Les relations ville-campagne - DRAAF Rhône-Alpes

Conditions de mise en œuvre de partenariats solidaires urbain-rural
Ainsi, des stratégies de développement local, sur le thème des échanges entre espace rural et
espace urbain peuvent naître. Ces stratégies permettraient de traiter des enjeux communs et
d’en retirer un bénéfice, partagé entre les deux territoires. On comprend qu’elles doivent veiller
à prendre en compte la multi-fonctionnalité de l’espace rural, c’est-à-dire agir à la fois sur les
trois fonctions que sont la production, la préservation des milieux naturels et l’accueil d’habitants et
de touristes. Le cas échéant, ces stratégies ne pourraient avoir un réel effet structurant sur le
territoire et s’apparenteraient davantage à de l’action ponctuelle qu’à une stratégie intégrée. Par
ailleurs, cet aspect amène donc à considérer également plusieurs enjeux du territoire, c’est la
transversalité des démarches. Enfin, le dernier point à éclairer est la définition de ces deux
espaces. On ne peut voir la relation ville-campagne de manière dichotomique (même si les
termes le laissent penser). Il s’agit en réalité d’une continuité entre des espaces fortement
urbanisés jusqu’à des espaces moins denses, plus verts et plus agricoles, en passant par des
zones intermédiaires où l’urbanisation et la « nature » sont fortement imbriquées.
II.2. Des territoires souvent trop petits et non organisés
Cette problématique est souvent celle des espaces ruraux. En effet, parfois les espaces ruraux
n’appartiennent pas à des ensembles cohérents. D’une part, même si la loi Chevènement de
1992 interdit les enclaves au sein des intercommunalités, nombres d’entre elles ne sont pas
conçues de manière cohérente par rapport aux dynamiques de territoire. Il reste encore en
France des communes qui ne sont pas rattachées à une intercommunalité et nombre
d’intercommunalités qui n’ont pas une taille suffisante. Dans le même temps, les Pays et
CDRA, bien qu’ils soient conçus sur la notion de bassin de vie, sont parfois conçus par défaut. En
Rhône-Alpes, par exemple, toute la région est couverte par des périmètres CDRA. Cependant, si
certains se sont organisés sur la base du volontariat, d’autres se sont constitués par défaut.
Ces territoires peu cohérents ou trop petits n’ont pas de ressources suffisantes pour se
doter de moyens efficaces en ingénierie et pour avoir des budgets conséquents. Leur
développement est donc limité. De plus, s’ils n’ont pas été fondés par une volonté locale et de
manière réfléchie et concertée en fonction des enjeux de territoires, leur efficacité sera limitée. Les
jeux d’acteurs peuvent également s’immiscer dans la création de ces périmètres, dont les limites
seront définies en fonction des affinités ou mésententes, le plus souvent politiques.
Les villes au contraire se sont pour la plupart constituées en agglomération. La définition de
leur périmètre est plus aisée. En effet, aucune enclave n’est permise et le périmètre se trace en
fonction de l’aire d’influence de l’espace urbain. Les agglomérations ont davantage de
ressources (Taxe professionnelle, Taxe Foncière sur la propriété Bâtie) et donc plus de moyens
à mettre en œuvre. Par conséquent, les communes périurbaines préfèrent souvent adhérer à
l’agglomération voisine qu’aux intercommunalités à caractère plus périurbain ou rural, pour
bénéficier de davantage de finances et de forces.
Dans le cadre de partenariat avec les espaces urbains, représentés par les villes ou les
agglomérations, bien dotées en ressources humaines, les espaces ruraux auront certainement
des difficultés à trouver les interlocuteurs. Ils n’ont pas les ressources nécessaires pour avoir
un dialogue équitable et mettre en œuvre des projets de manière concertée. La notion de
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