Les relations ville-campagne - DRAAF Rhône-Alpes
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Contexte territorial et réglementaire des <strong>relations</strong> <strong>ville</strong>-<strong>campagne</strong><br />
Cette capacité méthodologique est également critiquée en France et ne garantie pas l’efficacité<br />
des actions qui en découlent. En effet, un des premiers constat est celui de la difficulté pour les<br />
acteurs de se détacher des procédures classiques, fortement ancrées. Ainsi, les obligations<br />
méthodologiques de la démarche contractuelle demeurent difficiles à mettre en œuvre. <strong>Les</strong> acteurs<br />
publics n’ont pas encore l’habitude de travailler en partenariat et de manière transversale. Par<br />
ailleurs, les contrats de territoires sont assez lourds et longs à mettre en place, d’autant plus qu’ils<br />
dépendent de différentes sources de financement, sectorielles, qui seront à mobiliser de<br />
manière croisée. La difficulté peut encore être accrue dans le cadre du FEADER pour la<br />
mobilisation de contre-parties publiques. Enfin, la constitution de partenariat et la mobilisation des<br />
acteurs allongent également la démarche, engendrant parfois une démotivation des<br />
partenaires et une perte de crédibilité vis à vis des contrats. Dans ce contexte, l’appel à projets<br />
lancé par la DRAF doit tenir compte de ces difficultés tout en incitant les acteurs à intégrer cette<br />
méthode de travail.<br />
Ces temps longs, contrairement à ce qui a été dit dans les premiers paragraphes, peuvent avoir un<br />
effet pervers et déstabiliser le contrat et les acteurs. Pour certains, un contrat succède à un autre<br />
sans que le bilan du premier ne soit effectué et sans que les nouveaux aspects du second ne<br />
soient clairement définis et exposés. L’impression générale qui en résulte est que les intitulés<br />
des contrats évoluent plus que leurs contenus, d’où parfois un certain manque d’intérêt des<br />
acteurs pour les nouveaux contrats : « ils donnent souvent aux acteurs, élus aussi bien que<br />
fonctionnaires, un sentiment de “ valse des étiquettes ” » (Gaudin, 1999). <strong>Les</strong> contrats semblent<br />
seulement permettre à obtenir des financements pour réaliser les projets des territoires et<br />
favorisent ainsi les démarches opportunistes.<br />
Finalement, la contractualisation n’apporte pas systématiquement de nouvelles méthodologies de<br />
travail puisqu’elle est très dépendante des acteurs qui la mettent en œuvre et peut donc parfois<br />
ressembler énormément à une politique classique de logique de guichet.<br />
II.2.b.2 La capacité de régulation<br />
L‘élaboration de projets partagés par différents acteurs et poursuivant de multiples objectifs est<br />
permise par la contractualisation, qui incite les partenaires à trouver un accord. <strong>Les</strong> acteurs<br />
engagés dans le contrat sont amenés à coopérer sur une durée suffisamment importante pour<br />
créer des liens pérennes. La connaissance mutuelle, approfondie durant le partenariat, des<br />
moyens de chacun, favorise une utilisation optimale des ressources. Le contrat permet donc de<br />
réguler les rapports. Ainsi, la contractualisation donne lieu, pour Gérard Marcou (1997) 46 , à un<br />
« apprentissage institutionnel qui impose aux participants de produire ensemble des objectifs et<br />
des intérêts communs qui les rendent, dans une certaine mesure, solidaires vis-à-vis de leurs<br />
logiques organisationnelles respectives ». Cet apprentissage peut fonctionner dans les cas où les<br />
acteurs des collectivités acceptent de régler leur fonctionnement par rapport aux autres, ce qui<br />
n’est pas toujours évident.<br />
Cette régulation des contrats n’est pas encore systématique et n’est surtout pas encore fondée sur<br />
une co-construction des échanges. L’Etat, pour certains de ces contrats, explicite les règles de<br />
46 Directeur du Groupement d’Intérêt Scientifique “Groupement de Recherche sur l’Administration Locale en<br />
Europe” (GRALE), Université Paris I<br />
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