M - Diocèse de Quimper et du Léon
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— uz —<br />
Mariage religieux <strong>de</strong>s non-pratiquants ?<br />
A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Monseigneur l'Evêque, le R. P. Rogu<strong>et</strong> o p<br />
dicteur <strong>du</strong> Centre <strong>de</strong> Pastorale Liturgique, o bien voulu rediger<br />
/importante note suivante, dont nous le remercions vivement.<br />
Entre les sept sacrements, le minage est tout à tait différent <strong>de</strong>s autres<br />
Ce qu. le s.ngularise particulièrement, c'est qu'il existait avant d'être un sacrement<br />
.nsftue par le Christ. Dieu, dès qu'il a créé l'homme <strong>et</strong> Ia femme, les a<br />
un,, en - une seule chair.. Ainsi le mot <strong>de</strong> .mariage, avant <strong>de</strong> désigner un<br />
sacrement <strong>de</strong>s,gne une fonction <strong>de</strong> nature, antérieure à la loi positive <strong>de</strong> l'Anc.enne<br />
Alliance <strong>et</strong> antérieure à lo fondation <strong>de</strong> l'Eglise.<br />
Mais Jésus-Christ o donné à c<strong>et</strong>te union <strong>de</strong> l'homme <strong>et</strong> <strong>de</strong> la femme une<br />
signification sublime : celle <strong>de</strong> l'union qui existe entre lui-même <strong>et</strong> l'Eglise<br />
son Epouse, ll a réalisé c<strong>et</strong>te union sur la Croix, lorsque <strong>de</strong> son côté ouvert<br />
caufèrent I eou <strong>et</strong> e sang, image <strong>de</strong>s sacrements - Baptême <strong>et</strong> Eucharistie -<br />
qu, font I Eghse : le Baptême constitue l'Eglise en lui donnant <strong>de</strong>s enfants par<br />
une nouvelle naisance; l'Eucharistie rassemble <strong>et</strong> nourrit quotidiennement<br />
I Eglise dans un banqu<strong>et</strong> nuptial où s'exprime <strong>et</strong> s'approfondit son amour. (Ainsi<br />
<strong>du</strong> cote ouvert d Adam endormi était née son épouse, son ai<strong>de</strong> semblable à lui,<br />
la Mere <strong>de</strong>s vivants).<br />
C<strong>et</strong>te nouvelle signification <strong>du</strong> mariage se réalise lorsque <strong>de</strong>ux baptisés se<br />
marient conformément aux lois <strong>de</strong> l'Eglise. Il est à souhaiter, certes, qu'ils fassent<br />
<strong>de</strong> leur mariage une union dans le Christ, qui favorisera l'épanouissement<br />
<strong>de</strong> leur vocation à la saint<strong>et</strong>é, <strong>et</strong> qui sera donc une vivante image <strong>de</strong> l'union<br />
<strong>du</strong> Chnst <strong>et</strong> <strong>de</strong> son Eglise. Cest ainsi que le mariage, dit saint Thomas, jouit<br />
<strong>du</strong>ne certaine prééminence parmi les sacrements, en raison <strong>de</strong> sa signification<br />
(IM , qu. 65, orL 3, A m ).<br />
Il semblerait donc que lorsque <strong>de</strong>ux baptisés veulent se marrer sans entrer<br />
dans ces perspectives très élevées, leur mariage ne répond pas aux vues <strong>du</strong> Seigneur<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> son Eglise, <strong>et</strong> l'on serait tenté alors <strong>de</strong> leur interdire un sacrement<br />
qu ils vont sans doute profaner.<br />
Mais il fout rej<strong>et</strong>er ce rigorisme, Car <strong>de</strong>ux baptisés, <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> leur baptême,<br />
<strong>et</strong> quand bien même ils auraient oublié les obligations <strong>et</strong> l'idéal <strong>de</strong> celui-ci<br />
ne peuvent contracter un vrai mariage qui ne soit un mariage chrétien. En leur<br />
<strong>de</strong>consedlant ou en Ieur refusant Ie mariage chrétien, auquel /7s ont droit on<br />
les condamne a v.vre en concubinage, dans l'état <strong>de</strong> pécheurs publics<br />
S .ls n'étaient pas baptisés, il n'en serait pas ainsi : <strong>de</strong>ux païens qui se<br />
manent <strong>de</strong> façon purement civile, selon leur conscience, avec l'intention <strong>de</strong><br />
faire un vrai mariage (c'est-à-dire : qui n'exclue pas Ies enfants, qui soit unique<br />
<strong>et</strong> indissoluble) contractent un vrai mariage, effectivement indissoluble aux<br />
yeux <strong>de</strong> I Eglise elle-même. Un signe en est que, si ces <strong>de</strong>ux païens se convertissent<br />
<strong>et</strong> reçoivent Ie baptême, leur mariage <strong>de</strong>vient par le fait meme un<br />
facrement, sans qu'il soit besoin d'une nouvelle cérémonie à l'église<br />
Tout ceci, qui peut paraître bien complexe, tient à la complexité même <strong>du</strong><br />
menage, a lo fois fonction <strong>de</strong> nature <strong>et</strong>, pour les baptisés, sacrement. Quelle<br />
que soit la sublimité <strong>du</strong> sacrement, il s'enracine en quelque sorte dans l'institution<br />
naturelle <strong>du</strong> mariage. C'est pourquoi le sacrement, dans sa validité<br />
meme, dépend non pas seulement <strong>de</strong> Ia volonté <strong>de</strong> l'Eglise, <strong>de</strong> la présence <strong>du</strong><br />
