M - Diocèse de Quimper et du Léon

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•Archives diocésaines de Quimpe et Lé — G82 — — 683 —. PARTIE NON OFFICIELLE Fêtes de lo semaine. Dimanche 13 Novembre. — 2T dimanche après la Pentecôte. Lundi 14. — S. Josaphat, évêque et martyr. Mardi 15. — S. Albert le Grand, docteur. Mercredi 16. — Ste Gertrude, vierge. Jeudi 17, — S. Grégoire le Thaumaturge, évêque, Vendredi 18. — Dédicace des Basiliques S. Pierre et S. Paul à Rome. Samedi 19, — Ste elisabeth, veuve. Dimanche 20. — Dernier dimanche après la Pentecôte. Intentions recommandées. Adoration perpétuelle: 13-14 Novembre, Motreff. 15-17 Novembre, Saint-Ségal. 18-19 Novembre, Locunolé. 20-24 Novembre, Le Relecq-Kerhuon. Nos amis défunts : Sœur Marie-Marthe, des Religieuses Ursulines de Saint-Polde-Léon; M. Hyacinthe Cloarec, de Santec, père de M. Vabbê Louis Cloarec, professeur au collège St-Joseph, Morlaix. Kouumes •Fraternité Catholique des Malades. — On sait le bon travail que fait dans le diocèse Ia Fraternité Catholique des Malades. Pour son cinquième anniversaire dans Je Finistère elle entreprend la réalisation dun Foyer d'accueil de malade'* et jniirmes. Ceux qui voudraient aider les responsables et les malades a mener à bien ce projet peuvent s'adresser aux permanences de la Fraternité à Brest, 4, rue Blanqui, et à Quimper lique des Malades a Quimper). • lle de Sein. — JI. le vicaire général Prigent a béni IPS nouveaux vitraux de l'église paroissiale do Hio de Sein ic;r.i^, Re 'll 0i . te , S - 7~ U Vil,a Manrèse ' 5. rue Fauveau, Clamart £££ V de fa 'f f iaraitre ta "ste de ses diverses retraites : proies, hommes, ménages, jeunes gens, fiancés. Ecrire au R P fuperieur. " RÉÉDUCATION DES BÈGUES « Cours particuliers ». - Mlle LUCAS, rue de la Poste Guéméné-Penfao (Loire-Atl.). MARIN DU PÉTROLE Amis sédentaires de uns pétroliers, c'est à vous que cet article e-l adressé ; son bul est de vous faire entrevoir très rapidement quelques-uns des problèmes humains qui rendent vutiv vie si différente de eefàe de voà amis marins. Six heures du matin, le taxi vient de s'arrêter devant la porte de l'immeuble ; un-dernier baiser au bambin qui dort dans son petit lit et qui dans son subconscient répond par un sourire au soupir douloureux du papa, ; l'ultime étreinte à l'épouse et aux deux grands (8 et 5 ans). Valises, serviette. La séparation est consommée : encore une de plus', chaque fois plus pénible. Brouhaha de la âre. Recherche d'un compartiment vide. Rêveries. doux souvenirs, projets... Bordeaux-Sainl-Jeah. O. N. l'. Visite médicale. Bee d'Ambès : d'un seul coup, la vue du « Caltex »... accosté produit son effet, remet dans l'ambiance du métier ; en franchissant la coupée, quelques pensées : «Six mois à être le chien du bord », une main de fer dans un gant de velours. à peine sur le pont, réalités immédiates : présentations rapides : « X..., second capitaine ». Valises et serviettes remisées dans UÛcoin d'une cabine en attendant, des heures moins chargées. Le second qui débarque enlève sa combinaison de travail et capèle Ie costume de ville (mis à l'air Ia veille, mais sentant encore un peu le renfermé), le second qui «prend» l'ait l'inverse et tous deux se disent les choses essentielles pour que Ia « barque » continue h tourner. Le reste. Ies détails, on verra cela après..., les papiers sont classés dans les tiroirs, on les regardera en mer. Taxi, valises, serviette, serrements de mains... Bon voyage à tous... Celui qui reste- avec un sourire mélancolique répond : « Bon congé. » Et, déjà, il est