Les relations ville-campagne - DRAAF Rhône-Alpes
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Contexte territorial et réglementaire des <strong>relations</strong> <strong>ville</strong>-<strong>campagne</strong><br />
but de présenter un projet de territoire solide. Selon l’arbitrage que font les institutions qui les<br />
produisent, certains territoires peuvent être exclus, d’autres au contraire favorisés afin d ‘équilibrer<br />
et répartir les attributions. Cependant, chaque institution a tendance à favoriser les territoires<br />
qu’elle soutient, au détriment des autres. Ce système facilite également les pressions venant des<br />
élus locaux et les situations de conflits suite aux décisions prises.<br />
<strong>Les</strong> acteurs des territoires peuvent avoir le sentiment, surtout en début de programmation<br />
comme c’est le cas actuellement, de crouler sous les appels à projets. Leur stratégie consiste à<br />
répondre à un maximum d’entre eux, souvent dans de brefs délais, afin d’obtenir un maximum de<br />
financements, ne sachant pas comment se fera la suite des attributions au cours du programme.<br />
La précipitation engendrée par cette technique ne favorise pas la qualité des candidatures<br />
et surtout, tant à augmenter la frustration des territoires qui n’ont pas de moyens<br />
conséquents. L’appel à projets devient donc un simple instrument de mobilisation croisée de<br />
financements.<br />
On a vu que l’Etat ne portait plus autant d’ambition qu’auparavant dans ces politiques<br />
territoriales, il est tout de même en lien avec les territoires de projet à travers des instruments<br />
contractuels comme les appels à projets et les procédures sectorielles. Du côté des financements,<br />
ces territoires sont davantage tributaires de la Région, des Départements et parfois des<br />
communautés de communes qui les constituent. Cette dépendance explique les différences d’une<br />
région à l’autre. L’Etat ne cherche plus à regrouper ses financements dans un projet contractuel<br />
unique. La multiplication des appels à projets, contractualisation « en miettes » selon Nicolas<br />
Portier 48 (Rey-Giraud, 2007) risque de fragiliser les territoires de projet en les transformant en<br />
simples collectivités exécutantes des politiques nationales et sectorielles et en favorisant les<br />
attitudes opportunistes des territoires. De fait, la robustesse des territoires de projet doit être<br />
encore plus forte pour le portage. De même, le partage du projet par les acteurs du territoire<br />
est d’autant plus nécessaire pour obtenir des financements.<br />
En <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong>, mais pas seulement, on observe une forte imbrication entre les territoires ruraux<br />
et les territoires urbains. Même si les politiques territoriales tendent à considérer l’urbain et le rural<br />
de manière conjointe, dont le meilleur exemple est sans doute les Pays et dans une moindre<br />
mesure les PNR, l’urbain domine dans les territoires de projet, comme on l’a vu pour les Pays<br />
ou dans les Contrats d’agglomération. On peut donc s’interroger sur la réelle prise en compte du<br />
rural dans les projets de ces territoires. Par ailleurs, si les politiques publiques, de plus en plus<br />
territoriales, ne traitent pas les espaces urbains et les espaces ruraux de manière distincte, elles<br />
se superposent et se multiplient, chaque niveau administratif possédant son<br />
échelle d’action : l’Etat, les Pays ; la Région <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong>, les CDRA et certains Départements,<br />
des découpages spécifiques. Ainsi, cette problématique ne peut être prise en compte de manière<br />
véritablement efficace. Ce cloisonnement ne permet pas de répondre aux enjeux des territoires.<br />
Le « mille-feuille » français a pour conséquence le cloisonnement entre les procédures. En<br />
effet, chaque institution donne ses propres orientations à sa politique, sans concerter les autres.<br />
48 Délégué général de l’Assemblée des Communautés de France<br />
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