02.08.2013 Views

Les relations ville-campagne - DRAAF Rhône-Alpes

Les relations ville-campagne - DRAAF Rhône-Alpes

Les relations ville-campagne - DRAAF Rhône-Alpes

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Conditions de mise en œuvre de partenariats solidaires urbain-rural<br />

techniques de conservation, la facilité des transports, les goûts des consommateurs. Toutes les<br />

<strong>ville</strong>s aujourd’hui sont approvisionnées à l’échelle mondiale. Si l’on écarte les risques de crise<br />

(grève des transporteurs, augmentation du coût des carburants…), quelles sont les raisons de<br />

conserver l’agriculture près des <strong>ville</strong>s (Donadieu, 2004) 52 ?<br />

Le risque de crise alimentaire est déjà pris en compte dans certains pays où l’espace agricole<br />

menacé est strictement contrôlé par les pouvoirs publics comme au Québec, aux Pays Bas ou en<br />

Suisse. Ce n’est pas le cas dans la plupart des autres pays où l’espace agricole est considéré<br />

comme une abondante réserve foncière de construction. Or, il existe une deuxième raison pour<br />

conserver l’espace agricole près des <strong>ville</strong>s. Il peut rendre des services non agricoles, que les<br />

<strong>ville</strong>s peuvent prendre l’habitude de comptabiliser et de rémunérer.<br />

L’espace agricole protège les <strong>ville</strong>s de nombreux risques. Dans certains cas, ils servent de<br />

coupe-feu aux incendies grâce notamment à la viticulture. Egalement, lors d’inondations les<br />

prairies plus ou moins arborées des lits majeurs des fleuves et rivières servent à ralentir la<br />

propagation de l’eau. Cet espace sert également à protéger la pollution des eaux des <strong>ville</strong>s avec<br />

des terres cultivées sans pesticides et engrais dans les zones de captage. C’est l’exemple de<br />

Munich (Mabilais, 2004) qui a fait des démarches d’acquisition foncière afin de maîtriser la gestion<br />

des espaces boisés. Une charte de l’agriculture a par exemple été signée entre Cap l’Orient (la<br />

communauté d’agglomération de Lorient) et les organisations agricoles (chambre d’agriculture,<br />

syndicats, groupe de développement agricole). Cette charte prévoit notamment des espaces<br />

d’information et de dialogue, une incitation à la diversification de production, au respect de<br />

l’environnement et une plus forte prise en compte des espaces agricoles dans les documents<br />

d’urbanisme. L’idée est que l’agglomération et son environnement rural, incluant sa composante<br />

agricole, ne pourront se développer sereinement que de manière concertée (Colin, 6 mai 2008).<br />

De ce point de vue, l’espace agricole, d’utilité publique, est plus un bien collectif qu’un bien<br />

commun. Si les agriculteurs abandonnent ce rôle c’est aux collectivités et aux services techniques<br />

urbains de prendre en charge le maintien agricole ou sylvicole de ces espaces.<br />

Il existe, en France et en Europe, plusieurs façons de construire l’agriculture en tant que bien et<br />

service commun aux habitants de la <strong>ville</strong>. <strong>Les</strong> unes s’attachent à conserver les espaces, c’est-àdire<br />

à éviter autant l’urbanisation que le départ des agriculteurs. <strong>Les</strong> autres cherchent à<br />

singulariser les produits agricoles et par voie de conséquence, les espaces et les paysages qui<br />

les portent. <strong>Les</strong> dernières sont plus sensibles aux valeurs sociales que peut porter l’activité<br />

agricole, tant dans le domaine de l’insertion sociale, que dans celui des loisirs.<br />

La création des parcs agricoles est une étape supplémentaire dans l’insertion de l’agriculture dans<br />

le tissu urbain. Très comparable aux parcs forestiers ou aux parcs urbains classiques, le parc<br />

agricole créé un territoire pour partie privé (la propriété ou l’utilisation par les agriculteurs). Il détient<br />

une partie publique, dans la mesure où il est accessible au public, même si parfois ce n’est pas<br />

sans restrictions.<br />

Par exemple, le parc périurbain de Miribel-Jonage (2 200 ha) à l’est de Lyon mis en place depuis 1976, à la<br />

place d’anciennes carrières de granulats entre les bras du <strong>Rhône</strong>, a vocation de loisirs populaires et a fédéré une<br />

multitude de groupes d’utilisateurs, allant des associations naturalistes (chasse, pêche, réserves) aux activités<br />

52 Voir aussi le travail mené par l’association Terres en <strong>ville</strong>s http://www.terresen<strong>ville</strong>s.org/<br />

59

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!