pris dans une ronde étourdissante : des embarquements de matériel et des vivres, d'assèchement, de tuites, de pompe désamorcée, etc. Ah! vieillir; on demande toujours à vieillir dans notre metier qui se passe toujours à attendre : attendre la marée pour partir, attendre que la brume se lève, attendre que la tempête diminue, attendre l'arrivée k l'escale pour a vo i i le courrier tant désiré, attendre le retour pour revoir l'épouse, attendre le congé, attendre... la retraite ; mais. d'ici là, c'est cher d'avoir attendu si souvent pour commencer à ne plus vouloir attendre... la mort. Largues partout... Trois coups de sifflet pour saluer la terre qui s'éloigne. En route pour le Golfe Persique ; quarante jours avant de revoir Ambès..., sauf imprévu. Le premier soir à la mer, chacun a grande hâte de s'isoler dans sa vie intérieure qui s'étire ou .se déchire à nouveau. Bah I pensez-vous, le marin a l'habitude de quitter sa famiIle, il a la belle vie en mer, du bon air, il voit des beaux pays, etc., eh bien non, rien de cela n'est vrai : le marin du pétrole prend, par* nécessité, l'habitude de sou (Tri r loin dès siens, en mer it travaille-
— 681 — trés dur et parfois plus de douze heures par jour, il respire très couvent l'odeur des gaz que les raffineurs connaissent bien, il ne voit aucun pays réellement, car il n'y reste que ferès rarement plus de vingt-quatre heures et il n'a pas le temps de sortir à .terre..., m,rne pa? pour se faire couper les cheveux, Pendant les quatre ou cinq jours de la traversée, on fait le dégazage des citernes ; enlever les résidus de crude. Les hommes qui sortent des tanks sont entièrement moulés de cette boue bitumeuse qui ne peut étre enlevée que par un lavage comf1 let -au pétrole. Toutes Jes quatre heures, les bordées de quarts se leièvent sans trève, aussi dit-on souvent que- sur un navire il y. a constamment des gens qui vont manger et dormir ou qui en viennent. Mais ce qui n Vs t pas dit assez c'est que se lever, chaque soir, à 22 h. 45 sans avoir pu fermer l'œil en raison de Ia chaleur, et assurer la responsabilité du navire (pont et machine intimement liés) jusqu'à 3 heures du malin : c'est dur. Gibraltar, les côtes d'Algérie, Pantellaria, Malte, tout ceta -est aperçu comme un mirage sans espoir car le premier arrêt est Port-Saïd. I /officier de santé et la police effectuent les formalités d'entrée alors que le navire est encore dans le chenal -d'accès. I/amarrage est à peine commencé que le bord est envahi par toutes sortes de gens : officiels, marchands, gardiens, changeurs, elc, et wleurs, aussi faut-il se méfier terriblement et fermer soigneusement portes et hublots avant de quitter sa cabine. Les quelques heures du séjour se passent dans une excitation fiévreuse, car il y a tant à faire, ll faut appareiller à l'heure précise qui est impartie pour prendre la place dans le convoi des navires qui vont transiter le canal. Quittant Port- Saïd a 9 heures, par exemple, la sortie à Suez s'effectue aux environs de 1 heure le lendemain matin. Trois jours de Mer Rouge, extrémement pénibles entre mai et octobre ; quatre jours ,1e long de ces côtes d'Arabie qui offrent un pavsage de désolation et d'inhospitalité totale. Durant l'été, lorsque l'on franchit le détroit d'Ormuz qui marque l'accès au Golfe Persique : c'est 1 enfer qui s'ouvre et le séjour va durer cinq jours au minimum jusqu'au passage de retour au même point. Randar Mashur : quatre appontements modernes, beaucoup de tuyaux, une baraque (avec l'air conditionné) servant de club et, tout autour Je désert