumière. Conduisez-vous donc comme
des fils de lumière : ni orgiesr ni beuveries, ni luxure, ni
débauches ; mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne
prenez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises »
(Romains, XIII, 12-14).
La pureté est donc d'abord une vertu du cœur : « Car, dit
Jésus, c'est du dedans, du cœur- des hommes que viennent les
mauvaises pensées : fornications, vols, meurlres, adultères et
débauches » .(Marc Yll, 21). Ce qui nous est défendu ce ne sont
pas seulement les actes extérieurs, mais tout ce qui nous incline
à les commettre : « Il a été dit aux anciens : Tu ne commettras
pas d'adultère. Et moi, je vous dis : Quiconque regarde une
femme avec convoitise a déjà, dans son cœur, commis V adultère
avec elle» (Matthieu V, 28). Une .mauvaise pensée, un mauvais
regard, un mauvais désir pleinement acceptés et voulus sont
déjà des péchés.
La pureté est aussi respect de notre corps ; « Fuyez la fornication
; celui qui la commet pèche contre son propre corps.
Ne savez-vous pas que votre eorps est un temple du Saint-
Esprit. Glorifiez donc Dieu dans votre corps * (I Corinthiens VI,
19-20). Le respect de notre corps s'exprime d'abord par la
réserve des gestes, la tenue du langage, la décence des costumes,
par tout ce que l'on appelle la pudeur.
Respecter notre corps, c'est n'en faire que l'usage voulu et
permis par Dieu. Toute recherche volontaire du plaisir en
dehors du mariage est coupable. Dans le mariage lui-même, la
morale impose ses lois, et la prudence demande aux époux de
ne pas aller jusqu'aux limites du permis, mais de pratiquer,
même dans l'usage des plaisirs légitimes, une modération, une
délicatesse et une réserve qui permettent à l'amour de garder
Ia note spirituelle sans laquelle il ne serait plus un amour
humain et à la volonté de rester maîtresse d'elle-même en vue
des renoncements et des sacrifices auxquels peut être appelé
t (uit foyer chrétien.
Que faut-il faire, mes Frères, pour rester fidèles à la chasteté
f
D'abord il faut y croire. Le monde d'aujourd'hui la tourne
én dérision et exalte la liberté totale des instincts. Que cela ne
nous étonne pas. Nôtre-Seigneur nous a dit de la chasteté qu'elle
est un mystère et un scandale pour le monde : «c Tous ne comprennent
pas ce langage, mais ceux à qui c y est donné -» (Matthieu
XIX, ll). TI nous dit aussi qu'elle est la condition indispensable
de toute vie de foi : «Bienheureux les cœurs purs, car ils verront
Dieu » (Matthieu VI, 8). Précisément, parce que noiifr
sommes chrétiens et que nous vivons dans la foi, sans orgueil,