Les relations ville-campagne - DRAAF Rhône-Alpes
Les relations ville-campagne - DRAAF Rhône-Alpes
Les relations ville-campagne - DRAAF Rhône-Alpes
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Conditions de mise en œuvre de partenariats solidaires urbain-rural<br />
Cependant, de nombreux exemples montrent que ces partenariats sont difficiles à mettre en<br />
place, que ces agglomérations ont peu de liens officiels avec leurs territoires périphériques,<br />
surtout ruraux. <strong>Les</strong> territoires ruraux ne se sentent pas toujours suffisamment armés pour amorcer<br />
un dialogue avec l’agglomération la plus proche. Le seul partenariat souvent instauré se fait au<br />
niveau des SCOT. Pour leur élaboration, les élus de territoires urbains et ruraux sont assis autour<br />
de la même table et traitent les mêmes enjeux. Toutefois, le périmètre des SCOT couvrant les<br />
grandes agglomérations est en réalité celui de l’aire d’influence de l’agglomération 75 et il ne permet<br />
pas de mettre en œuvre des projets, mais seulement de donner des orientations générales de<br />
développement. <strong>Les</strong> enjeux concernent alors davantage le secteur urbain. Ces documents sont<br />
pourtant souvent axés sur la question de la préservation des espaces agricoles et verts et sur la<br />
densification du bâti. La question se pose alors pour les territoires situés au-delà du périmètre du<br />
SCOT qui peuvent voir les effets pervers se déporter sur leur territoire, s’ils ne possèdent pas de<br />
documents de planification dans le même esprit. <strong>Les</strong> agglomérations établissent aussi des<br />
partenariats avec leurs territoires ruraux à l’occasion de projets récréo-touristiques (exemple du<br />
Grand Lyon) ou de loisirs. Cependant, ces territoires ne sont pas reconnus dans ces<br />
partenariats comme des territoires multi-fonctionnels. Or, les territoires ruraux ne sont pas<br />
seulement des poumons verts pour les grandes <strong>ville</strong>s.<br />
<strong>Les</strong> petites <strong>ville</strong>s ont dans ces logiques de compétitivité des territoires une place<br />
importante à jouer. Au vu des mutations que subissent les territoires, notamment ruraux, et du<br />
développement de l’économie résidentielle, elles ont un rôle important dans l’accompagnement<br />
des mutations des activités notamment au niveau de la mobilité, des besoins en services<br />
nouveaux (à la personne). <strong>Les</strong> petites <strong>ville</strong>s ont des fonctions différentes de celles des<br />
agglomérations, qui sont essentielles au développement du milieu rural : proposer de<br />
nouveaux services adaptés aux mutations de ces territoires, participer au développement<br />
économique et culturel en proposant des équipements dimensionnés à la problématique rurale.<br />
Leurs besoins de nature et de loisirs étant moins exacerbés et leur taille leur permettant d’être plus<br />
proches des espaces ruraux périurbains, on peut supposer que des <strong>relations</strong> plus solidaires seront<br />
instaurées.<br />
Si l’on aborde ensuite la question de la gouvernance de ces territoires, on pourrait tout à<br />
fait imaginer que les territoires ruraux se structureraient autour d’une <strong>ville</strong>-centre (comme<br />
c’est déjà le cas dans les intercommunalités ou les bassins de vie) constituant ainsi de véritables<br />
territoires de projets cohérents et efficaces. Ces <strong>ville</strong>s-centres forment un intermédiaire entre les<br />
territoires ruraux et les grandes agglomérations (qui les incluent dans leur aire d’influence), en<br />
remplissant des fonctions différentes, mais complémentaires. Ces territoires ne doivent pas être<br />
exclus des fonctions des grandes <strong>ville</strong>s. Pour cela, il est nécessaire d’avoir un ancrage<br />
territorial fort dans les projets des <strong>ville</strong>s et des <strong>campagne</strong>s afin qu’ils soient compétitifs et<br />
spécifiques au territoire. La <strong>ville</strong> centre peut être alors un lieu de reconstruction de la ressource<br />
territoriale. Ces pôles urbains ont parfois des « spécifications », comme Le Cheylard en Ardèche,<br />
pôle industriel dans le textile de haute technologie et le bijou de fantaisie, grâce à des savoirs-faire<br />
locaux. Dans ce cas, il s’agit d’activités fortement territorialisées, difficiles à délocaliser, participant<br />
à un ancrage territorial fort et surtout à une indépendance vis-à-vis de grands pôles urbains.<br />
75 Cf. SCOT Métropole Savoie, Strasbourg, Montpellier<br />
88