pi<strong>et</strong>re, ou <strong>de</strong> l'intention pieuse <strong>de</strong>s futurs, mais <strong>de</strong>s conditions juridiques (par<br />
Archives diocésaine <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
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exemple la discipline <strong>de</strong>s empêchements <strong>de</strong> mariage) qui qualifient le contrat.<br />
Ce contrat humain est en eff<strong>et</strong> la « matière - même <strong>du</strong> sacrement. C'est<br />
pourquoi certains mariages, pourtant contractés <strong>de</strong>vant l'Eglise <strong>et</strong> avec sa<br />
bénédiction, peuvent <strong>et</strong>re reconnus <strong>et</strong> déclarés nuls (mais non pas « annulés -)<br />
i'il manque une condition nécessaire à la validité <strong>du</strong> contrat, par exemple la<br />
liberté <strong>du</strong> consentement. Ainsi le mariage n'est pas, comme l'Eucharistie ou<br />
l'Ordre, premièrement une réalité religieuse <strong>et</strong> liturgique: il est premièrement<br />
une réalité humaine, juridique, sociologique, à laquelle la qualité <strong>de</strong>s<br />
baptisés, chez ses contractants, donne une valeur religieuse.<br />
Revenons donc au cas <strong>de</strong> baptisés négligents, non pratiquants, peut-être<br />
meme incroyants, qui veulent se marier à l'Eglise. S'ils veulent faire un vrai<br />
mariage, s'ils sont d'accord avec l'Eglise au moins sur ce point qu'ils veulent<br />
s'unir exclusivement <strong>et</strong> pour toujours, sans rej<strong>et</strong>er la possibilité d'avoir <strong>de</strong>s<br />
enfants, ils onf droit au mariage religieux.<br />
Sans doute, ce foyer ne réalise pas l'intention <strong>du</strong> Christ. Le sacrement <strong>de</strong><br />
mariage ne procurera pas à ceux qui le contractent ainsi <strong>de</strong>s grâces <strong>de</strong><br />
saint<strong>et</strong>é conjugale pour lesquelles le Christ l'a institué. Ce sera néanmoins<br />
un vrai mariage, un mariage chrétien. Le jour où ces époux se convertiront,<br />
ils recevront les grâces attachées à leur état, <strong>et</strong> le sacrement atteindra sa<br />
fin. Tout <strong>de</strong> même qu'un baptisé qui veut être baptisé, sans se convertir profondément,<br />
est véritablement baptisé, mais ne recevra la grâce <strong>du</strong> baptême<br />
que lorsqu'il se convertira. Il y a cependant c<strong>et</strong>te différence qu'un païen qui<br />
n'est pas décidé à se convertir ne doit pas se faire baptiser. N'appartenant<br />
pas à l'Eglise, rien ne l'oblige à y entrer en recevant un sacrement dont il<br />
refuse l'eff<strong>et</strong> essentiel. Tandis que <strong>de</strong>ux baptisés, engagés dans l'ordre surnaturel,<br />
ne peuvent s'unir en mariage en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> mariage chrétien.<br />
II est certes douloureux pour un prêtre d'être obligé <strong>de</strong> consentir à <strong>de</strong><br />
tels mariages. Ils sont imparfaits, regr<strong>et</strong>tables, ils ne sont pas condamnables.<br />
Ms constituent une pierre d'attente pour une vie plus conforme à la<br />
volonté <strong>du</strong> Christ En les refusant, on brise un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers liens qui rattachaient<br />
encore à l'Eglise ces chrétiens bien imparfaits.<br />
Quelle que soit sa ferveur <strong>et</strong> la hauteur <strong>de</strong> son idéal, l'Eglise est trop<br />
respectueuse <strong>de</strong> l'ordre naturel, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s volontés sincères — quoique mal éclairées<br />
<strong>et</strong> même pécheresses — <strong>de</strong> ses enfants, pour perm<strong>et</strong>tre que <strong>de</strong>s baptisés,<br />
qui lui appartiennent malgré leurs infidélités, soient chassés loin d'elle por<br />
une rigueur excessive. L'Eglise est faite <strong>de</strong> pécheurs : si elle voulait les rej<strong>et</strong>er<br />
tous dans les « ténèbres extérieures », elle pourrait paraître plus fervente<br />
<strong>et</strong> plus forte. En réalité, elle se ré<strong>du</strong>irait à une secte <strong>de</strong> « parfaits » refermée<br />
sur elle-même, <strong>et</strong> dans laquelle il n'y aurait plus ni miséricor<strong>de</strong> ni possibilité<br />
<strong>de</strong> renouvellement. Par ses élites, l'Eglise doit être un levain dans Ia<br />
pâte. Mais s'il n'y a plus <strong>de</strong> pâte, le levain <strong>de</strong>viendra le «levain <strong>de</strong>s Pharisiens<br />
», sons vie <strong>et</strong> sans influence.<br />
A.-M. ROGUET.<br />
• Une religieuse centenaire. — La province d'Amérique<br />
<strong>de</strong>s Filles <strong>du</strong> Saint-Efprit a fête te centième anniversaire <strong>de</strong><br />
"-Vl/r André ffr ht Cmir. née à Plounéour-Méntez le i3 Janvier<br />
l'SSffi Enl rre dans la Congrégation <strong>de</strong>s Filles t\u Saint-Esprit,<br />
elle u fait profession le 2$ Auût 188.Î <strong>et</strong> élie a enseigné au Con-