affreux, sordide, avec des mouches, des moustiques et'un soleil écrasant : en août, parfois 45° à l'ombre, 60 à 65° au soleil' i eau de mer à 36°, la crude que l'on charge à 44°. La traversée de retour est aussi monotone que celle de l'aller. Le séjour à Ambes est de vingt-deux heures et l'on repart pour Sidon :, amarrage sur bouées; «pêche» du flexible, branchement six heures pour charger les seize mille tonnes et l'on repart. Comment l'équipage passe-t-il son temps ? Pour ceux qui font ïe quart ; dix ou onze heures de travail et cela sans arrêt d'un Quimper éon — 68r> — seul jour, deux heures pour les repas, une petite pose en quittant le quart, la douche, la lessive, le repassage, chercher un coin sur le pont où il y'a' tin peu d'air pour installer le lit de camp. lire quelques instants et surtout «essayer» de dormir ; fair est tellement numide parfois que le moindre slip colle h la peau môme lorsque l'on ne sue pas. Pour ceux qui travaillent à la journée (de 6 heures à 19 heures), les soirées permettent une certaine détente : une partie de cartes en écoutant la radio et surtout la -x nuit fraîche ». Le dimanche est marqué : le matin par une propreté plus .approfondie des locaux, l'après-midi par un exercice d'embarcations et d'incendie. Vers 15 heures, l' officiers non de quart se réunissent pour un bridge, les hommes la beiote. un ping-pong, un p?u de lecture ou... du raccommodage df- bleus de chauffe fatigués. Le marin du pétrole est vraiment prisonnier du navire. Il ne s'en étonne pas, car il a choisi librement, mais, parfois, les chaînes font très mal : les joies, les peines, les anxiétés, Ies malheurs allègent ou alourdissent au rythme des lettres bonnes ou mauvaises. Les vies se brisent ou se soudent à l'échelle de la force et de la valeur morales des époux. Le bonheur mutuel dans l'absence est proportionnel h la grandeur mystique que l'on s'en fait et aux p?ines intimes que l'on ressent. Est-ce à dire que Ie métier - de marin, et plus spécialement •celui du pétrole, est une sinécure ? Non, certes. En lui-même, il est p T enant, l'homme peut se former et s'élever à l'image de ses responsabilités dans les difficultés soudaines qiu surgissent trés souvent ; le chef peut soulager les misères physiques et morales: la communauté de bord peut devenir une grande famille ; lea fins de mois sont, en général, plus rentables qu'à terre ; cela justilie-t-il toujours les gros sacrifices qu'il faut s'imposer ? La réponse ne peut s'exprimer par des mots, mais par des sentiments (jne seul le eoeur peut ressentir. Après plusieurs voyages, les six mois d'embarquement se sont écoulés, ni vite ni lentement : ça fait quand même stx mois qui n'ont pas compté pour la vraie vie. Seul, le marin qui part en rongé peut dire si son esprit s'est enrichi au cours des méditations, des veilles ; seul, bientôt, après deux mois au milieu des siens, il pourra conclure si son bonheur familial s'est affermi ou si son sacrifice périodique d'exilé se renouvellera en vain. Devant la sortie de la gare, joie immense : deux bambins -qui sautent au cou de papa retrouvé, la maman, très émue, qui tient le tout-petit dans ses bras. Soixante jours de congé, c'est merveilleux. Taxi. On est bien chez soi ; ne pensons à rien d'autre qu'au présent ; mais en voyant les valises qui sont encore 'tans l'entrée, un silence se fait, une ombre plane : c'est si rapidement pass** deux mois quand il faut les vivre trois fois plus vite que tout le monde... Golfe Persique. C. R. 1 (Extrait d* « A Dieu rat*)
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